Type to search

En couverture

Inquiétudes sur le déficit commercial

Share
Inquiétudes sur le déficit commercial | business-magazine.mu

Les analystes de la Barclays se rangent du côté de l’institut de statistique prévoyant une croissance de 3,5 % pour 2013. Ils se disent préoccupés par la hausse excessive des importations.

C’est un constat mi-figue, mi-raisin que font les analystes de la Barclays dans leur Barclays Africa Economic Outlook. Jeff Gable, Head of Africa Fixed Income and Macro Researchde la banque, penche pour une croissance de 3,5 % en 2013, soit le même prévu par Statistics Mauritius. 

La croissance, estime-t-il, sera principalement tirée par l’industrie manufacturière, les services financiers / l’immobilier et le secteur commercial. En 2013, la contribution de l’industrie manufacturière au PIB sera de 17 % (16,5 % en 2012). Celle du secteur financier et de l’immobilier sera de 16 % contre 15,8 % en 2012. Et celle du secteur commercial à 12 %.

Alors que l’investissement privé en pourcentage du PIB n’a fait que chuter depuis 2010 et que la construction a enregistré deux années successives de baisse, le secteur touristique – malgré la mauvaise passe qu’il traverse – montre des signes prometteurs. En effet, il a réalisé une performance décevante en 2012, mais la diversification vers des pays de l’Est est de bon augure pour l’avenir, constate Jeff Gable.

Roupie : vers la stabilisation

Les arrivées touristiques en provenance des pays africains et asiatiques ont enregistré une forte croissance depuis 2008, souligne l’économiste ; les arrivées de l’Afrique affichant une croissance de 24 % et celles de l’Asie progressant de 43 %. En revanche, bien qu’elles soient toujours dominantes, les arrivées touristiques en provenance d’Europe sont en baisse depuis 2008. L’étude de la Barclays révèle aussi que l’Italie et le Royaume-Uni sont les marchés européens ayant enregistré la plus forte baisse depuis le début de la crise (-40 % et -19 % respectivement).

Les principales préoccupations des économistes de la Barclays portent sur la hausse du déficit commercial et de celui du compte courant, avec une demande jugée «excessive» pour les importations. Selon les chiffres compilés par la banque, entre 2006 et 2012, les importations des produits pétroliers ont enregistré une hausse de pas moins de 89 %, alors que les importations de produits alimentaires ont crû de 123 %. Le déficit extérieur reste vulnérable à ce qui se passe en Europe et malgré des tentatives de diversifier les marchés d’exportation, l’Europe reste le plus gros client de Maurice. Le déficit du compte courant devrait rester à deux chiffres cette année. Déjà, en 2010-11, le compte courant accusait un déficit de Rs 31,2 milliards, soit 10 % du PIB. Pour 2011-12, le déficit est passé à Rs 40 milliards, soit 12,1 % du PIB.

Analysant le comportement de la monnaie locale, les économistes de Barclays estiment que la roupie devrait se stabiliser aux niveaux actuels, ajoutant que la monnaie locale devrait réagir favorablement au redressement de l’économie globale, à moins que celui-ci ne se concrétise pas dans le temps.

Tour de vis monétaire en perspective

La baisse de la demande dans le sillage de la crise économique devrait contribuer à contenir la pression inflationniste. N’empêche, il y aura pression sur les prix cette année.Ainsi,  les économistes de la Barclays notent que si le Core Inflation reste à un niveau modeste, les pressions sont néanmoins évidentes notamment sur le secteur alimentaire et le transport alors que des pressions sont jugées modérées sur le Core 1 Inflation  (qui exclut l’alimentaire, les boissons et le tabac).
Avec les pressions sur l’inflation, Jeff Gable prévoit ainsi un léger resserrement monétaire. « Le comité de politique monétaire considère que les prix des commodités de base vont augmenter influant ainsi sur l’inflation, tout comme la hausse salariale dans le secteur Par ailleurs, la baisse de la demande sur le marché international et local affecte l’économie nationale et la balance commerciale. Lors de la dernière réunion du MPC en mars dernier, trois membres contre sur huit avaient voté en faveur d’une hausse du taux Repo variant entre 10 et 25 points de base. Nous pensons qu’à la prochaine réunion,  la hausse annoncée sera de 10 points de base ou plus» explique-t-il. En outre, selon l’Inflation Expectations Survey de mars dernier, la majorité des sondés s’attendent à une hausse de l’inflation.

 

Tags:

You Might also Like