Vishnu Lutchmeenaraidoo : «On peut faire de la politique sans s’insulter»

Il positionne son ministère pour être un «catalyseur du développement». Que ce soit aux Finances ou aux Affaires étrangères, Vishnu Lutchmeenaraidoo compte bien apporter sa pierre au développement économique du pays, cela même si le Premier ministre avait récemment laissé entendre qu’il ne compte plus sur lui.

Accompagné du Dr Fernando, psychologue clinicien, le ministre, en proie à des démêlés avec l’Independent Commission Against Corruption concernant un emprunt de 1,1 million d’euros à la State Bank of Mauritius, a eu ces mots à dire samedi dernier lors d’un séminaire à l’hôtel Sofitel : «On ne peut pas avoir de l’amertume si on a de l’amour en soi. L’amour est basé sur quoi ? Sur la compassion, le pardon (…) On peut faire de la politique dans le consensus et sans s’insulter. Je suis calme et serein. Vous ne me connaissez pas encore…»

Réformer la diplomatie mauricienne

Dans l’immédiat, pour apporter sa pierre à l’édifice, Vishnu Lutchmeenaraidoo souhaite mettre en place une diplomatie axée sur les besoins de développement et de croissance du pays. Le ministère des Affaires étrangères doit, estime-t-il, concentrer son action pour devenir un partenaire au sein du gouvernement, afin d’attirer l’investissement direct étranger. «Nos ambassades à l’étranger doivent pouvoir jouer un rôle beaucoup plus actif dans la promotion de l’investissement, des exportations et des affaires en général au service du pays», a-t-il observé.

La «réforme» qu’il prévoit au sein de la diplomatie mauricienne sera ainsi réalisée en différentes étapes. «J’ai toujours visé très haut. Nous devons avoir un plan pour déterminer dans quelle mesure le ministère va pouvoir contribuer au développement économique en 2016, 2017 et au-delà», argue-t-il.

Par ailleurs, à l’occasion d’un séminaire samedi dernier, le ministre a plaidé avec force en faveur du maintien des subsides auprès de l’Organisation mondiale du commerce.  «Nous sommes à la croisée des chemins. Les subsides et les ‘package of incentives’ sont des outils vitaux de développement qui nous permettront de sortir du ‘middle-income trap’», soutient Vishnu Lutchmeenaraidoo, ajoutant qu’il ne renoncera pas «à notre décision souveraine de maintenir ou pas les subsides.»