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Pétrole: Maurice appréhende la remontée des cours

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Pétrole: Maurice appréhende  la remontée des cours | business-magazine.mu

L’augmentation du prix du baril et l’éventualité d’une parité euro-dollar constitueraient un double choc qui risque d’entamer sérieusement la compétitivité de l’économie mauricienne au premier trimestre 2017, prévient l’économiste Jameel Khadaroo.

L’accord signé entre les pays membres et non-membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) fin novembre constitue un événement majeur. Car les 14 pays membres de l’OPEP sont tombés d’accord pour réduire la production d’environ 1,2 million de barils par jour. C’est le premier accord de ce genre depuis l’éclatement de la crise en 2008. Il vise à limiter l’offre mondiale, dont l’excès est alimenté par le pétrole de schiste américain, lequel est à l’origine de la chute du prix du baril depuis 2014.

L’OPEP voulait, dans un premier temps, contrer l’essor de la production du pétrole de schiste en inondant le marché mondial avec du brut. Cette tactique n’a toutefois pas fonctionné. Puis, en 2015, des crises d’ordre géopolitique ont éclaté comme le conflit syrien où les Russes et les Iraniens ont pris position pour le gouvernement de Bachar Al Assad. Alors que l’Arabie saoudite s’est prononcée contre
ce régime.

Aujourd’hui, les pays producteurs ont décidé de mettre leurs divergences de côté. Ainsi, le 20 octobre, la Banque mondiale revoyait sa prévision concernant le prix du baril, la ramenant d’US $ 53 à US $ 55 en 2017.

L’accord entre les pays membres et non-membres de l’OPEP a créé une certaine volatilité sur le marché. Du 1er au 13 décembre, le cours du baril est passé de US$ 51,02 à US$ 53,07. Durant cette même période, le Brent de la mer du Nord a grimpé d' US$ 54 à US$ 56,03. Cela concerne Maurice, dont le prix d’achat des produits pétroliers est indexé sur les cours Platts. Par la suite, le pays verse une prime additionnelle à Mangalore Refinery and Petrochemicals pour les besoins de raffinage.

À noter également que de janvier à juillet, le prix de l’or noir tournait autour de US$ 43, selon la moyenne calculée par la Banque mondiale.

 

Eventuelle hausse de la facture pétrolière

Une éventuelle hausse des cours pétroliers dans les mois à venir viendrait alourdir la facture pétrolière, qui totalisait Rs 25,3 milliards en 2015 contre Rs 32,9 milliards en 2014.

La volatilité des cours pétroliers conjuguée à une éventuelle hausse du prix du dollar pourrait peser lourd dans la balance, observe Jameel Khadaroo. «La State Trading Corporation (STC) va très probablement protéger le pays au tout début du choc. Tout dépendra de ses réserves. Mais tôt ou tard, elle devra répercuter cette hausse. Très certainement, des opérateurs comme Air Mauritius seront impactés. Cette situation pourrait aussi faire grimper l’inflation. Nous nous dirigeons fort probablement vers une stagflation, soit une situation d’inflation forte, de croissance basse et de chômage élevé. Au final, c’est notre compétitivité sur le marché mondial qui en pâtira», analyse-t-il.

Soulignons, par ailleurs, qu’en sus de l’évolution du cours du Brent, d’autres facteurs influent sur le prix de vente du carburant :
le prix CAF (coût, assurance, fret), la taxe gouvernementale, les droits d’accise, la TVA, les coûts administratifs de la STC, le taux de change, la marge de profit des distributeurs et des stations-service et le montant du Price Stabilisation Account, entre autres.