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L’impact économique de la guerre en Ukraine sous le regard du FMI

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Kristalina Georgieva

Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) s’est réuni en mars lors d’une réunion présidée par la directrice générale, Kristalina Georgieva. La guerre en Ukraine entraîne des pertes tragiques en vies humaines et des souffrances humaines, ainsi que des dommages massifs à l’infrastructure physique de l’Ukraine. Plus d’un million de personnes se sont réfugiées dans les pays voisins. Des sanctions sans précédent ont été annoncées contre la Russie.

Alors que la situation reste très fluide et que les perspectives sont soumises à une incertitude extraordinaire, les conséquences économiques sont déjà très graves. Les prix de l’énergie et des matières premières, y compris le blé et d’autres céréales, ont bondi, ajoutant aux pressions inflationnistes résultant des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et du rebond de la pandémie de Covid‑19. Les chocs de prix auront un impact dans le monde entier, en particulier sur les ménages pauvres pour qui la nourriture et le carburant représentent une proportion plus élevée des dépenses. Si le conflit s’aggravait, les dommages économiques seraient d’autant plus dévastateurs. Les sanctions contre la Russie auront également un impact substantiel sur l’économie mondiale et les marchés financiers, avec des retombées importantes sur d’autres pays.

Dans de nombreux pays, la crise crée un choc négatif à la fois sur l’inflation et sur l’activité, dans un contexte de pressions déjà élevées sur les prix. Les autorités monétaires devront surveiller attentivement la répercussion de la hausse des prix internationaux sur l’inflation intérieure, afin de calibrer les réponses appropriées. La politique budgétaire devra soutenir les ménages les plus vulnérables, pour aider à compenser la hausse du coût de la vie. Cette crise créera des compromis politiques complexes, compliquant davantage le paysage politique alors que l’économie mondiale se remet de la crise pandémique.

En Ukraine, outre le bilan humain, les dégâts économiques sont déjà conséquents. Les ports maritimes et les aéroports sont fermés et ont été endommagés, et de nombreuses routes et ponts ont été endommagés ou détruits. S’il est très difficile d’évaluer précisément les besoins de financement à ce stade, il est déjà clair que l’Ukraine devra faire face à des coûts de redressement et de reconstruction importants.

L’Ukraine a déjà demandé un financement d’urgence de 1,4 milliard de dollars dans le cadre de l’instrument de financement rapide du FMI. Le personnel prévoit de soumettre cette demande au Conseil d’administration pour examen dès la semaine prochaine.

Les sanctions annoncées contre la Banque centrale de la Fédération de Russie restreindront sévèrement son accès aux réserves internationales pour soutenir sa monnaie et son système financier. Les sanctions internationales contre le système bancaire russe et l’exclusion d’un certain nombre de banques de SWIFT ont considérablement perturbé la capacité de la Russie à recevoir des paiements pour les exportations, à payer les importations et à effectuer des transactions financières transfrontalières. S’il est trop tôt pour prévoir le plein impact de ces sanctions, nous avons déjà constaté une forte baisse des prix des actifs ainsi que du taux de change du rouble.

Les pays qui entretiennent des liens économiques très étroits avec l’Ukraine et la Russie sont particulièrement exposés au risque de pénurie et de rupture d’approvisionnement et sont les plus touchés par l’afflux croissant de réfugiés. La Moldavie a demandé une augmentation et un rephasage de son programme existant soutenu par le FMI pour aider à faire face aux coûts de la crise actuelle, et les services du FMI discutent activement des options avec les autorités moldaves.

Les services du FMI continueront de surveiller les effets d’entraînement sur les autres pays de la région, en particulier ceux qui bénéficient déjà de programmes soutenus par le FMI et ceux qui sont fortement vulnérables ou exposés à la crise. La guerre en cours et les sanctions qui y sont associées auront également de graves répercussions sur l’économie mondiale. Le Fonds conseillera nos pays membres sur la manière de calibrer leurs politiques macroéconomiques pour gérer l’éventail des retombées, notamment via les perturbations commerciales, les prix des denrées alimentaires et d’autres matières premières, et les marchés financiers.

Le FMI continuera d’évaluer l’évolution de la situation et de fournir en temps voulu des conseils politiques, un soutien financier et une assistance technique à nos pays membres, en étroite collaboration avec nos partenaires internationaux.

Source : FMI

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