Les contours de la nouvelle ville aéroportuaire se dessinent

L’entrée en opération du nouvel aéroport SSR a ouvert la voie à des développements majeurs dans la zone aéroportuaire. Omnicane et le Groupe Union-Beau Vallon envisagent de piloter des projets d’envergure dans cette partie de l’île.

L’ouverture du nouvel aéroport SSR, qui a nécessité des investissements de plus de Rs 14 milliards, a été l’élément déclencheur d’un vaste programme de développement terrien dans le Sud.

Omnicane a placé la barre haut en annonçant son intention de développer une ville aéroportuaire, qui sera baptisée la Mon Trésor Airport City, sur une superficie de 400 hectares. Le groupe a, du reste, déjà rendu public son plan directeur qui fait provision pour un modèle de développement mixte étalé sur cinquante ans. Dans le processus, il compte capter le potentiel du futur Aviation Hub devant faire de l’aéroport SSR une référence à l’échelle de la région et de l’Afrique. Ce centre d’activité aérienne en gestation devrait comprendre quatre segments, englobant le mouvement de passagers, une zone cargo et de port franc, un pôle de formation en aviation et un service de maintenance et de réparation des avions.

La première phase de ce projet terrien d’envergure a été complétée avec l’entrée en opération de l’hôtel d’affaires Holiday Inn en mars. La construction de cet établissement a requis des investissements de Rs 850 millions. Omnicane est l’actionnaire majoritaire avec61 % des parts. Les deux autres actionnaires sont : le groupe kenyan Pabari (29 %) et le National Pension Fund (10 %). Hotel Inn se trouve à la périphérie de l’aéroport, soit à seulement 700 mètres.

Le financement de la Mon Trésor Airport City sera assuré par la Banque d’investissement européenne. Omnicane, le promoteur, entend concrétiser ce projet selon un modèle de partenariat public-privé.

Depuis 2013, des planificateurs urbains et des architectes de réputation internationale, parmi Royal Haskoning DHV, ainsi que des professionnels locaux, dont Architect Studios and Boogertman & Partners Architects, travaillent sur cette future ville aéroportuaire et en définissent les contours.

Ce vaste projet terrien sera développé dans le droit fil de la stratégie Maurice île Durable avec accent sur la protection du cadre naturel des lieux et l’aménagement d’infrastructures pour permettre l’économie d’énergie. La ville aéroportuaire devrait comporter plusieurs zones consacrées notamment aux industries légères, à la logistique, à la finance et au tourisme.

Des développements routiers faciliteront l’accès à l’aéroport. Seront aussi développées des zones touristiques et résidentielles, dont 800 unités de logement. La ville aéroportuaire comprendra également une zone urbaine et un centre semi-urbain. Quelque 33 hectares seront consacrés à une zone business et affaires, laquelle sera baptisée Airport Business Park. Omnicane s’attend à y créer 5 000 emplois. Cette zone devrait également abriter 3 000 résidents. En outre, quelque 45 hectares seront consacrés à l’aménagement du futur parc Dodo de la Mare-aux-Songes.

La ville aéroportuaire comprendra plusieurs étapes de développement. Dans un premier temps, d’importants travaux d’infrastructures seront menés. L’Airport Business Park, à lui seul, nécessitera trois phases.

Dans une moindre envergure qu’Omnicane, le Groupe Union-Beau Vallon entend exploiter en partie une superficie de 3 500 hectares à Beau Vallon et 1 500 autres à Union. C’est ce qu’a déclaré récemment Thierry Merven, Chief Executive Officer (CEO) du Groupe Union-Beau Vallon à Business Magazine. Il est à noter que dans sa banque de terres, le Groupe Union-Beau Vallon possède aussi des biens à Pointe d’Esny.

A ce jour, le groupe s’est engagé dans plusieurs projets hôteliers Solana Beach, le Preskîl Beach Resort, l’Astroera Beach, un boutique-hôtel à Pointe d’Esny et Andrea, non loin de Souillac. Il compte aussi à son actif plusieurs morcellements résidentiels à Mahébourg, Riche en Eau et Beau Vallon. Le groupe entend cibler l’immobilier résidentiel et commercial. Il ne négligera pas la culture agricole.

Par ailleurs, il nous revient que le groupe Currimjee planche sur l’éventualité de développer ses terres à Le Chaland, non loin de l’aéroport. Mais à ce stade, aucune information n’a transpiré sur un tel projet.