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Kolos Cement : l’impact des nouveaux chantiers attendu au deuxième semestre

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Kolos Cement : l’impact des nouveaux chantiers attendu au deuxième semestre | business-magazine.mu

Dominique Billon, General Manager de Kolos Cement, livre ses prévisions concernant l’évolution du marché du ciment cette année, craignant notamment une surchauffe si les grands chantiers annoncés commencent tous au dernier trimestre 2016.

Depuis décembre 2015, Gamma-Civic est devenue l’actionnaire majoritaire de Holcim (Mauritius) suite au rachat des 51 % de parts que LafargeHolcim Océan Indien SAS (ex-Holcim Outre-Mer) possédait dans cette entreprise. Dans le sillage de la transaction financière, Holcim (Mauritius) a été rebaptisée Kolos Cement. Dominique Billon, General Manager de l’entreprise, tient toutefois à préciser que le changement intervenu au niveau de l’actionnariat n’a eu aucune incidence sur le plan opérationnel. Ainsi, tant l’organisation de la compagnie que son équipe composée d’une soixantaine de personnes sont restées les mêmes.

Selon Dominique Billon, qui était également GM de Holcim (Mauritius), Kolos Cement affiche une bonne santé financière. En 2015, l’entreprise a pu anticiper un marché en légère régression. «Le résultat net devrait être proche du niveau de celui de 2014 malgré une dépréciation de la roupie par rapport au dollar sans répercussion sur nos prix de vente.» Kolos Cement a, de fait, sécurisé une partie de ses achats en dollar et mis sur pied un programme rigoureux d’optimisation de ses coûts. Parallèlement, l’entreprise a pratiqué une gestion efficiente de son «working capital», «ce qui nous a permis de maintenir notre endettement à un niveau très faible.»

Après une période faste, plus particulièrement en 2012 – la grande époque des «malls» et des développements sous les régimes Integrated Resort Scheme/Real Estate Scheme –, le secteur de la construction a connu un ralentissement, aussi causé par l’absence de grands chantiers de travaux publics. Bien que 2016 s’annonce sous de meilleurs auspices, Dominique Billon se veut réaliste. «L’ouverture de nouveaux chantiers aura sans doute un impact sur la consommation de ciment. Mais nous ne nous attendons pas à une hausse significative avant le second semestre de l’année car les grands chantiers nécessitent toujours des temps assez longs d’études avant les premiers coups de pioche

Le GM de Kolos Cement est donc d’avis que le marché du ciment suivra probablement la même tendance qu’en 2015. «L’année dernière, nous étions à peu près à 600 000 tonnes. Nous allons, grosso modo, aller vers le même tonnage en 2016», estime-t-il. Cette tendance durerait, en fait depuis 2014, ce qui l’incite à dire qu’«il faut être prudent sur la notion de ralentissement». Dominique Billon poursuit son explication en indiquant que «pour le marché mauricien, 600 000 tonnes représentent quelque 450 kilos par habitant. Ce n’est pas une faible consommation. À Madagascar, la consommation tourne autour des 20 kilos par habitant. À La Réunion, elle doit être autour des 400 kilos, une proportion que nous retrouvons en France voire dans la plupart des pays européens

Par ailleurs, Dominique Billon mentionne la construction de maisons individuelles comme étant l’élément qui «a permis de maintenir, en 2015, notre activité». Si les grands chantiers – dont ceux du port, en ce moment – couvrent environ 40 % de l’activité de Kolos Cement, les 60 % restants concernent, en effet, le marché des particuliers. Néanmoins, de ce côté-là, non plus, l’entreprise n’est pas à l’abri d’un essoufflement, pense le GM de Kolos Cement. «Cet essoufflement indiquera le moral du consommateur et l’activité économique.» L’autre crainte qu’il évoque est celle d’une éventuelle surchauffe. «On a annoncé six projets sur dix sous le Property Development Scheme cette année mais qui ne démarreront certainement pas, comme les autres grands chantiers, avant le dernier trimestre de 2016. Le risque que tout démarre en même temps peut entraîner une surchauffe. Autant un ralentissement n’est pas bon, autant une surchauffe s’avère néfaste.»

Quant à une possible expansion dans la région, le fait que le groupe Gamma-Civic soit devenu actionnaire majoritaire de Kolos Cement ouvre à l’entreprise de nouvelles perspectives, affirme Dominique Billon : «Aujourd’hui, nous sommes plus libres pour nous développer tous azimuts. Toutes les portes sont ouvertes, tant en termes de produits que d’un point de vue géographique.» Dans le viseur du cimentier : Madagascar, les Comores, La Réunion ou encore l’Afrique de l’Est.