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Agriculture: la guerre de l’eau aura lieu

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Agriculture: la guerre de l’eau aura lieu | business-magazine.mu

L’impact du changement climatique se fait de plus en plus menaçant sur l’agriculture locale. Ce sera le grand défi qu’aura à relever cette industrie en 2014.

La baisse de productivité dans les cultures agricoles notée en 2013 et lors des années précédentes est en grande partie le résultat du changement climatique, estiment les opérateurs. Du coup, la croissance dans le secteur agricole s’en ressent. De 2010 à 2013, elle a respectivement été de -0,8 % (2010), 4,1 % (2011), -0,2 % (2012) et 3,1  % (2013). La situation pourrait empirer dans les années à venir.

« Je ne souhaite pas passer pour un prophète de malheur, mais je crains fort que l’agriculture locale subisse, probablement de manière plus intense, les retombées du changement climatique en 2014. Les statistiques disponibles font voirque les sècheresses et pluies torrentielles sont de plus en plus fréquentes. Nous devons donc nous préparer à cela. Il est vraiment triste de constater que le pays n’a pris aucune mesure d’envergure pour aider les planteurs à faire face à ces bouleversements. La guerre de l’eau aura bien lieu en 2014 », remarque Cyril Monty, consultant en Agri-Business.

Sucre: la situation se tasse

Dans l’industrie sucrière, l’on s’attend à ceque la situation se tasse avec la fin du processus de centralisation. « Tout d’abord, nous souhaitons que la fermeture de Beau-Champ se passe dans les meilleures conditions possibles et que la coupe se déroule sans aucun problème du fait qu’il ne restera que quatre usines en opération. Nous espérons que l’année 2014 sera aussi marquée par la sérénité au niveau des relations industrielles », souligne Jean Li Yuen Fong, directeur de la Mauritius Sugar Producers Association (MSPA).

Les accords collectifs sont arrivés à terme fin 2013. Il n’y a pas eu de nouvel accord passé avec les représentants des employés à ce jour. Pour les membres de la MSPA, il est indispensable que le niveau de productivité soit amélioré, notamment à travers une plus grande flexibilité au niveau des opérations. 

« En contrepartie, les membres seraient d’accord pour une augmentation salariale de 8,5% en plus de la révision de plusieurs « fringe benefits ».Jusqu’à présent, nous ne sommes malheureusement pas arrivés à un consensus, les représentants syndicaux n’adhérant pas à ce concept de productivité accrue. Mais nous restons confiantsque la bonne volonté de tous fera avancer les négociations dans la bonne direction », ajoute le directeur de la MSPA.

L’un des plus gros défis de l’industrie sucrière reste l’abandon des terres sous culture. Actuellement, il ne reste qu’environ 55 000 hectares de terre sous culture de la canne à sucre. Jean Li Yuen Fong garde toutefois bon espoir : « Les mesures prises dans le Budget inciteront, nous l’espérons, les planteurs à revenir à la terre.  Déjà, il y a eu en 2013 un ralentissement de cette tendance à l’abandon. Nous espérons que celle-ci se renforcera cette année.Le succès du secteur en dépend grandement. »

Pas de baisse de prix à l’horizon

La baisse des prix des denrées alimentaires sur le marché mondial est trop faible pour influersur les prix de ventesurtout pour un petit pays consommateur comme Maurice. D’autres facteurs entrent en jeu.
« Prenons le cas de la farine. La minoterie payera son blé moins cher en 2014. Devrait-on pour autant s’attendre à une baisse du prix du pain et des dholl purees? Pas vraiment. Car au même moment, le prix du gaz pour les commerces augmentera.Ce qui enrayera toute baisse de prix éventuelle de la farine. Je ne serais pas étonné, bien au contraire, que le prix des dholl purees, par exemple, augmente dans les semaines à venir », souligne Cyril Monty.
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