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Budget: recours à l’austérité face à une marge de manœuvre réduite

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Budget: recours à l’austérité face  à une marge de manœuvre réduite | business-magazine.mu

La marge de manœuvre pour l’année fiscale 2014 sera très limitée. Ces propos du Secrétaire financier aux chefs de département de la fonction publique témoignent de l’état d’esprit au ministère des Finances à quelques semaines de la présentation du Budget par Xavier Duval.

L’environnement économique, que ce soit à Maurice ou en Europe, notre principal marché, ne s’est guère amélioré depuis la présentation du Programme-Based Budget 2013-2015, écrit Ali Mansoor. Les effets combinés du ralentissement dans la zone euro et de l’économie globale ne manqueront pas d’avoir des retombées sur Maurice.

La preuve avec les révisions à la baisse des prévisions de croissance. Si du côté de Statistics Mauritius, on table désormais sur 3,3 % alors que le ministère des Finances avait annoncé 4 % en novembre dernier, The Economist Intelligence Unit (EIU) se montre moins optimiste.

Croissance : l’EIU baisse ses prévisions

Dans son analyse de l’économie mauricienne, datant du mois d’août, l’EIU charcute ses estimations initiales de croissance qui étaient de 3,4 % pour les ramener à seulement 3,1 %. Les raisons évoquées : la baisse dans le niveau d’investissement et la forte contraction dans le secteur de la construction.

La perte de vitesse de l’économie mauricienne ne sera pas sans conséquence sur les revenus de l’état. D’ailleurs, une baisse est attendue à ce niveau. Alors que de l’autre côté, les dépenses prendront l’ascenseur, surtout avec la mise en application du rapport Errors, Omissions and Anomalies qui coûtera Rs 2 milliards annuellement.

Pour faire face à cette situation, Ali Mansoor réclame une action collective afin d’éviter des reculs majeurs par rapport aux efforts soutenus déployés ces dernières années pour améliorer les finances publiques et respecter les exigences légales en matière de dette publique. L’action collective doit, selon le Secrétaire financier, se porter sur l’amélioration continue de la productivité et de l’efficience dans le secteur public, s’agissant notamment de la prestation de services. Tout comme il faudra adresser les obstacles à la croissance, à l’investissement et à la création d’emploi.    

En attendant, le ministère des Finances indique aux ministères et autres départements gouvernementaux la voie à suivre à travers des lignes directives. à commencer par une réduction des recrutements dans la fonction publique, l’année prochaine. Ali Mansoor recommande le remplacement de ceux qui partent à la retraite uniquement dans des secteurs clefs, après avoir épuisé le processus de redéploiement des ressources des secteurs non prioritaires à des domaines ayant le plus besoin de personnel.

Le Trésor public annonce également la couleur en évoquant la nécessité de diligenter la réforme des corps paraétatiques dans le but d’offrir au public « value for money », tout en limitant la dépendance de ces institutions sur le budget de l’état. Le ministère des Finances invite également les chefs de département à reporter les investissements dans des projets qui ne sont pas de nature urgente.

L’inflation recule à 3,5 %

Ces recommandations laissent entrevoir les premières esquisses du Budget 2014. Commentant les tendances au niveau de la politique économique, l’EIU constate une inflexion avec les récents budgets. Celle-ci est passée, dit-elle, d’une tendance interventionniste de l’état vers une stratégie de croissance tirée par le secteur privé en ayant recours, entre autres, à des abattements fiscaux.

Dans le cadre des préparatifs en vue de la présentation du Budget 2014, il faut retenir la baisse de l’inflation. Après s’être stabilisé autour de 3,6 % depuis six mois, le taux d’inflation (headline) a baissé au mois d’août, pour atteindre 3,5 %. La year-on-year inflation, une mesure favorisée par la Banque de Maurice, est aussi en baisse. Elle est passée de 3,6 % en juillet à 3,1 % en août.

Selon certains analystes, malgré ce recul de l’inflation, nous devons rester sur nos gardes. L’économiste Eric Ng réclame même de la prudence, car il estime qu’une éventuelle attaque militaire contre la Syrie aura sans aucun doute des répercussions sur le prix du pétrole. Or, une hausse du prix de l’or noir ne manquera pas de nous atteindre de par notre forte dépendance des produits importés.

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