Une ligne de crédit en devises pour épauler le secteur d’exportation
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Les entreprises tournées vers l’exportation pourront financer l’acquisition de leurs équipements en contractant un emprunt en dollars ou en euros par le biais d’une opération de leasing.
Dynamiser le secteur des Export Oriented Enterprises (EOE), anciennement zone franche, en mettant à leur disposition une ligne de crédit en devises par le biais d’opérations de leasing pour l’acquisition d’équipements. C’est le plan qui est introduit ces jours-ci par le ministère des Finances.
Les entreprises d’exportation peuvent ainsi désormais obtenir un emprunt d’une société de leasing à un taux d’intérêt de 2,75 % si celui-ci est en euros. Et à 2,9 % si l’emprunt est en dollar. à titre de comparaison, sous le LEMS Scheme, qui est en place depuis trois ans, le taux d’intérêt pratiqué est de 7,25 % pour les emprunts en roupies. Au total, Rs 1,4 milliard ont été déboursées sous ce plan jusqu’ici.
Financement jusqu’à à 80 %
Concernant la nouvelle formule de prêt, une enveloppe en devises qui équivaut à Rs 1 milliard sera mise à la disposition des entreprises sur une période de six mois. Après cette période, les autorités dresseront un premier bilan. Les entreprises pourront emprunter jusqu’à 80 % de la valeur de l’actif. Ce même actif sera pris comme sécurité par la compagnie de leasing.
Pour Catherine Gris, Executive Development Officer de l’Association of Mauritian Manufacturers, il est vital de relancer la croissance du pays en adoptant une stratégie ciblée d’allocation des ressources vers le secteur productif.
En 2012, la croissance du secteur manufacturier a été de seulement 1,5 %. Ce qui l’amène à dire que cette nouvelle ligne de crédit en devises étrangères est salutaire pour le secteur manufacturier puisqu’elle permet aux industriels qui disposent de recettes en euros ou en dollars d’emprunter directement dans ces devises, en supprimant le risque de change et à des taux nettement plus avantageux que notre taux en roupies. « Le crédit-bail ne pèse pas sur les fonds propres de l’entreprise puisque l’investissement est supporté par la société de crédit-bail »,analyse-t-elle.
Danielle Wong, directrice de la Mauritius Export Association (MEXA), se dit également satisfaite de cette démarche de la Trésorerie de soutenir le secteur d’exportation. Celle-ci fait suite à des pourparlers entre le gouvernement et le secteur privé, fait-elle ressortir. Y a-t-il une demande réelle pour ce type d’emprunt en devises étrangères ? Oui, répond Danielle Wong qui indique que plusieurs entreprises tournées vers l’exportation ont manifesté de l’intérêt en ce sens.
Même son de cloche du côté de Dölberg Asset Finance où l’on laisse entendre que des entreprises évoluant dans le textile, le tourisme et le port franc se montrent intéressées par la perspective de contracter des emprunts en devises étrangères, souligne son Chief Executive Officer, Kamil Patel. Selon lui, il est clair que les entreprises manufacturières ont besoin de renouveler leurs équipements régulièrement pour rester en phase avec les nouvelles technologies et les exigences de qualité. Cette initiative, estime-t-il, représente une valeur ajoutée considérable pour les exportateurs qui pourront désormais payer leurs mensualités dans la même devise que leurs revenus.
Kamil Patel étaye son point de vue : « Pour une entreprise qui a des revenus en dollars, il est avantageux de payer ses coûts de financement en dollars, éliminant ainsi les risques de change. Il est également plus intéressant de payer 2,9 % d’intérêts plutôt que 7,25 %. Pour profiter de ce plan, la démarche est très simple. La société contacte Dölberg et nous explique ses besoins. à partir de là, on s’occupe de tout. La procédure totale ne devrait pas prendre plus de trois semaines».
