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Port: la transformation en hub régional plus que jamais à l’agenda

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Port: la transformation en hub régional plus que jamais à l’agenda | business-magazine.mu

L’enjeu portuaire dans la zone océan Indien est de taille au vu de la hausse croissante du trafic maritime. Par les dotations et autres mesures annoncées,  le ministre des Finances démontre tout l’intérêt de l’État pour un secteur des plus porteurs.

Selon la Port Master Plan Study réalisée par la firme Royal Haskoning DHV, le commerce maritime dans la région a de beaux jours devant lui. Une perspective qui représente de nouvelles opportunités de croissance pour le port de Port-Louis.

La croissance économique de la zone océan Indien-Afrique australe et de l’Est, couplée au développement du commerce en Asie, a entraîné une croissance exponentielle des activités de transport maritime dans la région. Or, Maurice est idéalement situé sur les axes maritimes Asie-
Afrique et Asie-Amérique latine et Port-Louis dispose d’un avantage comparatif en tant que port d’avitaillement, port de transbordement ainsi que port d’attache ou port d’escale pour les bateaux de croisière.

Ainsi, selon les statistiques, le trafic total de fret passera de 7,8 millions de tonnes (MT) actuellement à 10,7 MT en 2020, 15,5 MT en 2030 et 21 MT à l’horizon de 2040. Cette croissance concernera principalement le trafic de conteneurs et les marchandises liquides en vrac. À titre d’exemple, en ce qui concerne les activités de soutage, si Maurice arrive à capturer 5 % du marché pétrolier régional, le débit de
liquide en vrac pourrait atteindre 3,5 millions de tonnes en 2020, puis 4,7 millions de tonnes en 2030 et 6,3 millions de tonnes en 2040. Le pays se trouve donc en face de beaucoup d’opportunités. Toutefois, il faudra rester vigilant et continuer d’innover car les ports voisins connaissent aussi des développements conséquents.

Étant donné l’importance de l’enjeu, les investissements dans les infrastructures portuaires n’ont pas manqué ces dernières années, soit pas moins de Rs 6,6 milliards. Les ambitions gouvernementales dans ce domaine se reflètent d’ailleurs dans le dernier exercice budgétaire qui fait état d’un montant de Rs 3 milliards à être attribué au développement du port cette année, suivi de Rs 1,6 milliard supplémentaires au cours de la prochaine année financière.

Le gouvernement entend ainsi s’assurer que le Mauritius Container Terminal (MCT) est entièrement opérationnel d’ici à octobre 2017. La structure pourra alors gérer jusqu’à 750 000 Équivalent Vingt Pieds (EVP). Une capacité qui devrait passer à 1,5 million d’EVP d’ici à 2030 grâce au projet d’Island Container Terminal – déjà mentionné dans le Budget 2016-2017.

Invité à commenter les développements à venir dans le port, un spécialiste du secteur soutient que le marché captif à Maurice est faible et le trafic de conteneurs peu important. Aussi doute-t-il du besoin réel qu’aurait le pays d’un terminal à conteneurs, du moins au coursde la prochaine décennie. Toutefois, si ce projet voit vraiment le jour, la seule façon de le rentabiliser sera d’«augmenter les activités de transbordement vers la région, incluant l’Afrique du Sud, vers l’Australie ou ailleurs».

Suite aux travaux de dragage, la zone portuaire pourra, en sus, attirer des navires avec un tirant d’eau de 15 mètres à partir de novembre. Une avancée majeure pour Port-Louis qui ambitionne de devenir un hub régional pour les plus gros transporteurs. À ce propos, en avril dernier, le port avait accueilli pour la première fois un bateau de MSC mesurant 348,5 mètres de long et 42,8 mètres de large avec un tirant d’eau de 14,7 mètres. L’agrandissement du port implique que les armateurs pourront charger les navires avec plus de conteneurs. Selon les chiffres disponibles, entre janvier et avril, 37 543 EVP ont été transbordés, contre 35 527 EVP à la même période en 2016, soit une hausse de 5,7 %.

La Mauritius Ports Authority (MPA), qui a finalisé son Port Master Plan, préparera bientôt un plan directeur concernant le développement d’un quai dédié aux bateaux de plaisance et de pêche à Vieux-Grand-Port. Le ministre des Finances, Pravind Jugnauth, a également annoncé qu’un deuxième brise-lames serait construit début 2018 et que les travaux s’achèveront à la mi-2019. S’agissant du nouveau Passenger Terminal Building aux Salines, un demi-milliard de roupies y sera investi. Il faut savoir que le secteur portuaire et les autres secteurs connexes sont responsables de quelque 3 000 emplois directs.

Économie océanique : une ascension programmée

Les autorités veulent que les Mauriciens soient pleinement conscients du potentiel de notre parc marin, cela, d’autant plus que 2,3 millions de km2 sont sous la juridiction mauricienne. Cette zone marine représente des opportunités substantielles et le gouvernement compte bien en tirer parti. À l’heure actuelle, l’économie océanique est portée par des secteurs bien établis, à l’instar du tourisme côtier, de la pêche, du traitement des fruits de mer, de l’aquaculture et des services liés au port. La stratégie du gouvernement consiste tout d’abord à se concentrer sur la consolidation des secteurs existants, puis sur le développement des secteurs naissants et émergents. Le secteur de la pêche et le stockage de produits pétroliers comptent, par ailleurs, de nouveaux acteurs, alors que le projet d’un port de pêche et celui d’une raffinerie à Albion sont en phase de pré-implémentation. En vue de promouvoir davantage l’économie océanique, le Budget 2017-2018 fait mention de l’amendement à la Maritime Zone Act concernant le développement des marinas. Une ferme de corail sera aussi mise sur pied et devrait alimenter le secteur touristique et le marché des aquariums, entre autres. La validité des permis de pêche sera, elle, étendue d’une année à cinq ans. Une mesure qui s’applique aux navires de pêche portant le drapeau mauricien. Leurs prises devront être déchargées et traitées sur notre sol.