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Bitcoin: investir dans la monnaie virtuelle

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Bitcoin: investir dans la monnaie virtuelle | business-magazine.mu

Système de paiement virtuel, le bitcoin s’impose graduellement comme un produit d’investissement alternatif. Contrairement aux billets de banque, il n’est pas sujet à l’inflation. Toutefois, à Maurice, la culture de la monnaie virtuelle est encore à ses balbutiements. Quant aux institutions financières, elles restent prudentes sur la question.

L’image est encore dans toutes les têtes : celle de ces petits épargnants de la Bramer Bank obligés de battre le pavé pour réclamer que leurs économies leur soient rendues. De l’avis des principaux observateurs, les institutions financières dans leur ensemble, et les banques en particulier, souffrent, dans le sillage de l’affaire BAI, d’un grave déficit de confiance. Une remise en question qui pousse certains à plaider en faveur de solutions alternatives au système financier actuel. Parmi les pistes avancées figurent celle de la monnaie virtuelle, dont le porte-drapeau, bitcoin, s’est imposé en quelques années seulement comme un produit sérieux malgré des débuts relativement difficiles. Mais devant l’émergence de la crypto monnaie, les autorités mauriciennes restent frileuses et appellent à la prudence.

La plus connue des monnaies virtuelles, Bitcoin, existe depuis six ans maintenant et n’en finit pas d’étendre son réseau sur la planète. Créé par un développeur anonyme sous le pseudonyme Satoshi Nakamoto, ce système de paiement séduit immédiatement grâce à sa nature décentralisée. Il prend le contre-pied du système financier traditionnel puisque la création et la gestion des bitcoins sont entièrement assurées par un réseau informatique disséminé à travers le monde. Bitcoin a depuis fait des petits, parmi lesquels on retrouve les plus connus : Litecoin, Dogecoin ou encore Altcoin.

Exit les intermédiaires

Critiqué, attaqué et même interdits dans certains pays au lendemain de sa création, Bitcoin n’a pas connu un début de tout repos. Cette monnaie virtuelle a en effet été l’objet des plus folles spéculations, il y a quelques années, jusqu’à valoir USD 1 300. Une fièvre qui est depuis redescendue. Bitcoin affiche aujourd’hui un cours beaucoup plus stable et pointe aux alentours d'USD 225. Force est de constater que ce nouveau mode de paiement a non seulement résisté aux assauts de ses détracteurs, mais s’est également imposé à travers le monde. À tel point que certains voient dans le bitcoin une véritable alternative au système financier actuel.

Car le bitcoin, font ressortir ses adeptes, permet d’éliminer les intermédiaires et en particulier les banques. Certains sites spécialisés – à l’instar de BTC Jam – permettent, par exemple, à des porteurs de projet d’obtenir des financements auprès de détenteurs de bitcoins et de les rembourser par la suite à un taux d’intérêt avantageux. Résultat, plutôt que de passer par un établissement bancaire, qui imposera un taux d’intérêt conséquent et n’en reversera qu’une infime partie à ses épargnants, ces «places» permettent de réaliser un investissement plus avantageux. Quid de la sécurité ? Là encore, tout repose sur le réseau. Les «emprunteurs» sérieux se voient décerner des notes, ce qui fait monter leur cote auprès de ceux qui seraient susceptibles de leur accorder du crédit. Ainsi, les risques sont réduits. Il existe aujourd’hui des places boursières où s’échangent les bitcoins, d’autres pour suivre en direct le cours de la monnaie virtuelle, mais également de plus en plus de sites réputés qui acceptent des transactions réalisées avec des bitcoins. Ce qui démontre à la fois l’intérêt grandissant pour la monnaie virtuelle et l’assurance sur la sécurité entourant ce type de transaction.

À Maurice aussi, l’engouement pour la monnaie virtuelle se fait sentir. Et si comme souvent, les premiers à s’y être intéressés étaient les geeks, certains investisseurs locaux ont choisi de franchir le pas et de miser des billes sur ce nouveau produit financier. L’un d’entre eux, a même lancé, courant 2014, une monnaie virtuelle baptisée Green Coin. Basée sur le même concept que la référence du secteur, Bitcoin, Green Coin a été créée avec le concours d’un spécialiste indien de la sécurité informatique, Nilam Doctor, qui avait fait le déplacement à Maurice pour l’occasion. Plusieurs centaines d’unités de cette monnaie virtuelle ‘Made in Mauritius’ ont même été distribués à quelques chanceux afin de créer un premier réseau sur lequel reposerait par la suite la plateforme. «Il faudra sans doute du temps avant que la mayonnaise ne prenne, si elle prend un jour», laisse entendre un proche du projet.

Pour l’économiste Eric Ng, cela prendra du temps avant que les Mauriciens n’acceptent d’utiliser la monnaie virtuelle pour des transactions. «Le succès d’une monnaie virtuelle reposera avant tout sur la confiance qu’elle inspirera aux éventuels utilisateurs. Une fois la confiance établie, des entreprises commenceront à accepter la monnaie virtuelle comme moyen de paiement et le reste suivra», fait-il ressortir. Une monnaie, quelle qu’elle soit, ne fonctionnera correctement que si elle est à l’origine d’un nombre croissant de transactions. «Bitcoin parvient tout doucement à s’imposer. Il suffit pour cela de voir la multiplicité de transactions qui utilisent cette monnaie», poursuit l’économiste, qui estime, par ailleurs, que face à la méfiance grandissante du grand public par rapport à la monnaie en papier qui tend à favoriser l’inflation, la monnaie virtuelle finira par s’imposer d’elle-même. Les infrastructures mauriciennes, tout comme celles des autres pays émergents, n’auront alors d’autre choix que de s’adapter pour ne pas se laisser distancer.

Cette initiative locale témoigne de l’intérêt suscité par la monnaie virtuelle, mais pas seulement. Car des projets similaires pourraient bientôt voir le jour à La Réunion. D’ailleurs, des distributeurs automatiques, sur lesquels il est possible d’acheter des bitcoins ou de les convertir en espèces sonnantes et trébuchantes, ont commencé à être installés dans plusieurs pays et notamment au Canada, aux États-Unis, en France et même en Roumanie.

Si le bitcoin est aujourd’hui une réalité, ce nouveau mode de paiement, observe Ivor Tan Yan, juriste, ne prendra en aucun cas la place du système bancaire traditionnel. «Les banques s’intéressent déjà au phénomène de la monnaie virtuelle, même si c’est de loin. Elles sauront dans les années à venir les intégrer à leurs activités financières et proposer des services à leurs clients. L’un des grands avantages de cette nouvelle monnaie est qu’elle constituera un véritable remède à l’instabilité monétaire», argue-t-il. En attendant que la monnaie virtuelle entre dans les mœurs mauriciennes, certains tentent déjà de la maîtriser pour devenir demain ceux qui sauront en tirer profit.

Bitcoin en chiffres

Novembre 2008: Communiqué inaugural de Satoshi Nakamoto annonçant la création de la crypto monnaie.

Février 2011: Pour la première fois, le cours de la devise électronique atteint celui du dollar.

Avril 2013: Premier mini-krach : après avoir atteint 210 euros, le cours s’effondre le soir-même et retombe à seulement 39 euros.

Novembre 2013: Le Bitcoin dépasse le cours de l’once d’or à environ 1 250 dollars.

21 millions. C’est le nombre total de Bitcoins qui seront mis en circulation à terme.

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