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Etre un agent de changement

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Etre un agent de changement | business-magazine.mu

La règle numéro un du changement, c’est qu’il est constant. Le changement est la seule certitude, diront beaucoup. Tout change autour de nous et en nous. Au niveau cellulaire, au niveau de notre cerveau et de ses connexions, au niveau de notre état d’esprit, de nos relations, de notre environnement, le changement est perpétuel. Chacun souhaite avancer dans sa vie et améliorer sa situation. Du côté de l’entreprise, la recherche de plus de productivité,  de performance,  de résultat et d’implication des hommes est constante.

Pour autant, combien aiment le changement ? Combien s’y engagent avec le cœur et sans contrainte ? Combien d’entre nous sont prêts à changer ce qui doit l’être pour atteindre les nouveaux rivages désirés ? Le paradoxe, c’est que l’être humain recherche la stabilité à toute force et fait tout pour rester dans le même état. Le manager, par exemple, protège sa routine de travail et formate son environnement au point que si celui-ci change, il ne peut plus rien promettre comme résultat, à moins d’obtenir des garanties de ressources, de moyens, de conditions économiques, etc. Au niveau de notre esprit humain, la plus grande force de résistance au changement, c’est notre inconscient. Celui-ci filtre notre réalité et nous maintient en état selon le principe que le plaisir, c’est la réalité connue, même si cela est négatif pour soi. 

Alors, qui doit être responsable d’opérer le changement en entreprise, par exemple ? Est-ce le CEO, le COO, le HRM ? Est-ce le responsable de formation ? La vérité, c’est qu’aucune de ses personnes ne maîtrise les modèles et les approches qui permettent d’activer le désir de changer chez les collaborateurs d’entreprises. Et le même constat est à faire en ce qui concerne le parent dans sa famille, le professeur dans sa classe, etc.

Savoir prendre du recul

Comment typiquement cherche-t-on à produire un changement chez l’autre ou chez un groupe de personnes ? En montrant, en premier, ce que l’autre ou le groupe fait mal ! En mesurant et expliquant par A + B combien ce qui est fait n’est pas au point ou loin du compte.  Prenez du recul un instant et demandez-vous ce que produit émotionnellement une telle démarche ? Du blocage, tout simplement. à chaque fois que l’on démarre un changement par une analyse déficitaire du «gap» qu’il y a entre ce qui est requis et ce qui existe, le sentiment que le changement est trop difficile s’inscrit dans les mentalités.

Partir des faiblesses renforce l’émotion et l’état d’esprit selon lequel on est « mauvais » et donc « inapte » à changer. Sitôt cette analyse des faiblesses conduite (avec moult débordements de comportement bien souvent), ce qui suit, c’est l’insistance sur les nouveaux comportements et les nouvelles actions à adopter. On dit et redit, on montre et démontre, on perd patience à dire et redire, à montrer et remontrer. On cherche à faire apprendre la bonne manière de faire. Pendant ce temps-là, l’autre reçoit tout cela avec le même état d’esprit qu’avant ! Et le résultat, c’est que rien ne bouge ! Tout reste pareil. Et le manager ou le parent se désole et s’énerve : n’a-t-on pas formé, montré, expliqué, dit, écrit, dessiné ce qu’il faut faire ?

C’est qu’on se trompe de bataille complètement. Tout le monde pense que, pour changer, il faut donner le code, analyser plus, réfléchir mieux et comprendre beaucoup afin que l’action change. Pas du tout. Le changement est purement émotionnel. L’émotion dirige la décision.  Et l’émotion source de l’état d’esprit qui lui-même est créé par notre représentation interne de la réalité à travers nos sens et notre pensée. Et cette représentation interne est dictée, elle, par nos convictions, nos valeurs et notre attitude qui filtre notre réalité. Autrement dit, vous voulez activer le changement chez l’autre, alors cessez de vous concentrer sur le comportement et changez les états d’esprit, les émotions, les pensées et les convictions avant tout. Sinon, rien ne change jamais. 

Faut-il alors cesser de rendre compte de la réalité ? Non, mais il faut attendre d’avoir aidé l’autre à se projeter en avant constructivement avant d’entamer une autre démarche.  Lorsque chacun de nous se rêve plus grand, se voit idéalement plus clairement, s’enracine dans son désir d’excellence, dans son passé positif réussi, dans ses qualités et forces, alors, avec confiance, nous pouvons voir la réalité telle quelle est et nous mettre en chemin. 

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