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Budget : Duval défend une gestion macroéconomique saine

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Budget : Duval défend une gestion macroéconomique saine | business-magazine.mu

La plate-forme était idéale pour un premier debriefing. Invité au petit-déjeuner annuel post-budgétaire de PwC, lundi, le ministre des Finances a été soumis à un feu roulant de questions de la part de l’assistance.

Xavier Duval a tenu à mettre les points sur les ‘i’ : la bonne gestion macroéconomique, comme en témoignent les indicateurs sur la dette publique et le déficit budgétaire qui sont tous deux en baisse a permis au pays d’éviter un budget d’austérité. Cette discipline macroéconomique a également empêché une augmentation des impôts, que ce soit la Corporate Tax ou encore la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).

Pour 2013, le ministre des Finances s’est dit confiant que les secteurs traditionnels continueront à soutenir la croissance. C’est ce qu’il a laissé entendre à une question de Business Magazine.

« La plupart des secteurs économiques sont en train de tenir le coup. Il est vrai que nous avons eu un problème de sècheresse qui a affecté le secteur sucrier alors que les arrivées touristiques souffrent du ralentissement en Europe, mais nous allons trouver des solutions pour le tourisme. Nous allons tout faire pour relancer le tourisme en cherchant de nouveaux marchés. En même temps, il faut noter que les investissements étrangers se portent plutôt bien », souligne le ministre.

À ceux qui veulent voir plus de réformes, Xavier Duval les renvoie aux mesures prises pour initier une réforme du secteur de la santé à Maurice. « Qui a essayé de le faire ? » s’interroge-t-il. Et d’ajouter qu’aujourd’hui, tous les aspirants médecins auront à passer un examen et devront avoir un minimum de qualification pour être éligible à pratiquer.

Des mesures ont également été prises pour réformer l’administration de la justice, souligne le Grand argentier. Il trouve que ce n’est pas normal que dans certains cas, il faille attendre des années avant d’avoir un jugement.

« Le fait que nous ayons décidé d’attacher certaines conditions à des prestations sociales destinées aux enfants, notamment le besoin qu’ils se rendent régulièrement à l’école, est également une forme de réforme », se félicite le ministre des Finances.

Xavier Duval a également rappelé les mesures réformatrices prises dans le domaine des technologies de l’information et des positivement sur le service qui est offert dans la fonction publique.

S’agissant de la baisse de l’investissement privé, Xavier Duval a observé que le flux d’investissement suit la demande. Il faut commencer à regarder la qualité de l’investissement et non pas rester figé sur le montant, insiste le ministre des Finances. Cela dit, il ne prévoit pas de changement dramatique sur le plan de l’investissement en 2013.

Porte d’entrée vers l’Afrique

En réponse à Richard Arlove, CEO d’Abax sur le branding et la promotion de Maurice comme un centre financier international, Xavier Duval indique que des fonds ont été mis à la disposition du Board of Investment pour mener à bien sa mission.

\Il constate en même temps que la visibilité de Maurice augmente et que le pays commence à être perçu comme une porte d’entrée vers l’Afrique. La décision de faciliter les mouvements de personnes entre les pays du continent et Maurice à travers l’élimination de certaines procédures pour l’octroi des visas s’inscrit dans la stratégie d’ouverture prônée par le gouvernement.

Pour faire face au problème démographique qui guette le pays, soulevé par un membre de l’assistance, Xavier Duval a mis en avant les mesures prises pour ouvrir davantage le pays aux talents et à l’expertise étrangère.

Cela malgré le fait qu’il y ait des poches de résistance. Il a également réclamé une plus grande interaction entre le secteur privé et les institutions éducatives et de formation afin de développer des programmes qui répondent vraiment aux besoins des industries.

L’accès aérien a également fait l’objet de débat lors de la première sortie post-budgétaire de Xavier Duval. Tim Taylor, le président du conseil d’administration du groupe Cim s’est, en effet, intéressé à la question.

Selon Xavier Duval, il n’y a pas vraiment un problème d’accès aérien car le ciel mauricien est suffisamment ouvert. La question est de savoir pourquoi les lignes aériennes ne veulent pas venir à Maurice. Il a cité le cas de Virgin qui a arrêté de desservir la destination.

« La demande des compagnies internationales pour venir à Maurice est virtuellement nulle. C’est pourquoi nous devons avoir une compagnie d’aviation nationale. Mais en même temps, nous ne pouvons pas demander à Air Mauritius de prendre tous les risques. Si vous voulez remplir vos hôtels, vous devez également apporter votre contribution sur les nouveaux marchés en offrant des tarifs promotionnels au départ pour booster la demande ou encore inviter les tour-opérateurs, avec lesquels vous travaillez, à utiliser Air Mauritius », a-t-il soutenu.

L’évaluation de la roupie

Le patron du groupe Ciel, Arnaud Dalais, n’a pas non plus caché ses appréhensions pour le secteur touristique. À son avis, c’est la question la plus urgente à régler. « Nous devons nous concerter pour trouver des solutions », a-t-il proposé au ministre.

Xavier Duval trouve que nous avons un excellent produit et qu’il n’y a aucun problème avec notre modèle. Toutefois, il a estimé qu’il y a certaines questions auxquelles il faut s’attaquer comme l’évaluation de la roupie.

Dans l’ensemble, Xavier Duval s’est voulu « réaliste » au lieu, dit-il, d’annoncer des mesures qui ne sont pas sûres de pouvoir être mises en application. Et de conclure : “There is a crisis out there so we must not be overoptimistic.

Inflation : prévision prudente

Interrogé par André Bonieux, Senior Partner à PwC, sur les prévisions de 6 % pour l’inflation en 2013 et l’éventuelle source de ces pressions inflationnistes, Xavier Duval a expliqué qu’un taux d’inflation à 6 % en 2013 ne sera pas si élevé étant donné qu’en 2011, ce taux était de 6,5 %. Toutefois, il s’empresse de préciser que le gouvernement a fait preuve d’une certaine prudence en formulant cette prévision, préférant tenir en ligne de compte les ajustements de salaires malgré le fait que Statistics Mauritius table sur une inflation de 5 % pour l’année prochaine. En revanche, Xavier Duval ne s’est pas trop étendu sur les mesures à prendre sur le plan monétaire pour combattre un éventuel retour de l’inflation. L’épargne ne semble pas trop inquiéter le ministre des Finances qui a expliqué que ce n’est pas tout le monde qui souhaite placer son argent en banque. « Il y a des gens qui investissent dans l’immobilier », fait-il remarquer.

 

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