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Développement durable : éclosion de la révolution verte dans les entreprises

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Développement durable : éclosion de la révolution verte dans les entreprises | business-magazine.mu

Ces dernières années, des groupes mauriciens à l’instar de la Mauritius Commercial Bank et de Lux se sont engagés à réduire leur empreinte carbone. D’autres entreprises ont assaini leurs opérations. N’empêche, on est encore loin de voir l’émergence d’une économie verte qui implique une gestion saine des ressources énergétiques, moins de gaspillages avec pour résultat une meilleure productivité. 

La conscience verte s’installe peu à peu dans les entreprises mauriciennes. Si elles expliquent avoir pris conscience de la nécessité d’apporter leur pierre à l’édifice écologique, ces entreprises laissent également entendre y trouver un intérêt économique. La demande pour les produits et services verts est un marché à forte valeur ajoutée qui sera appelé à prendre de l’ampleur dans les années à venir. Résultat : les opérateurs économiques entendent bien se positionner sur ce marché en devenir. Si l’intention est là, les écologistes regrettent néanmoins le manque de coordination qui, selon eux, pourrait donner une impulsion à leurs initiatives.

Le premier pas vers une démarche durable débute invariablement par une évaluation de l’empreinte carbone. C’est justement là qu’entre en scène Benoît Schmitt, directeur de Rexizon. Son entreprise, fondée il y a dix ans, est spécialisée dans la consultation en gestion non conventionnelle. Elle est dotée d’une expertise dans le secteur textile et le développement durable.

En clair, Rexizon accompagne et conseille les entreprises qui souhaitent quantifier, réduire, neutraliser et valoriser l’empreinte carbone avec en ligne de mire la réalisation d’économies conséquentes en matière d’énergie.

« Ces dernières années, nous avons davantage investi dans le domaine de la gestion de l’environnement en développant des connaissances novatrices dans l’analyse des émissions de gaz à effet de serre, l’empreinte carbone et la réduction des polluants de manière économique sur différents continents à travers le monde. Notre approche consiste à sélectionner, appliquer et élaborer les méthodologies et technologies pour valoriser l’empreinte carbone comme un indicateur d’excellence », explique Benoît Schmitt.

La MCB montre la voie

Au total, une cinquantaine d’entreprises ont fait appel à ses services à ce jour. Et le directeur de Rexizon d’ajouter : « Nous faisons la promotion de la réduction des gaz à effet de serre par la certification Blue Carbon et Carbon Zero, des labels écologiques reconnus dont un concours national est organisé annuellement à Maurice pour récompenser les meilleures entreprises luttant efficacement contre le réchauffement climatique ».

L’une des entreprises qui montre la voie depuis quelques années déjà sur la question écologique n’est autre que la Mauritius Commercial Bank (MCB). En effet, le groupe a mis en place une stratégie d’ensemble pour à la fois réduire son impact environnemental et sensibiliser ses employés et le grand public dans son ensemble sur la protection de l’environnement.

« Le groupe demeure très impliqué dans le développement durable. Mais au-delà d’actions ponctuelles, il est important pour nous de mettre en place une stratégie cohérente et globale qui s’inscrit sur le long terme », fait ressortir Aurélie Leclézio, Sustainable Development Coordinator à la MCB. Le bâtiment du groupe à Trianon témoigne ainsi de la volonté de la MCB de continuer à innover dans sa démarche durable. Le groupe bancaire a dans la foulée entrepris de procéder à l’évaluation de l’empreinte carbone dans chacune de ses succursales.

Autre activité, même démarche. Engagée dans le secteur textile, FM Denim Co. Ltd a aussi entrepris d’évaluer son empreinte carbone avant de prendre des mesures pour réduire l’impact environnemental de son activité.

« Réduire notre émission carbone ne s’inscrit pas uniquement dans une démarche visant à protéger l’environnement, cela fait également sens au niveau du business. Car ce faisant, nous réduisons les coûts de production », souligne Dipak Kumar Dashrathlal Parikh, General Manager de l’entreprise.

Basée à La Tour Koënig, l’usine, qui s’est engagée dans la mouvance écologique il y a trois ans, est ainsi parvenue à faire baisser ses émissions de carbone de 34,1 %.

Pour y parvenir, FM Denim a mis en place une meilleure gestion de ses ressources énergétiques en réduisant notamment la consommation d’énergie nécessaire pour faire fonctionner ses chaudières à vapeur, en favorisant l’éclairage naturel au travers de l’installation de points de lumière sur le toit de l’usine et en initiant une campagne de sensibilisation auprès des salariés, entre autres. Autant d’initiatives qui font de cette entreprise un opérateur économique responsable, aux dires des écologistes. « Si l’investissement de départ a été conséquent, je pense que cela permettra à l’entreprise de faire des économies substantielles sur le long terme », poursuit Dipak Kumar Dashrathlal Parikh, pas peu fier d’avoir franchi le pas.

Plus récemment, c’est le groupe hôtelier Lux qui a franchi le pas en lançant plusieurs initiatives dans le cadre de son programme Thread Lightly. L’objectif affiché : une empreinte carbone de 0 %. Comme Lux, de nombreuses entreprises s’apprêtent elles aussi à entreprendre une démarche durable, conscientes de l’intérêt social, environnemental et économique de cette orientation. Et comme souvent, elles commenceront par évaluer leurs faiblesses.

« La mesure stimule l’action. En se dotant d’outil de mesure efficace, la prise de conscience est facilitée, la compréhension simplifiée et les prises d’actions préventives et correctives facilitées. Les meilleures compagnies ont  leur empreinte carbone respective minimale car elles utilisent les meilleures technologies pour une utilisation optimale et raisonnée de l’ensemble de ses ressources », souligne Benoît Schmitt.

Avec la multiplication des initiatives durables, les écologistes, mais également les opérateurs économiques réclament que des données soient disponibles sur le sujet. Cela afin de mieux coordonner les actions et d’avoir une meilleure visibilité de l’évolution du marché des produits et services verts.

Empreinte carbone neutre

C'est la preuve qu’une démarche durable peut être adoptée dans tous les secteurs d’activités. Le Centre de chirurgie esthétique de l’océan Indien, dirigé par Gérard Guidi détient aujourd’hui une certification Blue Carbon. Inauguré il y a un an par le grimpeur urbain Alain Robert, le programme Zero Carbon Care a vu passer près de 500 clientes et la mise en terre d’autant d’arbres.
« Il existe une réelle demande pour ce type d’initiatives et les retours que nous avons depuis un an maintenant nous encouragent à poursuivre dans cette voie », souligne Gérard Guidi, qui prévoit cette année de planter un millier d’arbres. Résultat : le Centre de chirurgie esthétique de l’océan indien affiche une empreinte carbone neutre.
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