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Rapport Manraj : les analystes déplorent le manque d’innovation

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Rapport Manraj : les analystes déplorent le manque d’innovation | business-magazine.mu

L’euphorie qui a suivi l’annonce de la publication du rapport Errors, Omissions & Anomalies, lundi soir, cède, peu à peu, la place à des interrogations.

Au vu du timing de cette annonce, l’économiste Yusuf Ismael s’interroge. Le gouvernement n’essaie-t-il pas de jouer la carte de l’apaisement dans le sillage de la série de scandales qui secouent le pays depuis quelques mois ? 

Dan Budhoo, ancien commissaire des salaires et ancien président de la Mauritius Employers Federation se demande, quant à lui, si nous avons  les moyens d’augmenter la note salariale de la fonction publique dans la présente conjoncture macroéconomique. Bien qu’il estime que du point de vue social, cette démarche va dans la bonne direction.

Chandan Jankee, économiste et chargé de cours à l’université de Maurice, répond par l’affirmative. « Le financement ne devrait pas poser de problème, étant donné qu’il y a plusieurs fonds qui n’ont pas été utilisés. De plus, les revenus fiscaux continuent d’augmenter année après année », fait-il remarquer.

En revanche, il déclare que le rapport ne représente pas une grande vision pour améliorer le mécanisme de détermination des salaires. Il trouve également dommage que cet exercice ne soit pas lié à la productivité.

Yusuf Ismael abonde en son sens. Selon lui, le rapport du Pay Research Bureau (PRB) aurait dû avoir comme objectif de récompenser les « hard working people ». Désormais, il s’attend à entendre parler de la réforme des corps paraétatiques qui engloutissent des centaines de millions en termes de subventions de l’Etat.

Chandan Jankee semble ne pas fonder de trop gros espoir. D’ailleurs, il constate que le rapport Manraj est un trompe l’œil dans le sens où il a réussi à créer un sentiment de satisfaction alors que l’augmentation porte plus particulièrement sur le top salary. D’où l’illusion d’un rétrécissement de l’écart entre les deux extrémités de la pyramide. 

Migrer  vers le privé

« C’est entre le secteur public et le secteur privé, qui n’a pas connu d’augmentation de salaires durant les quatre dernières années, que l’écart s’est réduit », affirme, pour sa part, Yusuf Ismael. Qui plus est, il note que certaines catégories d’employés sont mieux rémunérées dans le

Alors que selon l’ancien commissaire des salaires, Dan Bundhoo, le gouvernement aurait dû encourager ceux qui se trouvent au bas de l’échelle salariale dans le secteur public à migrer vers le privé pour aider à la création de la richesse. 

Par ailleurs, certains analystes ne prévoient pas de grandes retombées sur la croissance. Cela, malgré l’injection de Rs 5,6 milliards dans l’économie à travers la note salariale du secteur

Mamood Cheeroo, secrétaire général de la Chambre de commerce et d’industrie, considère que la publication du rapport du PRB n’a pas vraiment d’impact sur l’économie. Il conclut : « En 2008, lors de la publication du précédent rapport, la situation était différente. Le pays était en pleine euphorie. Il y avait un feel good factor. Mais aujourd’hui, malgré qu’on injecte Rs 4 milliards dans l’économie, on ne voit pas les résultats. Les gens ne dépensent pas de la même manière. Il n’y a donc pas d’effet multiplicateur sur l’économie. Il se peut que les fonctionnaires préfèrent investir dans l’achat d’appartements ou de voitures.»

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