Type to search

En couverture

« Nous ne faisons pas le choix de la course à la taille mais celui d’une dynamique de développement»

Share
« Nous ne faisons pas le choix de la course à la taille mais celui d’une dynamique de développement» | business-magazine.mu

BUSINESSMAG. Qu’est-ce qui justifie l’entrée en Bourse de Cim ? Comment s’est déroulée cette opération ?

Il est intéressant de noter que, malgré la faiblesse conjoncturelle du secteur hôtelier et de la Bourse en général, la valeur du titre de Rogers est restée très résiliente depuis l’annonce de cette opération. Cette dernière fait partie d’un plan de réorganisation du groupe, qui tient en compte les intérêts de tous nos actionnaires, qui semblent apprécier la stratégie mise en place.

Après avoir complété la constitution des actifs de Cim Financial Services Ltd, et préalablement à son introduction en Bourse, Rogers a distribué les titres qu’il détenait dans l’entité sous forme de dividendes en nature (in specie). Chaque actionnaire se retrouve ainsi avec des actions de Rogers et de Cim. Cela permet à chacun d’exercer son propre « arbitrage » concernant les titres qu’il détient.

BUSINESSMAG. La sortie de CIM du périmètre de Rogers signifie-telle un affaiblissement du groupe, compte tenu de la part des services financiers dans son chiffre d’affaires et ses résultats ?

Il est évident que le choix que nous faisons n’est pas celui de la course à la taille, mais bien celui d’une dynamique de développement permettant à chacune des entités de se focaliser sur ses métiers.

Nous avons consolidé nos compétences et comptons renforcer notre position dans les métiers de services que nous conservons. Rogers est armé pour dégager un développement intéressant, avec une perspective de croissance significative de ses résultats. Avec la montée en puissance du groupe ENL dans le capital de Rogers à hauteur de 60 %, nous allons aussi bénéficier d’un parrainage renforcé de notre actionnaire principal et des synergies entre les deux groupes.

BUSINESSMAG. Cela prendra-t-il du temps ?

Non, car nous n’avons pas attendu l’aboutissement de la réorganisation pour imaginer la suite. Notre stratégie est déjà bien développée. Nous mettons en place rapidement des actions qui vont donner du muscle au groupe. Avec les ajustements des dernières années, Rogers est désormais organisé comme une holding d’investissement et les ajustements de fonctionnement sont en place pour soutenir cette stratégie.

« Nous sommes convaincus que les investissements consentis ces dernières années seront rentabilisés de manière maximale sur le moyen et long terme. »

BUSINESSMAG. Concrètement, qu’allez-vous faire ?

Nous venons de compléter notre montée en puissance, aux côtés de Terra et d’Eudcos, dans la holding du groupe Swan avec 37,8 % du capital.

Nous sommes déjà bien établis dans les activités de courtage et de gestion de fonds, et sommes extrêmement confiants dans le potentiel du groupe Swan dans les métiers des services financiers au-delà de l’assurance, ainsi qu’en sa capacité de développement hors de nos frontières. Par ailleurs, dans une démarche pionnière, nous comptons, à court terme, mettre en oeuvre un nouveau pôle de services financiers dans l’espace Asset Management.

Nous travaillons au développement de relations stratégiques avec des partenaires de grande qualité afin de participer plus activement aux marchés d’investissement, avec une ouverture sur la région, à la faveur de la croissance qui y est enregistrée par rapport aux autres marchés du monde.

Deuxièmement, et en tant que holding, nous allons nous assurer que la notion de « see through earnings », familière à la communauté des investisseurs, soit pleinement reflétée dans nos structures de participation. Ainsi, l’apport des actions que possède ENL dans New Mauritius Hotels (Beachcomber) nous permettra de détenir 20 % des actions de la compagnie et confirmera notre place comme actionnaire de référence dans la structure du capital de ce fleuron de l’hôtellerie du pays.

