Type to search

Édito

Nervosité

Share
Nervosité | business-magazine.mu

Que nous réserve 2016 ? Sera-t-elle l’année de la fameuse reprise tant attendue ? Ces questions taraudent plus d’un économiste à l’heure actuelle. D’autant plus que 2015 a été tout sauf scintillante sur le plan de la croissance.

L’image que renvoie la boule de cristal de la directrice générale du Fonds monétaire international en cette rentrée n’est pas très rassurante. Alors que tous les yeux sont rivés sur l’économie mondiale en espérant y déceler les signes de l’installation d’une relance solide, Christine Lagarde a jeté un pavé dans la mare à la veille du Nouvel an.

La patronne du FMI ne prévoit rien de moins qu’une croissance globale «décevante» en 2016. Cet ice bucket de Mme Lagarde est venu refroidir les plus optimistes en ce début d’année. Dans la conjoncture actuelle, elle s’attend à ce que le resserrement des taux aux États-Unis, couplé au ralentissement chinois, ne fasse que nourrir les incertitudes tout en augmentant le risque de vulnérabilité.

La directrice générale de l’institution de Bretton Woods s’inquiète également de l’état du commerce mondial. Un aspect qui avait retenu l’attention des analystes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) l’an passé. L’une des raisons qui avaient poussé l’organisation à abaisser ses projections de croissance en 2015 est justement l’effondrement des échanges internationaux.

La préoccupation du FMI est tout à fait justifiée car la planète semble se diriger vers une spirale infernale s’agissant des échanges mondiaux qui ont d’ailleurs reculé de 3,4 % à 2 %. Malheureusement, ce n’est pas la seule source d’appréhension. Il y a également les défis qui se dressent devant les économies émergentes avec la dégringolade des cours des matières premières. À cela, Christine Lagarde ajoute d’autres éléments tels : une faible productivité, une population vieillissante et les effets de la crise financière qui continuent de peser sur la croissance pour expliquer la morosité de ses perspectives économiques.

Comme si ce n’était pas suffisant pour saper le moral, les Bourses asiatiques se sont aussi mises de la partie ce lundi 4 janvier à l’ouverture de la première semaine de 2016. Les places boursières chinoises, notamment de Shanghai et de Shenzhen, ont, en effet, été contraintes de fermer après avoir touché le plancher fixé par les autorités financières du pays pour prévenir de trop fortes variations.

Ce mini-krach boursier a entraîné dans son sillage une vente massive de titres sur d’autres places financières asiatiques, plus particulièrement ceux des sociétés ayant une forte exposition au marché chinois. Résultat : Tokyo et Hong Kong ont également clôturé dans le rouge. Cela a aussi été un lundi noir pour les principales places européennes et occidentales.

Pour les investisseurs, il est devenu de plus en plus difficile de trouver des facteurs stabilisateurs. Outre la Chine, d’autres sources d’inquiétude menacent aujourd’hui la croissance mondiale.

Les attentats terroristes et le climat qu’ils font planer sur l’Europe – l’on se souvient des mesures de sécurité extraordinaires prises dans les capitales européennes durant la période festive – ne manqueront pas d’impacter dans une certaine mesure l’activité. D’ailleurs, en France, les analystes n’écartent pas un léger infléchissement de la croissance du produit intérieur brut, par rapport à ce qui a été anticipé, au dernier trimestre suite aux attentats du 13 novembre à Paris.

Les conflits qui perdurent dans d’autres régions comme en Syrie, en Irak et en Ukraine, entre autres, avec des risques d’aggravation, plombent également les perspectives à court et moyen termes.

À cela s’ajoutent les prédictions «catastrophiques» de certains gourous de l’économie, en sorte qu’il devient très difficile d’être optimiste en ce début de 2016 même en s’y efforçant.

Tags:

You Might also Like