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Catastrophes: cerner les coûts financiers

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Avec le changement climatique, les États insulaires sont plus à risques aux catastrophes naturelles qui peuvent lourdement impacter sur leurs économies et partant sur leur développement durable. Conscients de ces défis, Maurice, Madagascar, les Comores, les Seychelles et le Zanzibar se sont constitués partie prenante du programme de Protection financière contre les risques de catastrophes, dans le cadre du programme Islands de la COI, financé par l’Union européenne.

Réduire les risques liés aux catastrophes et partant minimiser l’impact financier des catastrophes sur les économies des pays de la région. Dans le cadre de l’effort global de réduction de risque face aux catastrophes, la Commission de l’océanIndien (COI), grâce à un financement de l’Union européenne, avec l’appui de la Banque mondiale et du Bureau des Nations unies pour la Réduction des Risques de Catastrophes, a mis en place le programme Islands de protection financière contre l’impact des catastrophes futures sur la population et l’économie des pays concernés. La dernière réunion régionale en date s’est tenue du 20 au 22 octobre à Ébène, Maurice. Les acteurs principaux ont pu constater l’avancée du projet qui est actuellement dans sa troisième phase. Les pays concernés sont : les États membres de la COI (hormis La Réunion) et le Zanzibar.

« La réduction de risque est primordial pour les États insulaires comme les pays membres de la COI, ainsique le Zanzibar car nous nous trouvons dans une des trois régions les plus affectées de la planète à cause du changement climatique », observe Christophe Legrand, responsable du projet Islands et spécialiste en développement durable.

Le Programme de protection financière est l’une des activités qui fait partie du projet global COI / Islands pour la mise en oeuvre de la stratégie de Maurice pour le dévéloppement durable de la région. Il fournit aux acteurs du développement les moyens nécessaires pour y parvenir : échanges de bonnes pratiques, partenaires régionaux et internationaux, renforcement des compétences, appui à la mise en place de cadres institutionnels. « Tout cela est développé dans des thématiques liées au développement durable et aussi variées que la protection des récifs coralliens et de leurs écosystèmes associés, la mise en place de mécanismes financiers contre les catastrophes naturelles et climatiques, le changementclimatique et la protection des zones côtières ou encore la planification nationale et la gouvernance pour le développement durable », poursuit Christophe Legrand.

Le dernier bilan de la station météorologique de Maurice, daté du 21 octobre, prévoitque la température moyenne de Maurice et de Rodrigues grimpera de plus de 2 degrés, ce qui augmentera le risque de formation cycloniquedans les eaux de la région. De plus, on prévoit un risque élevéd’inondations, voire de crues soudaines. Ce qui nous ramène aux tristes événements du 30 mars 2013. Ce phénomène climatique n’est pas limité à Maurice, mais aussi à tous les pays de la région.

Profil de risque de chaque pays

Selon Philippe Boullé, conseiller technique d’Islands, « dans le passé, toutes les pertes liées aux catastrophes n’entraient pas dans les projections économiques. Elles étaient considérées comme des pertes insignifiantes, des ‘acts of God’ quel’on ne pouvait éviter.» Mais les choses ont évolué.Aujourd’hui, les catastrophes causent des pertes économiques importantes. Depuis quelques années, avec le réchauffement climatique, les cyclones et autres aléas sont devenus fréquents. D’où la nécessité de prévoir les risques.« Auparavant, on se penchait sur l’aléa, on attendait l’avènement de la catastrophe pour essayer ensuite d’atténuer les impacts.Mais avec l’avancée de la technologie moderne, nous pouvons anticiper les projections dans le futur, mesurer l’impact des pertes à venir. Le projet Islands vient justement de mettre au point une base de données des pertes économiques durant les 30 dernières années ainsi que la modélisation des profils de risque de chaque pays. Cela afin de savoir ce qui nous attend et pouvoir agir pour réduire ces risques », ajoute Philippe Boullé.

De son côté, le colonel Mamy Razakanaivo de Madagascar, président de la plate-forme régionale Islands pour la protection fiancière, insiste que ce projet est d’une importance cruciale pour la sécurisation financière des pays à risques de la région. « Ce projet est extrêmement important et capital pour avoir un échanged’expériences dans le cadre du démarrage d’un processus de protection financière. On a déjà relevé un grand défi en mettant sur pied un programme conjoint et en fixant les objectifs à atteindre dans un laps de temps prescrit », soutient-il.

Islands est un programme innovant qui permettra aux gouvernements des pays concernés de prévenir les risquesliés aux catastrophes et, ce faisant, l’écroulement économique du pays lors d’une calamité. Islands prônera un modèle de progrès économique où les développements futurs ne seront pas freinés par les aléas. Le programme est en lui-même une boîte à outils sophistiquée. Adapté à chaque pays concerné, il est basésur le concept de financement des risques et le mécanisme associé de transfert des risques. À ce jour, les deux premières étapes d’Islands ont été enclenchées au cours desquelles les outils nécessaires ont été identifiés, puis mis en place et ajustés. Chacun des cinq territoires insulaires s’est familiarisé et a été formé à leur utilisation. « Ce projet apportera beaucoup de soutien aux pays surtout pour ce qui est des caps financiers. C’est une grande occasion pour Madagascar de montrer son dynamisme et son enthousiasme à travaillersur un projet régional d’une telle envergure », souligne le colonel Mamy Razakanaivo.

La troisième étape du projet, actuellement en cours, a démarré en juin 2014. Elle prévoit l’éxamen des besoins pour la mise en œuvre des politiques nationales de financement des risques qui serviront de base à l’étude de faisabilité pour la quatrième phase. Celle-ci sera réalisée par la Banque mondiale durant la période 2015-2017.

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