Changer le présent pour changer le futur

Je déjeunais avec ma fille de 8 ans quand elle me dit : « Papa, j’aimerais avoir une machine à remonter le temps ». « Et que ferais-tu alors ? » lui ai-je demandé, même si le mot « Pourquoi » brûlait mes lèvres. Mais il est bon de savoir que ce mot est à éviter lorsqu’on adopte une attitude d’écoute.

« Pourquoi » est, en effet, lourd d’autorité. Il demande qu’on lui rende compte et il est trop brûlant bien des fois. Il faut lui préférer une question plus neutre et bienveillante. « Je pourrais revenir dans le passé et changer les choses que j’ai mal faites ; par exemple, toute la désobéissance que j’ai montrée hier. »

C’était bien vu, mais trop facile ! Il nous faut à tous vivre avec les conséquences de nos choix, c’est sûr ! Et apprendre à le faire sans pour autant se confiner au malheur, à la défaite et au sentiment d’impuissance. Mais en choisissant l’espérance, la certitude que le changement est possible, que le mieux reste à venir. « Ce n’est pas possible », lui ai-je répondu. « Par contre, si tu ne peux changer ton passé, que peux-tu changer de mieux pour l’avenir ? »

Vous remarquez que la réponse est dans ma question. C’est l’art de questionner pour influencer l’autre positivement.

Après un court instant de réflexion, elle me regarde et me dit : « Le futur ? » « Exactement ! » me suis-je écrié, « Bravo ! Et comment comptes-tu t’y prendre ? » « Je ne sais pas », me dit-elle. « Penses-y grande fille. Que faut-il transformer maintenant pour affecter ton futur ? »

« Je sais ! » et les yeux brillants de plaisir, elle me répondit : « Il faut changer le présent ». « Formidable ! Tu sais, beaucoup de personnes traversent leur vie sans jamais approcher cette vérité que tu énonces. Et comment arrives-tu à changer le présent ? »

« Sème des idées et tu récoltes des actions, sème des actions et tu récoltes des habitudes, sème des habitudes et tu récoltes un destin. »

« Ayo, il faut arrêter de faire ce qui ne m’aide pas à avancer ! Mais cela papa, c’est bien difficile ! » Je lui souris et je lui dis : « Ah bon ? » Puis, j’attends son explication qui ne tarde pas. «Oui, j’ai bien trop d’habitudes déjà prises ! »

« Excellent ma grande, tu as tout compris. » « Quoi papa ? »

« Eh bien, comment changer le présent ! Ce qu’il faut transformer pour évoluer positivement. Tu le vois bien maintenant, non ? » Après un instant de réflexion, elle hoche la tête joyeusement : « Oui, il faut changer ses habitudes dès maintenant pour changer son futur. Et comme cela, le passé ne compte plus beaucoup. » « Ahah ! bingo ! Et sais-tu comment t’y prendre pour cela ? » « Ah ça, c’est simple : il faut juste faire autrement et en mieux. »

CQFD (NdlR : c’est ce qu’il fallait démontrer ) ! Voilà la formidable réflexion de ma fille menée autour du riz frit du déjeuner ce week-end. Tout se tient, clair, solide et puissant. Beaucoup de gens sont prisonniers de leur passé et de leurs expériences, notamment négatives, au point de vivre le présent en mode frustration ou négatif. Et ils rêvent de changer leur vie, d’être différents, de se comporter autrement.

Puis, ils sabotent ce rêve en extrapolent un futur toujours limité, calqué sur les mémoires d’échecs répétés du passé. Tel le fumeur qui a tenté de cesser la cigarette et qui a rechuté au bout d’un temps donné, et ainsi ne se voit plus comme quelqu’un capable de réussir à devenir un non fumeur. Il doute de lui et à chaque fois qu’il fume, il s’en veut d’être ainsi et déteste sa situation de dépendance, ayant comme sentiment qu’il est pris dans les filets d’une habitude qui le domine.

La même chose peut être décrite pour le colérique, l’anxieux chronique, l’insomniaque, le procrastinateur, celui qui a peur de parler en public, etc. Ils abandonnent la conviction qu’ils peuvent faire la différence pour leur vie. Plus jamais !

Vous contrôlez votre esprit. Vous pouvez apprendre à l’utiliser comme un allié pour déterminer votre intention de résultat et libérer ici et maintenant des comportements constructifs. Une habitude se construit en changeant une action spécifique. Il faut cesser de voir le grand enjeu qui vous paralyse, pour porter son regard au plus près, au spécifique à faire, bien préparer le coup et passer à l’action.

Car comme dit le proverbe : « Sème des idées et tu récoltes des actions, sème des actions et tu récoltes des habitudes, sème des habitudes et tu récoltes un destin ». Ce que vous apprenez à faire, vous pouvez le désapprendre et créer de nouveaux comportements qui vous rapprochent de vos prochains grands succès.