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Centres de fitness privés : le tarif imposé mis à l’index

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Centres de fitness privés : le tarif imposé mis à l’index | business-magazine.mu

Ils sont trois à avoir pris le relais de la National Transport Authority pour ce qui est du contrôle technique de véhicules. Plus sophistiqués, les centres de fitness privés doivent malgré tout pratiquer les mêmes prix que leur prédécesseur…

Les 206 254 voitures enregistrées auprès de la National Transport Authority (NTA) à mars 2017 constituent la principale source de revenus des centres de contrôle technique (fitness) privés. Or, les opérateurs déplorent que le prix de leurs prestations pour le contrôle de cette catégorie de véhicules soit de Rs 400 seulement, ce qui représenterait un manque à gagner  notamment de Rs 200 par rapport aux Rs 600 évoquées sous l’ancien gouvernement. De sources fiables, il ressort pourtant que les trois centres concernés recevraient une subvention de Rs 200 par véhicule inspecté pour compenser ce manque à gagner… État des lieux.

En activité depuis août 2016, l’Eastern Vehicle Examination Station à Laventure, AutoCheck à Plaine Lauzun et SGS Mauritius Vehicle Examination Center à Forest Side ont pris officiellement le relais de la NTA en tant que centres de contrôle technique pour véhicules le 3 novembre dernier. Les propriétaires de voitures qui ont recours à leurs services doivent payer le même tarif que celui pratiqué jusque-là par l’organisme parapublic, soit Rs 400, ce, bien que les nouveaux centres effectuent un examen beaucoup plus précis, à l’aide d’appareils informatisés et non plus seulement visuel.

Dans un contexte hautement concurrentiel favorisé par la libéralisation du marché, les centres privés se voient donc contraints de rentabiliser leurs investissements dans un équipement de pointe en misant sur le volume de véhicules examinés. Toutefois, aucun des trois opérateurs n’est disposé à nous confier le nombre de véhicules qu’il inspecte chaque jour, craignant que cette information ne le désavantage vis-à-vis de ses compétiteurs.

Voitures de maître, autobus, minibus, camionnettes, deux-roues, tracteurs, poids lourds, entre autres catégories de véhicules, sont tous légalement assujettis au contrôle technique, dépendant de la fréquence imposée par la réglementation en vigueur. Les critères qui entrent en ligne de compte à ce niveau sont l’âge du véhicule ou la nécessité de le réenregistrer après qu’il est resté inutilisé pendant plus d’une année, par exemple. À mars 2017, la NTA avait enregistré 513 234 véhicules en tout genre.

Dans la course aux parts de marché où le trio d’opérateurs s’est engagé depuis quelques mois, la perspective d’un parc de véhicules en augmentation constante est certes alléchante (+4,7 % ces dix dernières années). Cependant, les centres de contrôle technique privés peinent à réprimer leur insatisfaction quant au tarif auquel ils doivent se limiter. Selven Soobroyen, Chief Operating Officer de l’Eastern Vehicle Examination Station, remet ainsi en question la profitabilité de son activité, expliquant que «le prix pratiqué pour les contrôles techniques n’est pas du tout rentable si l’on tient compte des salaires et d’autres coûts comme celui de l’électricité».

Selven Soobroyen rappelle, dans la foulée, qu’au moment de l’étude de faisabilité précédant la mise en opération des centres, «nous [les opérateurs] avions convenu d’un prix unitaire de Rs 600 pour les tests par voiture». Mais le prix des contrôles techniques pour les voitures demeure à ce jour à Rs 400, alors qu’il est de Rs 500 pour les véhicules de transport de marchandises et autres poids lourds et de Rs 200 pour les motos, notamment. Du même avis que Selven Soobroyen, Jean Paul Sin Chan, Operations Manager au SGS Mauritius Vehicle Examination Centre, laisse entendre que «le prix est minime par rapport au niveau des prestations offertes». Et d’ajouter qu’en Côte d’Ivoire, où SGS a également un centre de contrôle technique, «le montant des tests est deux fois plus important que celui pratiqué à Maurice», comme indiqué par un formateur basé sur place.

Jean Paul Sin Chan souhaiterait, par ailleurs, qu’une voiture soit soumise à un premier contrôle technique au bout de cinq ans, contre sept actuellement, après enregistrement. De plus, les deux-roues pourvus d’un moteur d’une cylindrée n’excédant pas 50 cm3 dont les cyclomoteurs ne sont pas tenus par la loi de passer les examens techniques. Au nombre de 116 790 à mars 2017, ce sont «pourtant les véhicules qui subissent le plus de modifications et font le plus de bruit», souligne l’Operations Manager de SGS. Comme les autres opérateurs de centres de contrôle technique privés, il pense que les autorités «doivent trouver des solutions à ce déséquilibre».

À la pointe de la technologie

Les trois centres privées ouvrent entre 7 et 18 heures du lundi au vendredi et jusqu’à 13 heures le samedi. Sur place, l’examen n’est plus seulement visuel comme avant mais beaucoup plus pointu et complet. Des appareils informatisés évaluent le taux d’émission de CO2, l’alignement des roues et la qualité des amortisseurs, entre autres paramètres. Les centres ont également pensé au confort des automobilistes à travers diverses facilités qui leur sont dorénavant proposées.

 

Koshik Reesaul (Commissaire, NTA) :

«Une moyenne de 250 séries de tests par jour dans chaque centre»

BUSINESSMAG. Cela fait environ huit mois maintenant que les centres de contrôle technique privés ont remplacé la NTA. Quel constat faites-vous de leurs prestations ?

Tout marche comme prévu. Avec les centres de fitness privés, le contrôle technique se fait sur rendez-vous, alors qu’avant, les gens arrivaient dès cinq heures au siège de la NTA pour espérer figurer parmi les premiers dans la file d’attente. La série de tests se fait en 30 minutes environ. Les véhicules passent d’abord par des tests dits visuels : inspection de la carrosserie, des pneus… S’ensuit le contrôle technique informatisé qui évalue le véhicule en termes de freinage, d’éclairage et de suspension, entre autres.

BUSINESSMAG. Combien de véhicules en moyenne sont passés par les centres de contrôle technique privés à ce jour ?

Environ 250 séries de tests sont menées au quotidien dans chacun des centres.

BUSINESSMAG. La taille du parc automobile à Maurice est-elle suffisante pour rentabiliser les opérations de trois centres de fitness privés ?

Oui, définitivement. Tout véhicule doit être soumis au contrôle technique à une fréquence de six mois, un an ou deux ans, de telle sorte que la fréquentation des centres de fitness privés s’étend sur toute l’année.

BUSINESSMAG. Se pourrait-il que le coût du contrôle technique passe de Rs 400 à Rs 600 pour les voitures ? Si oui, quand cette majoration aurait-elle lieu ?

Je n’ai pas la réponse à votre question parce qu’à la NTA, nous ne faisons qu’appliquer les directives du gouvernement. Nous n’avons pas été partie prenante de ces décisions ; elles ont été prises au niveau du ministère.