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Banker Shoes : des chaussures qui tiennent la distance malgré la concurrence

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Banker Shoes : des chaussures qui tiennent la distance malgré la concurrence | business-magazine.mu

En activité depuis 1983, la fabrique de chaussures ergonomiques située à Sainte-Croix est arrivée à maintenir sa position sur un marché hautement concurrentiel où abondent les produits asiatiques.

Permal Sinnapen porte un intérêt particulier aux chaussures depuis son plus jeune âge. Aussi, c’est sans surprise que l’entrepreneur décide de monter sa propre fabrique en 1983. Malgré des débuts difficiles, Banker Shoes arrivera, à force de persévérance et de dur labeur, à trouver sa place sur un marché marqué par une rude compétition. Aujourd’hui, après un peu plus de trente ans, la compagnie s’est développée au point d’avoir un effectif d’une vingtaine de personnes.

Pour abriter son entreprise, Permal Sinnapen a fait l’acquisition d’un bâtiment à Sainte-Croix. Celui-ci lui sert à la fois de showroom et d’atelier. Il ne faut pas s’attendre à y trouver des modèles tendance, destinés au grand L’entrepreneur a, en effet, choiside se spécialiser dans un créneau spécifique : celui de la chaussure ergonomique destinée aux métiers qui nécessitent un matériel conforme aux normes de sécurité et d’hygiène. Les secteurs concernés vont de l’agriculture à la santé en passant par l’hôtellerie et la construction.

Afin de répondre aux besoins et aux attentes d’une clientèle appartenant aussi bien au secteur privé que public, Permal Sinnapen ne lésine pas sur la qualité. En effet, les produits confectionnés à l’atelier de Banker Shoes sont en cuir et dotés de semelles originales. Le chef d’entreprise s’approvisionne en matières premières en Inde et à Singapour et s’est équipé de machines performantes. Il nous confie d’ailleurs avoir injecté dans sa fabrique Rs 6,2 millions récemment en vue de dynamiser la production. Banker Shoes a en outre obtenu la certification ISO 9001:2008.

Permal Sinnapen déplore néanmoins une concurrence qu’il qualifie de «déloyale», en provenance d’Asie et plus particulièrement de Chine. «L’industrie de la chaussure est dans une situation difficile», remarque-t-il, évoquant l’abolition, par les autorités gouvernementales, de la taxe de Rs 80 qui frappait autrefois les chaussures importées. Cette taxe, affirme l’entrepreneur, protégeait l’industrie locale.Il cons-tate également le manque de contrôle de la part de l’État quant à l’entrée de produits asiatiques sur le marché mauricien. «On importe n’importe quoi à Maurice : des produits d’imitation, n’offrant aucune garantie de qualité ou de durabilité et qui en plus, ne sont pas taxés !», lance Permal Sinnapen, visiblement excédé. Le chef d’entreprise regrette que les autorités n’aient pas mis bon ordre à cet état de choses jusqu’ici en dépit de plusieurs demandes de la part des opérateurs qui en font les frais.

Selon le directeur de Banker Shoes, dès que le gouvernement a enlevé la taxe de Rs 80 sur les chaussures importées, un effet domino s’est enclenché. Ainsi, il s’est vu contraint non seulement de réduire son personnel mais aussi de renoncer à l’exportation. Cette situation s’est reflétée sur les commandes de la fabrique qui ont accusé une baisse de 60 % à 70 %. Aussi, le chef d’entreprise n’en démord pas : pour que l’industrie locale de la chaussure puisse se développer, un «specific duty» doit être réintroduit sur les chaussures importées. Cela, dans le but d’améliorer la rentabilité des fabricants locaux et de favoriser la création d’emplois au niveau des petites et moyennes entreprises (PME) de l’île.

S’agissant de l’exportation, les perspectives ne sont pas meilleures actuellement, estime Permal Sinnapen. Il fait ressortir que «même en Afrique, c’est difficile car la concurrence chinoise est aussi très présente sur le continent». Les tentatives du directeur de faire des affaires en Afrique sont restées vaines à ce jour, ajoute-t-il.

Malgré la présente conjoncture économique, les commandes mensuelles de Banker Shoes se chiffrent à 1 200 paires en moyenne. Permal Sinnapen reste pour sa part optimiste concernant l’avenir de son secteur d’activité, d’autant plus que le nouveau gouvernement est venu de l’avant avec diverses mesures en faveur des PME.

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