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Formation, un investissement stratégique pour l’entreprise

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Formation

Pour assurer une plus forte croissance de l’économie, Maurice doit pouvoir compter sur une main-d’œuvre compétente à l’échelle mondiale. Ainsi, le montant déboursé (remboursement des frais de formation) par le Human Resource Development Council est estimé à Rs 210 millions en 2014 comparé à Rs 200 millions l’année précédente.

Face à des contraintes budgétaires, de nombreuses sociétés, surtout les petites entreprises, perçoivent la formation comme moins prioritaire, mais elle demeure un levier d’action sur la performance de l’entreprise. Selon les rapports du Human Resource Development Council (HRDC) sur la pénurie de main-d’œuvre qualifiée à Maurice, publiés en 2012, les principaux facteurs qui poussent à recourir à la formation sont l’évolution des métiers, l’évolution du marché du travail, le recrutement du personnel qualifié et la mise à niveau ou la progression sur l’échelle salariale des employés.

«Afin d’être compétitive, tout entreprise doit en permanence évaluer l’évolution de ses forces et faiblesses vis-à-vis de ses concurrents. Tout en s’adaptant aux changements dus à l’évolution des sociétés et le renouvellement des technologies, l’entreprise doit disposer de ressources humaines qualifiées, surtout compétentes. D’où la nécessité de former les employés. Face à la concurrence, la formation est la carte maîtresse dont dispose l’entreprise mo-derne pour marquer la différence afin de résister et de prospérer. La bataille de la compétitivité ne peut être gagnée que par les hommes et les femmes. Les ressources humaines font toute la différence, d’où la nécessité d’une formation continue», explique Dhiruj Ramluggun, Head - Training and Development Division de la Mauritius Employers Federation (MEF).

La formation continue reste donc un investissement stratégique pour les entreprises. «Avec la prolongation de cinq ans de l’âge de la retraite et l’évolution des métiers, on ne peut plus envisager de bâtir une carrière sur ses compétences acquises lors de la formation initiale», fait ressortir Raj Auckloo, directeur du HRDC. Pour s’adapter à un monde du travail toujours plus concurrentiel, suivre les progrès de la technologie, renforcer son employabilité ou même dynamiser sa carrière, il est important d’acquérir de nouvelles compétences. Et la formation continue s’impose.

Main-d’œuvre qualifiée: un levier essentiel

Pour les employeurs, investir dans la formation apporte des avantages considérables pour assurer l’évolution de leur entreprise et s’approprier des méthodes de travail plus efficaces. D’ailleurs, pour certains métiers, suivre des formations régulières est indispensable, comme pour les professionnels des Tic et les médecins. Au niveau national, une main-d’œuvre qualifiée constitue un levier essentiel pour l’essor de l’économie et pour assurer la compétitivité du pays.

Le HRDC multiplie ses efforts pour conscientiser les emplo-yeurs aux aides financières qu’il leur offre pour les remboursements partiels des frais de formation. Dans le discours du Budget 2014, le gouvernement avait ainsi annoncé une augmentation du taux de Levy attribuable au HRDC de 0,5 % à 1 %, applicable jusqu’en 2016. La procédure normale de remboursement est de calculer le plafond de remboursement pour l’année en cours sur la contribution du Levy pour l’année précédente.

Cependant, le HRDC a exceptionnellement pris l’engagement d’appliquer le plafond de remboursement basé sur 1 % de la contribution annuelle du Levy à partir de 2014 au lieu de 2015. «Cette décision reflète notre engagement d’encourager les employeurs à investir davantage dans la formation des ressources humaines. Nous organisons aussi des sessions d’information régulières avec les entreprises, les gestionnaires des ressources humaines et les fournisseurs de formation sur ses plans de formation», informe Raj Auckloo.

À noter que la formation professionnelle consiste en l’apprentissage d’un individu en vue d’acquérir les compétences nécessaires à l’exercice d’un métier. Le HRDC encourage à cet effet diverses modalités de formation (initiale, continue, apprentissage). «Sous le Fonds national de formation, que gère le HRDC, nous offrons des mesures incitatives financières aux entreprises pour les encourager à investir dans la formation professionnelle continue de leurs employés», indique Raj Auckloo.

Jusqu’à 60 % des frais de formation remboursés

À travers ce fonds, le HRDC offre également des aides financières aux institutions de formation. Il travaille également en étroite collaboration avec le secteur privé pour identifier et anticiper les besoins du marché du travail et faciliter des programmes de formation ciblés pour combler les déficits de compétences. Ces formations concernent non seulement les salariés, mais aussi les demandeurs d’emploi. Il est utile de préciser que les employeurs peuvent bénéficier jusqu’à 60 % des frais de formation pour les cours approuvés par la Mauritius Qualifications Authority (MQA) et la Tertiary Education Commission (TEC). Un plafond de remboursement
allant de deux fois jusqu’à 15 fois leur cotisation annuelle est offert aux employeurs.

«Beaucoup d’employeurs ne considèrent la formation que comme une somme à débourser, mais nous savons aujourd’hui que c’est important pour toutes les organisations d’investir dans leurs employés. Cela dit, l’initiative du HRDC, qui rembourse une partie du coût des formations, est une réelle motivation pour les chefs d’entreprise. D’autres entreprises investissent dans les formations parce qu’e cela fait partie intégrante de leur stratégie pour le développement de leurs employés. Cela constitue l’un des critères fondamentaux pour évaluer la performance des employés», observe Jane Valls, CEO du Mauritius Institute of Directors (MIoD).

Jane Valls ajoute que beaucoup d’organisations recherchent des employés polyvalents qui ont des compétences techniques mais qui sont aussi formés aux soft skills. Parmi ces compéten-ces qualitatives, figurent la bonne attitude, un sens d’éthique, un dynamisme, une motivation certaine et des compétences interpersonnelles. Il y a aussi des organisations qui vont pouvoir économiser sur le budget annuel alloué à la formation du personnel en investissant dans des programmes de formation sous une formule spéciale comprenant différents modules qui ont lieu régulièrement. On peut aussi dire que les cours de bonne gouvernance sont un bon investissement car la mise en œuvre de la bonne gouvernance en entreprise rend celle-ci plus efficace lorsqu’elle est appliquée correctement.

La mission du MIoD est de contribuer à de meilleures pratiques dans le monde des affaires en faisant la promotion de la bonne gouvernance à travers les formations notamment. Le MIoD offre des formations qui permettent à l’apprenant de développer un regard sur l’avenir, notamment à tra-vers un programme de formation pour les directeurs. Le Directors Development Programme (DDP) contient différents modules axés sur l’éthique au travail, le conseil d’administration et ses fonctions, entre autres. Depuis que le MIoD a commencé le DDP, plus de 3 000 personnes ont été formées.

Et Jane Valls d’ajouter : «Nous prodiguons aussi des formations dites in-house, qui sont taillées sur mesure et assurées par notre groupe d’experts locaux et internationaux, tels Clem Sunter et Bert Van Walbeek, entre autres, qui forment les chefs d’entreprise, leurs directeurs et autres responsables à la planification stratégique et à la gestion des risques et à l’élaboration d’un plan pour assurer la continuité d’activité respectivement

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