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Construction: les opérateurs se contenteront des miettes avec la révision du traité

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Construction: les opérateurs se contenteront des miettes avec la révision du traité | business-magazine.mu

Le secteur de la construction sera une victime corollaire de la révision du traité de non-double imposition. Des contrats de travaux publics de Rs 12,7 milliards leur fileront sous le nez.

Au lendemain de la signature du traité avec l’Inde, la confiance est au plus bas chez les principaux acteurs des opérateurs du secteur de la construction. Il faut dire que pas moins de quatre chantiers majeurs, dont la construction d’Heritage City, viennent, d’un trait de plume, de leur passer sous le nez! Et pour cause, le gouvernement mauricien a, contre une enveloppe de Rs 12,7 milliards, accédé à l’une des conditions imposées par son homologue indien, à savoir que les contrats devront âtre attribués à des entreprises indiennes. Résultat : les opérateurs locaux devront une fois de plus se contenter de jouer les seconds couteaux.

Une perspective qui est loin de réjouir les opérateurs locaux. Certains d’entre eux n’hésitent pas à évoquer une «trahison». «Comme toujours, les politiques ne joignent pas la parole aux actes», soutient l’un d’eux, en faisant référence à l’assurance donnée par le ministre des Infrastructures publiques. Nando Bodha avait, lors de sa prise de fonction, exprimé le souhait de voir les entreprises de construction locales devenir des interlocuteurs et des partenaires privilégiés sur les gros chantiers. Il avait, par ailleurs, fait ressortir que Maurice possède les compétences nécessaires pour mener à bien les projets d’envergure.

Déception

Un discours qui, s’il avait provoqué un certain enthousiasme chez les principaux concernés, paraît aujourd’hui très loin. «Nous avons à Maurice la main-d’œuvre, le savoir-faire et l’expertise pour assurer la gestion de ces chantiers. Mais une fois de plus, le gouvernement montre qu’il ne croit pas en nous», lâche, dépité, un gros opérateur de la place qui préfère garder l’anonymat. Une opinion partagée par Kentish Moorghen, qui dit regretter que les entreprises locales vont devoir se contenter comme toujours du titre de «sub nominee contractor». «L’industrie a besoin non seulement qu’on la soutienne, mais également qu’on lui donne l’opportunité de faire ses preuves», observe-t-il. D’autres opérateurs rappellent, pour leur part, que confier la réalisation de travaux à une firme étrangère n’est pas forcément gage de qualité.

Face à cette situation, les opérateurs soulignent qu’ils devront une fois de plus se contenter des miettes que voudront bien leur laisser les entreprises indiennes qui auront été choisies à l’issue de l’appel d’offres pour la réalisation des travaux. «C’est vraiment frustrant de savoir que même si nous serons dans une certaine mesure impliqués dans ces projets, ce sont les entreprises indiennes qui s’adjugeront tout le mérite. Il est grand temps que l’on nous donne l’occasion de montrer que nous sommes aussi bien, sinon meilleurs que les étrangers», fulmine un opérateur.

Les opérateurs en profitent également pour renvoyer Nando Bodha à ses promesses. «Nous souhaitons que les engagements pris envers le secteur soient respectés. La crédibilité et la survie de tout un secteur en dépendent», fait ressortir l’un d’eux.

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