Troisièmement, nous allons travailler de concert avec ENL Land à la mise en commun d’une partie de nos actifs immobiliers déjà développés. Ainsi, notre fonds immobilier Ascencia est appelé à grandir, de manière appréciable, la taille de ses actifs à la faveur d’un portefeuille de grande qualité, avec un potentiel de développement significatif.

BUSINESSMAG. Effectivement, cela semble matériel, mais vous parlez peu des opérations existantes…

\Nous avons consenti beaucoup d’efforts afin de construire des pôles sectoriels avec de la profondeur, se reposant sur des actifs solides et des compétences qui font la différence. Il est clair que ces secteurs ont acquis une maturité certaine. Nous prévoyons des améliorations de performance dans l’hôtellerie, la logistique et l’aviation, ainsi qu’une baisse des coûts au siège.

BUSINESSMAG. Votre pôle hôtelier connaît actuellement des problèmes de rentabilité. Comment comptez-vous les surmonter ?

Après avoir enregistré une mauvaise performance durant les deux dernières années, VLH connaît une amélioration significative en 2012. Nos opérations dans la catégorie des 3-étoiles sous la marque Veran-da Resorts sont demeurées rentables durant toute la période de crise.

Notre offre intégrée d’hébergement et de loisirs, commercialisée sous la marque Heritage au Domaine de Bel Ombre, a énormément gagné en maturité pour offrir aujourd’hui une expérience exceptionnelle et unique, entre mer et nature, aux touristes qui visitent notre pays.

Malgré la conjoncture difficile, nous avons continué à investir et à améliorer la structure physique ainsi que l’offre de services. Nous avons généré des flux de trésorerie positifs cette année et nous nous rapprochons d’une situation d’équilibre pour 2013.

BUSINESSMAG. Dans le nouvel actionnariat de Cim, quelle va être la part d’ENL ? Quel sera son rôle dans la gestion de cette entité ?

Le pôle d’investissement du groupe ENL Investment Ltd maintient une participation à 6,7 % et restera donc actionnaire de Cim.

BUSINESSMAG. Quelles sont les relations entre les familles Espitalier- Noël et Taylor ?

Ces deux familles ont amélioré la performance de l’entreprise pendant plus de 40 ans et ont contribué à insuffler un dynamisme à l’économie mauricienne. Toutes deux sont tombées d’accord sur l’évolution à apporter aux structures de contrôle en préservant les intérêts des actionnaires et des salariés. D’une dynamique retrouvée dans le fonctionnement des conseils d’administration, tant de Rogers que de Cim, les actionnaires doivent se réjouir de cette pro-activité bienveillante.

BUSINESSMAG. Comment se porte Rogers actuellement ?

Le groupe termine une année financière plus qu’honorable dans le contexte, avec des bénéfices que nous pourrons communiquer dans quelques semaines.

Comme déjà mentionné, nous avons aussi complété, à fin septembre 2012, un certain nombre d’ajustements qui nous permettront, sans Cim, de réaliser des résultats encourageants pour la prochaine année financière.

BUSINESSMAG. En général et à plus long terme, quels sont les projets de Rogers, notamment en Afrique ?

Nous sommes déjà présents dans la région, depuis des décennies, dans les secteurs de l’aviation et de la logistique à travers Rogers Aviation et Velogic, qui continuent d’y renforcer leurs assises.

Le fonds immobilier Ascencia et Rogers Capital ont aussi des ambitions régionales et travaillent au développement de leurs activités audelà de nos frontières.

BUSINESSMAG. Ira-t-on à terme vers une fusion avec le groupe ENL ?

Rogers est un acteur important de l’économie mauricienne. Nous avons constitué une marque très forte, avec une grande visibilité et un rayonnement international. Rogers est un partenaire de confiance, avec une forte crédibilité tant au niveau local qu’international.

La montée en puissance du groupe ENL dans le capital de Rogers contribuera à nous apporter davantage d’atouts, avec un capital confiance renforcé de par l’engagement de plusieurs générations dans le développent du tissu socio-économique du pays.

Tags:

You Might also Like