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Tourisme: accélérer la croissance à travers l’ouverture de l’espace aérien

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Tourisme: accélérer la croissance à travers  l’ouverture de l’espace aérien | business-magazine.mu

La performance de l’industrie touristique est encourageante. Les autorités comptent capitaliser sur la bonne dynamique en améliorant la connectivité aérienne.

L’on a noté une véritable embellie dans le tourisme depuis l’année dernière. Des développements majeurs dans le domaine de l’aérien ont contribué à doper sa performance. Des lignes aériennes ont opéré de nouvelles dessertes sur Maurice. L’accroissement de sièges d’avion disponibles a été de l’ordre de 7,4 %, celui des passagers de 9,3 % et celui des touristes (par voie aérienne et maritime) de 10,9 %.

Le nombre de projets de rénovation est en hausse, tout comme l’investissement dans l’hôtellerie. L’emploi direct dans ce secteur est également en progression, avec une main-d’œuvre d’environ 44 000 employés. On peut également y rajouter les effets induits sur le reste de l’économie, que ce soit en termes d’emplois indirects ou de consommation courante, dans le commerce de détail comme dans la restauration hors circuits touristiques.

Objectif : une destination sans basse saison

Le couloir aérien entre l’Asie et l’Afrique, utilisant les hubs de Singapour et de Maurice, a été lancé au mois de mars. Le gouvernement croit fermement dans ce projet qui devrait positionner Maurice comme un hub dans la région. Une enveloppe de Rs 40 millions devrait ainsi être débloquée pour le marketing du couloir aérien. Dans le but de renforcer la connectivité avec l’Afrique, Air Mauritius a lancé deux nouvelles dessertes – Maputo et Dar es-Salaam – en mai dernier. En Asie, c’est la desserte de la Chine qui s’est renforcée avec l’introduction de Guangzhou en juillet.

Le couloir aérien peut participer au succès de la destination si on s’en donne les moyens. Il s’agit toutefois là d’un investissement sur plusieurs années qui va au-delà de l’apport financier. Selon Jean-Louis Pismont, président de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (Ahrim), on a trop souvent dans le passé eu tendance à exiger un retour sur investissement immédiat, notamment avec l’Espagne et l’Allemagne.

«Il faut conclure des accords avec plusieurs lignes aériennes afin de permettre au couloir aérien d’atteindre son potentiel réel et de toucher de nouveaux marchés qui viendront booster notre destination. Air Mauritius n’est aujourd’hui pas en mesure d’assurer des dessertes sur tous les marchés que nous ciblons. Cela étant dit, la compagnie d’aviation nationale est aujourd’hui profitable et bénéficie aussi de l’ouverture de notre espace aérien. Il est également primordial de mettre fin aux lobbies qui font pression pour que certaines nouvelles compagnies aériennes sur notre destination ne puissent faire perdurer leur licence», observe Jean-Louis Pismont.

Au niveau de l’Ahrim, on estime que l’embellie dans le tourisme s’explique par la connectivité accrue de Maurice avec les marchés ciblés et la politique d’ouverture du ciel. Il est ainsi primordial de continuer à promouvoir cette connectivité avec les différents marchés si nous voulons mettre toutes les chances de notre côté pour atteindre notre objectif : une île Maurice 365, sans basse saison, comme le souhaite l’Office du Tourisme.

Jean-Louis Pismont se dit satisfait de certaines mesures annoncées dans le Budget concernant notamment le contrôle sur les jeux d’argent et la régénération des villes et villages.

«Le secteur touristique se porte relativement bien en ce moment. Nous n’avions pas d’attentes spécifiques ou des besoins pour des mesures de redressement ou de soutien pour le secteur. D’ailleurs, nous accueillons ces mesures positives telles que l’abaissement ou l’élimination de droits sur les équipements de surveillance et également sur les véhicules propres qui répondent directement aux préoccupations de nos membres et vont permettre de valoriser la destination, comme souhaité par nos autorités du tourisme», ajoute Jean-Louis Pismont.

Concernant les nouveaux développements annoncés comme les attractions touristiques ou encore les activités hors des hôtels, il convient de remettre les choses dans une juste perspective : Maurice est désormais une destination touristique à part entière et non plus seulement une destination hôtelière. Et Jean-Louis Pismont de faire ressortir : «Les activités touristiques hors des hôtels sont non seulement un pas logique en avant, mais une nécessité afin de permettre à notre secteur touristique de continuer de croître. L’avenir de notre tourisme se construira surtout sur le hors hébergement. La demande des voyageurs évolue au-delà du produit hôtelier traditionnel», soutient notre interlocuteur.