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Marché des valeurs : La Bourse de Maurice dans un cycle baissier

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Après avoir atteint son plus haut niveau, la Bourse de Maurice est en net repli depuis quelques semaines. Le SEMDEX subit les effets de la guerre en Ukraine et des conséquences de la poussée inflationniste et de la dépréciation de la roupie.

A levée des restrictions sanitaires n’a pas suffi à créer ce feel good factor nécessaire pour permettre à la Bourse de Maurice de se redresser. De ce fait, la dégringolade du SEMDEX se poursuit. Ainsi, du 4 mai au 11 juillet, le principal indice boursier est passé de 2 304 à 2 057 points, soit un recul de 10,67%. Pendant la même période, le Sem-10 est passé de 417 à 373 points. Alors que le Semtri, l’indice de rendement, a chuté de 9 182 à 8 297 points

Pourquoi la Bourse de Maurice est-elle dans un cycle baissier? Le Senior Investment Consultant d’Aon Solutions, Imrith Ramtohul, relève trois principaux facteurs qui expliquent cette tendance.

D’abord, il y a le conflit russo-ukrainien qui a poussé Maurice dans une spirale inflationniste. «Avec la hausse des prix du pétrole et des matières premières, l’on assiste actuellement à une plus grande inflation dans le pays. Le coût plus élevé des matériaux importés devrait également nuire à la rentabilité de certaines entreprises, notamment si elles ne sont pas en mesure de répercuter les coûts supplémentaires sur les consommateurs», soutient-il.

Cette situation d’inflation persistante couplée à la dépréciation de la roupie fait que les investisseurs sont davantage prudents avant de placer leur argent car ils appréhendent une éventuelle recession.

Taux directeur : un dilemme cornélien

Autre phénomène : la désertion des investisseurs étrangers. À ce sujet, Imrith Ramtohul indique que de fin juin à début juillet, les investisseurs étrangers ont été nets vendeurs pour environ Rs 155 millions.

L’autre facteur pesant dans la balance, c’est la décision de la Banque de Maurice de procéder à une hausse du taux repo de 25 points, le 3 juin dernier. Selon Imrith Ramtohul, il est probable que cette politique de resserrement monétaire fasse tiquer les investisseurs. «Les investisseurs étrangers pourraient être plus prudents avant d’investir dans des sociétés locales à fort coefficient de capitalisation. La rentabilité de ces sociétés pourrait chuter avec la hausse actuelle des taux d’intérêt», estime-t-il.

La situation au niveau du taux de change est problématique.

Ainsi, si la roupie continue de s’affaiblir, les investisseurs étrangers pourraient être plus préoccupés par la nouvelle dépréciation de la roupie mauricienne, observe Imirth Ramtohul. Et de faire ressortir qu’au cours du premier semestre de 2022, la roupie s’est affaiblie de 4,5 % par rapport au dollar américain. Cette dépréciation entraînera une baisse des rendements des investisseurs étrangers lorsqu’ils seront convertis en dollars américains.

Le Sem-afridex tiré par un dollar fort

Alors que les indices boursiers enregistrent des contre-performances, le Sem-afridex surfe sur un bon dynamisme. Cet indice concerne 11 sociétés qui sont axées sur l’Afrique, mais qui sont cotées sur la Bourse de Maurice. «Les cours de leurs actions sont tous libellés en dollars américains. La performance de l’indice est cependant exprimée en roupies mauriciennes. La bonne performance du Sem-afridex est due à une appréciation du dollar vis-à-vis de la roupie mauricienne. Les cours de la plupart des 11 sociétés (y compris la plus grande composante PSG Konsult) sont restés relativement stables en dollars US depuis le 13 juin. Une grande partie de la hausse de l’indice est en fait attribuable à l’appréciation du dollar US par rapport à la roupie (+3,6 % depuis le 13 juin)», explique Imrith Ramtohul.

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