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Rodrigues, l’oubliée du Budget ?

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Rodrigues

En dépit d’un léger rehaussement de l’enveloppe allouée à Rodrigues, les acteurs sont d’avis que les mesures budgétaires ne vont pas dynamiser l’économie rodriguaise.

Ne pas laisser Rodrigues en marge du développement. C’est dans cet esprit que le gouvernement a revu à la hausse l’enveloppe budgétaire allouée à l’Assemblée régionale, qui augmente à Rs 3,55 milliards pour l’exercice fiscal 2017-18 contre Rs 3,36 milliards en 2016-17. De cette dotation budgétaire, Rs 835 millions sont consacrées aux projets de développement. En outre, une somme d’environ Rs 1 milliard a été allouée à divers ministères et départements pour des dépenses en relation avec Rodrigues.

Les projets du gouvernement ciblent surtout l’amélioration des infrastructures physiques dans le dixième district. Conformément au plan directeur pour le développement du port à Rodrigues, un montant de Rs 10 millions a été budgété pour la conception du design, des documents d’appels d’offres et la préparation du rapport d’Environment Impact Assessment (EIA) en vue de la construction d’un nouveau quai et de l’aménagement d’infrastructures portuaires, incluant des installations pour l’accostage de yachts.

Pour améliorer la connectivité Internet à Rodrigues, le gouvernement signifie sa volonté d’aller de l’avant avec le projet de fibre optique sous-marin. Du reste, l’exercice d’appel d’offres a pris fin vendredi dernier. Autres mesures annoncées par le Grand argentier : l’extension du Bus Modernisation Scheme pour permettre le renouvellement de la flotte d’autobus et l’installation de panneaux photovoltaïques d’une capacité de 200 kW à Grenade.

Nicolas Von Mally, le leader du Mouvement Rodriguais, qualifie le Budget de décevant, en soutenant qu’aucun projet ne va démarrer en 2017. Concernant les développements dans le port, il dira qu’il n’y a rien de nouveau. «Le plan directeur sur le port a été annoncé dans le Budget 2016-17. C’est un projet que la population attend avec impatience», a-t-il déclaré. Et de déplorer que le Budget ne fasse nullement provision pour l’agrandissement de l’aéroport de Rodrigues. Pourtant, estime-t-il, il s’agissait d’un projet prioritaire qui aurait permis de faciliter l’accès aérien et d’accroître les arrivées touristiques.

«Il va falloir attendre les prochaines années pour voir se concrétiser d’importants projets de développement. Il y a aussi le projet d’un campus universitaire qu’on avait annoncé dans le passé. Cela aurait permis aux jeunes Rodriguais de suivre leurs études universitaires dans leur île. Concrètement, il n’y a rien pour promouvoir l’éducation», déplore Nicolas Von Mally.

Opposition à la hausse du billet d’avion

Pour sa part, Benoit Jolicoeur, le porte-parole de l’Association Tourisme Réuni, salue la volonté du gouvernement d’améliorer la connectivité Internet dans l’île et de développer les infrastructures portuaires. «C’est un projet valable qui permettra d’accueillir des paquebots et dynamisera le tourisme», soutient-il. À noter que l’association était récemment montée en créneau pour faire montre de son opposition face à l’augmentation du prix du billet d’avion sur trajet Maurice-Rodrigues.

Le tourisme demeure un maillon essentiel pour Rodrigues. Or, le Budget ne semble pas répondre aux attendre des opérateurs touristiques de l’île. Kenisha Andhin, directrice de Koki Boner, est d’avis qu’on aurait dû augmenter la fréquence de vols entre Rodrigues et Maurice car «les Mauriciens ne choisissent plus seulement la haute saison pour s’offrir des vacances».

Par ailleurs, il fallait s’attaquer de manière énergique au problème de distribution d’eau, estime Kenisha Andhin. Elle étaye son argument : «Le gouvernement central et l’administration rodriguaise doivent se concerter pour construire des réservoirs pour mieux stocker l’eau de pluie. De plus, il faut investir dans le dessalement de l’eau de mer, afin d’améliorer la distribution à la population, surtout en période de sécheresse».