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Finances Publiques : Ramener la dette publique au niveau pré-pandémique en tablant sur une politique pro-croissance

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Le dernier atelier de travail organisé par le regional centre of excellence en collaboration avec l’organisation de coopération et de développement économiques a été l’occasion pour les participants de prendre conscience des enjeux mondiaux autour de la gestion de la dette souveraine.

Comprendre le mécanisme autour de la gestion de la dette souveraine est important pour saisir le fonctionnement des marchés internationaux et la manière dont une économie fonctionne pour attirer des investissements directs étrangers. La dette souveraine représente une dette émise généralement par un État et elle englobe l’ensemble des déficits cumulés de l’État, auxquels on ajoute l’ensemble des dettes contractées par les institutions qui en dépendent. La dette souveraine a pour fonction première d’aider l’État à se financer,mais aussi de servir de réserve de valeur. Le financement de la dette est principalement assuré par le recours à des titres de créances émis par l’État sur le marché financier. Cet indicateur est surveillé de près par les agences de notations financières comme S&P Global Ratings ou Moody’s pour statuer sur la performance financière d’un État ou d’une institution.

Tout l’enjeu autour de la dette souveraine a fait l’objet d’un atelier de travail de deux jours organisé par le Regional Centre of Excellence (RCE) de la Financial Services Commission (FSC) en collaboration avec l’Organisation de coopération et de développement économiques.

Lors de son intervention, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a évoqué la nécessité d’une gestion de la dette souveraine viable. Il a indiqué qu’au cours des deux dernières décennies, la dette intérieure et extérieure internationale a augmenté de plus de cinq fois. Concernant la dette des pays africains, elle a atteint des niveaux record. Dans le cas de Maurice, la stratégie du gouvernement en matière de relance économique et de consolidation budgétaire a permis de réduire la dette publique du pays de 92 % du PIB en juin 2021 à 79 %.

«Avec une croissance solide de 8,8 % en 2022 et une croissance prévue de 8 % pour l’exercice financier 2023-2024, le gouvernement s’engage à réduire davantage sa dette souveraine pour atteindre le niveau pré-pandémique. Un objectif annoncé dans le dernier Budget», a-t-il soutenu. Au passage, le ministre des Finances a fait part du retour positif de S&P Global Ratings et de Moody’s sur la performance économique de Maurice, avec le maintien de l’Investment Grade. Ce qui, selon Rengananden Padayachy, «renforcera la position du pays sur le marché financier international».

Finance durable : avancée positive

Par ailleurs, le Grand argentier a rappelé que le pays progresse dans le domaine du financement durable avec des incitations comme l’extension de l’exonération des revenus provenant d’obligations pour financer des projets d’énergie renouvelable ou encore l’introduction d’un cadre d’échange de carbone pour les crédits bleus et verts par la Banque de Maurice.

Pour sa part, le ministre des Services financiers, Mahen Seeruttun, a souligné l’importance de la transparence dans le processus de gestion de la dette souveraine. «C’est un facteur clé pour aider les décideurs à prendre des décisions éclairées, évaluer la solvabilité et les dépenses gouvernementales. Plus un pays est transparent, plus il a de chances d’attirer plus d’investisseurs», indique-t-il.

Le Gouverneur de la Banque de Maurice et Chairperson de la RCE, Harvesh Seegoolam, s’est également accentué sur la pertinence de débattre sur l’avenir de la dette souveraine «dans un contexte de hausse des taux d’intérêt, de sorties de capitaux, de ralentissement de la croissance et d’augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles». Il a aussi fait part des efforts fournis pour faire de Maurice un centre financier international de choix en matière de financement durable et a lancé un appel aux banques locales et régionales de jouer le jeu pour donner plus d’ampleur à ce segment.

Le premier gouverneur adjoint de la Banque de Maurice et Chairperson de la FSC, Mardayah Kona Yerukunondu, a, quant à lui, insisté sur la discipline financière ainsi que sur la nécessité de trouver un équilibre entre l’emprunt et la viabilité de la dette. Il a énuméré plusieurs initiatives entreprises par la Banque centrale pour faire face aux vulnérabilités liées à la dette et évoqué l’importance de renforcer le cadre environnemental, social et de gouvernance pour les obligations vertes et durables.

 

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