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Budget : Ravneet Chowdhury s’inquiète du vieillissement de la population

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Budget : Ravneet Chowdhury s’inquiète du vieillissement de la population | business-magazine.mu

À un jour de la présentation du Budget 2016-17, Ravneet Chowdhury, Chief Executive Officer de Bank One, commente les grands axes à être abordés par le ministre des Finances, Pravind Jugnauth.

Ce vendredi 29 juillet, le discours budgétaire du ministre des Finances, Pravind Jugnauth, polarisera l’attention des opérateurs économiques. Et pour cause : le Grand argentier a annoncé des mesures axées sur la fiscalité et l’investissement, destinées à relancer l’économie nationale. Les espoirs, dans la présente conjoncture économique marquée par la stagnation, sont donc grands. À quelques jours du Budget, RavneetChowdhury, Chief Executive Officer (CEO) de Bank One, nous parle de ses attentes en tant qu’acteur du secteur financier.

Selon RavneetChowdhury, il paraît évident que le prochain Budget doit donner un nouvel élan à l’économie. Dans cette optique, le CEO de Bank One est d’avis qu’il faudrait que l’État montre la voie en venant de l’avant avec des projets d’investissement. Il pense, en outre, que le Budget devra impérativement comprendre de nouvelles mesures en faveur des entrées d’investissements directs étrangers (IDE). Poursuivant sur sa lancée, il mentionne l’idée d’une stratégie gouvernementale qui permettrait au pays de se démarquer à différents niveaux, développant ainsi une «‘unique selling proposition’ susceptible d’attirer des acteurs économiques mondiaux et de ce fait, l’investissement».

En ce qui concerne la création d’emplois, le Grand argentier a, par ailleurs, laissé entendre que l’exercice budgétaire 2016-17 comportera des mesures à l’intention du secteur financier. Cependant, pour le CEO de Bank One, il faudrait avant tout apporter de vraies solutions à l’inadéquation entre l’offre et la demande et ce, aux plus hauts échelons de la hiérarchie professionnelle. «Nous constatons que quand il s’agit de postes nécessitant des compétences pointues, les banques ou les firmes financières ne trouvent pas de ressources humaines suffisamment qualifiées sur le marché local», souligne-t-il.

Quant à l’ambition de PravindJugnauth de réduire la dette publique de 56,4 % à 50 % du produit intérieur brut d’ici à 2018, RavneetChowdhury en parle comme d’un véritable challenge, si l’on tient compte du fait «que le gouvernement doit continuer à investir dans les infrastructures publiques». Même si la politique adoptée et mise en œuvre est adéquate, notre interlocuteur pense que la réduction de la dette publique prendra
du temps.

L’ombre du brexit

Les deux autres sujets majeurs que le ministre des Finances aura à charge d’aborder lors de son grand oral sont le Brexit et le vieillissement de la population. La perspective de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne est une pierre d’achoppement dont l’économie mauricienne se serait bien passée. Pour preuve, à l’issue du référendum britannique du 23 juin, l’industrie textile locale, par exemple, a déjà noté une baisse des volumes de commandes. Le secteur financier n’a pas non plus été épargné par l’incertitude qui règne à l’échelle internationale. Si le CEO de Bank One en est bien conscient, il n’en demeure pas moins optimiste. «Nous ne pouvons juger si le Brexit aura un impact spécifique sur le secteur financier mais cet événement est aussi porteur d’opportunités qu’il faut savoir identifier et saisir», commente-t-il. Et de poursuivre que le Budget 2016-17
doit tenir compte de possibles effets post-Brexit et envisager des mesures de soutien pour les secteurs les plus vulnérables.

 À la tête d’une des banques du pays, Ravneet Chowdhury est loin de prendre à la légère la question du vieillissement de la population. Deux des conséquences de ce phénomène sont une baisse des recettes fiscales, d’une part, et, de l’autre, une hausse des dépenses publiques liées à la pension de vieillesse et à la santé. «C’est la population active qui en souffrira car elle devra payer des taxes plus élevées», rappelle notre interlocuteur. En sus, les institutions du secteur financier n’auront d’autre choix que de s’adapter à cette nouvelle donne. «Nous devrons offrir plus de produits et de services correspondant à la demande de la population vieillissante», prévoit le CEO de Bank One.

À la lumière des commentaires de Ravneet Chowdhury, force est de constater que le successeur de Vishnu Lutchmeenaraidoo aux Finances n’aura plus droit à la baguette magique cette fois. Plutôt qu’un «second miracle économique», ce sont des mesures laissant présager des actions bien concrètes dont la population et l’économie mauriciennes ont besoin désormais.