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Crise États-Unis/Iran – Pression à la hausse sur les cours pétroliers

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Crise États-Unis/Iran - Pression à la hausse sur les cours pétroliers | business-magazine.mu

Aussitôt après l’annonce de cet attentat, le prix du Brent a connu un pic, dépassant la barre des $ 70 le baril avant de redescendre à $ 68,34, mardi après-midi. La situation pourrait encore se détériorer. Car l’Iran a fait état de représailles.

Ces nouvelles tensions géopolitiques n’augurent rien de bon pour l’économie mondiale. Elles viennent se greffer aux incertitudes entourant le Brexit – le Royaume-Uni quittera la zone Euro fin janvier – et résultant de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. «Ce n’est pas pour arranger les choses car la situation politique confuse génère de l’incertitude et de l’instabilité, ce qui n’est pas bien pour l’économie mondiale, déjà au ralenti», fait remarquer l’économiste Pierre Dinan. Il rappelle que s’il y a de l’instabilité et un manque de confiance dans l’économie mondiale, l’investissement ne sera pas au rendez-vous et la reprise prévue pour 2020 risque de ne pas se matérialiser. En effet, le Fonds monétaire international a, dans son World Economic Outlook d’octobre dernier, abaissé ses prévisions de croissance de 3,2 % à 3 %. Toutefois, l’institution de Bretton Woods anticipe une reprise de l’économie mondiale au second semestre de 2020.

Pour revenir au conflit américano-iranien, outre les risques d’embrasement dans ce conflit, il ne faut pas écarter l’éventualité que Téhéran prenne le contrôle du détroit d’Ormuz, prévient l’historien Jocelyn Chan Low. «C’est un point maritime stratégique où passe 75 % du trafic de pétrole mondial, et cela aura très certainement un impact sur le coût du baril du brut», étaye-t-il.

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PAS DE HAUSSE EXPLOSIVE

Il est rejoint par Rajiv Servansingh qui constate une détérioration de la situation, qui ne manque pas d’impacter les cours pétroliers. «Depuis le début de cette crise, le pétrole a connu une hausse de 4 - 5 %. Il faut continuer à observer la tendance. Ce qui est rassurant pour l’instant, c’est de savoir qu’avec une économie mondiale au ralenti, il y a en ce moment une réserve de pétrole abondante. Ainsi, l’augmentation du prix du pétrole ne sera pas explosive dans l’immédiat», fait-il remarquer.

Fortement dépendant du pétrole et des énergies fossiles pour ses besoins en énergie, Maurice se trouve dans une situation précaire. Déjà, l’appréciation du dollar a contribué à alourdir notre facture pétrolière ces dernières années. De Rs 24,19 milliards en 2017, elle a augmenté à Rs 31,99 milliards en 2018. En 2019, nous étions sur la même tendance. Pour les neuf premiers mois de l’année, nos importations en produits pétroliers se chiffraient à Rs 23,18 milliards. Une éventuelle hausse des cours pétroliers impulsée par le conflit au MoyenOrient se ressentira sur d’autres paramètres économiques. Et Pierre Dinan de conclure : «Cela ne nous aidera pas pour la balance des paiements, nos coûts de production, de l’énergie et du transport. Évidemment, s’il y a des augmentations importantes à ces niveaux, le taux d’inflation va aussi gonfler».