Metro Express – Rentabiliser une infrastructure routière durable

D’ores et déjà, la question de sa rentabilité revient comme un leitmotiv. Pour rappel, ce projet a bénéficié d’une aide et d’une ligne de crédit de l’État indien à hauteur de Rs 13 milliards.

Question tarif, le Metro Express s’alignera plus ou moins sur celui du transport par autobus. Concernant le coût des trajets entre PortLouis et Rose-Hill, le tarif sera de Rs 30, auquel devra, si besoin est, s’ajouter un coût de navette de bus de l’ordre de Rs 7 pour les adultes et Rs 5 pour les enfants. Cinq types de cartes de voyage sont proposés aux Mauriciens. Les «ME cards» seront gratuites pour les personnes âgées et les personnes à mobilité réduite. Elles seront payantes pour les catégories «Adulte», «Enfant de 3 ans à 12 ans», et «Étudiant». La carte adulte coûtera Rs 200, soit une caution de Rs 100 et un crédit voyage de Rs 100. La carte enfant coûtera Rs 150, soit une caution de Rs 100 et un crédit voyage de Rs 50. Finalement, la carte étudiant coûtera Rs 100, ce qui correspond au montant de la caution. Ces tarifs permettront-ils de couvrir les frais fixes pour l’opérationnalité du Metro Express ? La question est pertinente. Dans ce débat, il faut surtout considérer l’apport au développement socioéconomique de ce mode de transport alternatif. Pour la Banque africaine de développement (BAD), il faut évaluer autrement les bénéfices des infrastructures routières pour un pays. La BAD édite annuellement l’Indice des infrastructures en Afrique où Maurice occupe la cinquième place depuis plusieurs années.

Elle mentionne ainsi : «Le développement des infrastructures en Afrique constitue un socle pour la croissance économique, (…) contribue de manière significative au développement humain, à la réduction de la pauvreté et à la réalisation des objectifs de développement durable». Ainsi, à l’épineuse question de la rentabilité du Metro Express, le contre-argument des gains immatériels peut être opposé. Cela, notamment en termes de qualité de vie et de croissance économique induite par une circulation plus rapide des personnes et des biens. Par ailleurs, pour l’heure, sur une commande totale de 18 trains Urbos 100 d’une capacité de 270 passagers, neuf ont été réceptionnés à Maurice. Trois d’entre eux sont en période de test. Et six métro-légers sont parés à fonctionner à plein régime de 6 heures du matin à 22 heures le soir.