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Biotechnologies: Un axe majeur de développement futur

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Positionner Maurice et La Réunion en tant que « Biotech Islands » dans la région. C’est le projet que nourrissent les acteurs du secteur des biotechnologies. Si 25 entreprises y opèrent déjà à Maurice, dont l’Indien Aadicon Biotechnologies, à l’île sœur, le CYROI offre aux start-up les facilités nécessaires en matière de recherche.

Le secteur des biotechnologies pèse plus de USD 300 milliards à l’échelle mondiale et connaît un taux de croissance de près de 30 % par an. Si les leaders dans ce domaine sont les États-Unis et l’Europe, l’Inde et l’Afrique du Sud se sont aussi taillé une part du marché. La Réunion, elle, a déjà pris les choses en main et ambitionne même de devenir une plateforme régionale des biotechnologies.

François Mandroux, vice-président du Club Export Réunion, estime que Maurice et La Réunion peuvent se serrer les coudes pour se positionner en Biotech Islands, cela en concentrant et en attirant les compétences en matière de biotechnologies. Nitin Pandea, Senior Director au Board of Investment (BoI), abonde dans le même sens. Ilsoutient que le domaine des biotechnologies est propice aux synergies entre Maurice et La Réunion pour le développement de marchés de niche. À Maurice, ce secteur représente un chiffre d’affaires de quelque 75 millions d’euros et enregistre une croissance de 10 % par an, selon le responsable du BoI. Vingt-cinq entreprises y sont engagées pour un total de 1 300 emplois. La filière médicale est la plus importante puisqu’elle regroupe 20 sociétés qui brassent un chiffre d’affaires total de 57,5 millions d’euros.

Outre la biotechnologie médicale, les biotechnologies comprennent plusieurs sous-secteurs : la biotechnologie industrielle (procédés industriels utilisant les organismes vivants), la biotechnologie marine (utilisation d’organismes vivants provenant du milieu marin pour la santé, la cosmétique, l’aquaculture et l’agroalimentaire), la biotechnologie environnementale (utilisation de micro-organismes pour le traitement des déchets et des eaux usées) et les biotechnologies végétales (biologie moléculaire, application génétique végétale et animale pour l’agriculture et l’agroalimentaire). « Dans le domaine des biotechnologies, le processus de fabrication est comme suit : la matière première est purifiée puis passe dans un bioréacteur avec des bactéries ou enzymes et cela produit des effluents et un sous-produit. Les biotechnologies servent dans la vie courante, dans l’alimentation animale, le traitement des sols et des eaux, la fabrication de colorants, d’arômes, de vitamines, de jus de fruits et de médicaments, de cosmétiques, de biocarburants, de détergents et de résines. Elles ont une très grande diversité d’applications. Aujourd’hui, énormément de produits que nous consommons sont d’origine biotechnologique », explique Evelyne Tarnus, responsable ingénierie de projets chez Qualitropic – pôle de compétitivité de l’outre-mer français dont l’objectifest la valorisation des ressources naturelles, terrestres et marines de l’océan Indien.

« Dans la biotechnologie médicale, par exemple, chaque année, à Maurice, nous pratiquons plus de 1 000 protocoles de recherche. Certains grands laboratoires pharmaceutiques font plusieursprotocoles, et c’est sur ce marché précis que Maurice et La Réunion peuvent s’associer », fait ressortir, pour sa part, Nitin Pandea. Et d’ajouter que Maurice exporte des primates à des fins de recherche médicale, alors que cela pourrait se faire localement, à condition que des investisseurs s’y lancent. L’île est aussi présente sur le créneau de la biotechnologie industrielle, à travers la fabrication de dispositifs médicaux ou encore la production de bioéthanol, assurée par Omnicane. Le groupe a déjà investi 20 millions d’euros dans ce projet et exporte 22,5 millions de litres vers l’Europe. Le marché européen est aussi privilégié par Marine Biotech qui, comme son nom l’indique, opère dans le secteur de la biotechnologie marine. Enfin, au chapitre de la biotechnologie agricole, une société indienne - Aadicon Biotechnologies - s’est implantée à Maurice et se spécialise dans la production de semence bovine congelée. L’entreprise cible l’Afrique de l’Est et travaille avec le BoI pour développer son marché.

CB-TECH : pépinière d’entreprises

Le Cyclotron Réunion océan Indien (CYROI), situé à Sainte-Clotilde, à l’île soeur, est une plate-forme technologique dans le domaine des biosciences ou sciences du vivant. Il offre aux entreprises innovante sengagées à ceniveau (biotechnologies, santé, valorisation des ressource snaturelles, protection de l’environnement, cosmétiques, etc.) un hébergement et un accompagnement au sein de la pépinière d’entreprises CB-TECH, au parcTechnor.
Cet hébergement permet aux start-up de bénéficier, en situation, des compétences du centre de recherche et développement du CYROI et de son plateau de haute technologie, regroupant des outils nécessaires à de nombreux types d’expérimentations. CB-TECH identifie les projets biotechnologiques innovantset met à leur disposition des moyens techniques, humains et bureautiques, cela dans une structure animée et favorisant les échanges entre entreprises.
Parmi les start-up présentes sur le site :Stemcis (recherche et développement de protocoles et dispositifs médicaux faisant usage de cellules souches du tissu adipeux en médecine humaine et vétérinaire), Réunion Ecorex (R2E) (gestion d’une plateforme innovante sur les technologies d’éco-extraction), Extraits de Bourbon (éco-extraction pour l’élaboration de produits cosmétiques dans le respect de l’environnement), Click’Research (solutions innovantes pour la préservation de la biodiversité marine) et Bioalgostral (développement d’un programme de recherche sur les potentialités industrielles des micro-algues).
Le CYROI propose plusieurs salles de culture de divers types de cellules : procaryotes (micro-organismes très petits, dépourvus de noyau), micro-algues marines, lignées eucaryotes (organismes dont le noyau cellulaire est séparé du cytoplasme par une membrane) ainsi que virus de niveaux 1, 2 et 3. Ce laboratoire de haute sécurité a pour vocation de répondre aux exigences légales et techniques de manipulation de pathogènes dangereux pour la santé publique, dans le cadre de la recherche. Le site abrite également une radiopharmacie, une animalerie de recherche, une unité de chimie analytique de même qu’une unité de recherche en radiochimie et imagerie du petit animal.

Axes de coopéeration

Pour Nitin Pandea, Senior Director au Board of Investment, les partenariats entre Maurice et La Réunion peuvent aller beaucoup plus loin que les biotechnologies. Il évoque ainsi des perspectives dans des secteurs comme les technologies de l’information et de la communication ou le riz : «Nous avons su nous lancer dans la culture du riz. Des investisseurs sont venus et cela a marché. Pourquoi ne pas explorer cet axe de coopération avec La Réunion ? » Nitin Pandea évoque aussi l’industrie du chocolat : « Nous avons de petits producteurs, nous avons le sucre. Et dans la région, il y a déjà la vanille, le coco et le lait. Nous pourrions facilement lancer des projets de partenariat dans ce domaine et développer une véritable industriedu chocolat, à l’instar de pays comme la France et la Suisse. »
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