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Praveen Mohadeb (directeur de la TEC) – « Viser un taux d’inscription de 72 % dans l’éducation tertiaire »

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L’île Maurice est décidée à faire aussi bien que les pays développés au niveau de l’enseignement supérieur, souligne le directeur de la Tertiary Education Commission (TEC), Praveen Mohadeb. Il commente, par ailleurs, le processus de démocratisation en marche dans l’éducation tertiaire.

\BUSINESSMAG. Comment a évolué le secteur de l’éducation tertiaire ces dix dernières années ?

Le paysage éducatif a été l’objet d’une transformation radicale. D’abord, on note une recrudescence dans le nombre d’institutions tertiaires. Celles-ci sont passées de 42 en 2000 à 74 avec les institutions fondées par l’État, grimpant de 8 à 11 et les institutions privées de 34 à 63. Le Gross Tertiary Enrolment Rate a triplé, passant de 15,1 % en 2000 à 45 % en 2011. Le choix des programmes a été élargi, couvrant plus de disciplines, en sorte que le nombre a évolué de 260 en 2000 à 735 en 2011.

BUSINESSMAG. Quelle a été l’incidence sociétale de la croissance du nombre d’institutions privées ?

Cela a démocratisé l’accès à l’éducation tertiaire en général, offrant de nouvelles opportunités et davantage de choix aux étudiants par le biais d’une diversification des programmes. Par exemple, les étudiants ne sont plus contraints à aller à l’étranger pour l’enseignement supérieur dans certains créneaux jusquelà limités (par exemple, en architecture, médecine, pharmacie, dentisterie, droit…). Cela a également attiré beaucoup d’étudiants étrangers à Maurice. Il faut aussi souligner l’amélioration des rapports entre les institutions locales et internationales.

BUSINESSMAG. Des études sont-elles effectuées avant d’accréditer les ‘private branch universities’ pour vérifier si leurs programmes correspondent aux demandes du marché local ?

En principe, ce sont les opérateurs qui effectuent leurs propres études de marché. La TEC est mandatée pour s’assurer qu’ils opèrent dans le cadre régulateur propre à l’éducation post-secondaire et qu’ils arrivent à satisfaire les critères en place concernant l’accréditation des programmes.

La pertinence des projets est prise en compte par le panel d’accréditation pour voir dans quelle mesure le programme répond au contexte local. Le premier critère est celui-ci : le programme figure-t-il sur la liste prioritaire de la TEC ? Tous les deux ans, nous effectuons une étude de marché pour déterminer les domaines prioritaires. On ne laisse rien au hasard.

BUSINESSMAG. Comment voyez-vous évoluer le ‘Gross Tertiary Enrolment Rate’ sur le moyen terme ?

Valeur du jour, le Gross Tertiary Enrolment Rate (GTER) est à 45 %. L’objectif fixé pour 2020 est de 72 %. Notre performance est honorable étant donné que le taux est de 60 à 70 % dans les pays développés. En ce qui concerne l’évolution, elle a été de plus de 9 % annuellement durant la décennie écoulée. Selon nos prévisions, le GTER affichera une décélération lors des dix prochaines années car le rythme initial sera difficile à maintenir. On prévoit une hausse de 5 % du GTER en moyenne par an, ce qui n’est pas si mal car on pourra atteindre l’objectif de 72 % en 2020 à ce rythme.

Cela dit, ces prévisions prennent exclusivement en compte la population estudiantine locale. Mais l’État tient à augmenter le nombre d’étudiants étrangers de sorte à prévoir une hausse de plus de 5 % de la masse estudiantine.

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