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Global business – Maurice pris entre deux feux

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Global business - Maurice pris entre deux feux | business-magazine.mu


Alors que le secteur du global business se repositionne sur l’Afrique, cette stratégie risque d’être ébranlée par un rapport de l’Eastern and Southern Africa Anti-Money Laundering Group (ESAAMLG) qui note de sérieuses lacunes dans le cadre réglementaire. Des failles qui, selon les assesseurs, font que la juridiction mauricienne faciliterait le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Ainsi, des fonds occultes transiteraient par le secteur financier mauricien pour être investis en Afrique. 

S’il est validé, ce rapport pourrait avoir de lourdes conséquences non seulement sur la stratégie africaine qui se met en place, mais aussi sur tout un pan de notre économie. Il faut savoir que les actifs du global business sont évalués à plus de $ 660 milliards. Au vu du lien intrinsèque qui existe entre le secteur offshore et l’économie domestique à travers la balance des paiements et le système bancaire, un déraillement provoquerait une véritable onde de choc. 

Bien évidemment, la partie mauricienne n’a pas tardé à réagir même si certains observateurs estiment la démarche maladroite. En effet, le ministre des Services financiers, Sudhir Sesungkur, a, dans une correspondance adressée à la ministre des Finances zambienne, invité celle-ci à rejeter le Mutual Evaluation Report de l’ESAAMLG. Mises au parfum de cette initiative, plusieurs organisations zambiennes sont montées au créneau pour mettre en garde leur gouvernement contre toute tentative de se plier à la requête de Port-Louis. C’est le cas du Senior Accountant zambien, Victor Nyasulu. Celui-ci affirme qu’il revient à chaque pays de mener son propre combat contre le blanchiment d’argent et la corruption. 

Comme un malheur n’arrive jamais seul, c’est au tour de l’Inde de provoquer des grincements de dents à Port-Louis. Le Securities and Exchange Board of India s’est retrouvé depuis peu avec un rapport des principales banques dépositaires en Inde, comprenant la HSBC, la Deutsche Bank, la Citi, la Standard Chartered Bank et JP Morgan. Celui-ci fait mention d’une liste de 25 juridictions à haut risque, dans laquelle figure Maurice.

Ce qui a pour mérite de faire sortir le ministre des Affaires étrangères, Vishnu Lutchmeenaraidoo, de ses gonds. Intervenant lors du troisième round des négociations sur le Comprehensive Economic Cooperation and Partnership Agreement (CECPA), il a déclaré que Maurice a pris une série de mesures pour se conformer aux normes internationales en matière de transparence et d’échanges d’informations. «Le SEBI gagnerait à approfondir ses recherches. Il constaterait que Maurice est signataire de la FATCA (Foreign Account Tax Compliance Act). Alors que des juridictions considérées comme ‘low risks’ ne s’y sont pas conformées», a-t-il affirmé. Dans la foulée, il a intimé le régulateur du marché boursier indien à revoir sa copie.

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