Type to search

Actualités Autres

Politique économique – Le secteur privé prône un dialogue de fond

Share
Politique économique - Le secteur privé prône un dialogue de fond | business-magazine.mu

Le Premier ministre a fait diligence. Mardi, Pravind Jugnauth a nommé son Cabinet ministériel. Et a fait clairement comprendre qu’il faut se mettre tout de suite au travail. Un discours qui rassure dans un contexte où le pays doit faire face à des défis endogènes et exogènes. Déjà, la bonne performance du pays au classement sur la facilitation des affaires (13e sur 190 pays) est un argument de taille surtout à un moment où nous avons besoin d’attirer les capitaux étrangers.

D’ailleurs, commentant l’issue du scrutin, Nathan Hayes, Middle East and Africa Analyst à l’Economist Intelligence Unit, fait remarquer qu’il faut s’attendre à une politique de continuité. Ce qui est positif en soi, car le processus de diversification économique pourra désormais être accéléré. Et d’ajouter : «En tant que petit État insulaire, Maurice est particulièrement vulnérable aux vents contraires à l’échelle internationale. Dans ce contexte, il est essentiel d’améliorer le climat des affaires afin de dynamiser les investissements privés. C’est là l’une des priorités du gouvernement».

Du côté du secteur privé, les attentes sont nombreuses. L’on espère avant tout qu’un dialogue constructif sur les sujets de fond fera partie de l’agenda du gouvernement. Selon Issa Soormally, Managing Director de Toukan Corporate Services, ce sera la clé du succès. De même, il estime que le gouvernement doit rester cohérent dans son approche telle que défini dans la Vision 2030.

Il est rejoint par Patrice Robert, président de la Mauritius Export Association (MEXA), qui fait ressortir que des consultations public-privé sont cruciales car elles feront obstacle aux décisions hâtives et sans réflexion adéquate. L’idée est de ne pas mettre en péril certains secteurs. «Il est avant tout important de miser sur une politique de ‘People first’. Il serait bon de mettre en avant les meilleures compétences, que ce soit au niveau des instances ou des autres postes parapublics», soutient Patrice Robert.

Les opérateurs espèrent qu’on créera les conditions pour doper la croissance des services financiers et des Tic et que la politique d’ouverture sur l’Afrique sera accélérée. Dans le même temps, il s’agira de consolider la base industrielle. «Il serait intéressant de pouvoir travailler en collaboration avec le gouvernement afin d’attirer des investissements dans le secteur manufacturier, alors que la MEXA travaille sur un plan stratégique pour réinventer le secteur qui est en déclin. S’il y a une transition, elle doit se faire rapidement car ce serait difficile de retenir les compétences que nous perdons, à cause de la fermeture de nos usines», ajoute-t-il.

Par ailleurs, il n’y a pas eu de mouvement notable à la Bourse de Maurice suivant la victoire de l’Alliance Morisien aux législatives. Le SEMDEX avait perdu 0,7 % depuis la dissolution de l’Assemblée nationale. Toutefois, l’indice affichait une baisse de 0,5 % lors de la fermeture le lundi 11 novembre en raison d’un affaiblissement de SBM Holdings (- 0,4 %) et d’autres valeurs à forte capitalisation comme Terra (-0,9 %) et MUA (-1,8 %). S’agissant du désinvestissement étranger, la tendance se maintient.

Commentant l’issue du scrutin, un analyste de Swan Securities fait l’observation suivante : «La réélection du gouvernement attenue le facteur de risque politique. Le gouvernement prévoit de poursuivre ses objectifs antérieurs, créant ainsi une stabilité et une continuité dans la sphère économique qui devraient se répercuter sur le marché».

L’attention sera aussi braquée sur la Banque de Maurice. Il s’agira de voir quelle sera la posture du comité de politique monétaire (CPM) qui se réunira le 20 novembre. Surtout que le nouveau ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a officié comme premier sous-gouverneur. Le faible taux d’inflation à 0,7 % en octobre influera-t-il sur la décision du CPM ?