Type to search

Autres Entreprendre

Communication numérique : la génération Y tire les ficelles

Share
Communication numérique : la génération Y tire les ficelles | business-magazine.mu

Les équipements assurant une grande mobilité ainsi qu’une disponibilité et une meilleure accessibilité indépendamment du lieu géographique où l’on se trouve ont révolutionné la façon de communiquer que ce soit dans l’entreprise que sur le plan plus personnel. Les communications s’en trouvent transformées avec désormais l’instantanéité des échanges à la fois sur le plan vocal et visuel.

Le précurseur de la révolution numérique, ce sont les ou-tils informatiques. Les téléphones et les ordinateurs portables ainsi que les tablettes, une fois disponibles à bas prix au grand public, ont transformé le monde de la communication. La publicité qui s’arrêtait à des campagnes visuelles ou auditives destinées aux médias aujourd’hui appelés traditionnels (télévision, radio, presse écrite) ou encore aux tableaux d’affichage a dû s’adapter à l’ère du numérique avec l’arrivée de la génération Y sur le marché del’emploi. Maurice n’a pas été épargné par ce phénomène. Une étude de TNS Analysis (Connected Life), publiée en 2016, révèle que parmi les 16 à 34 ans, on utilise chaque semaine, en moyenne, 6 logiciels de réseau social et services de messagerie instantanée.

Qu’est-ce que ces chiffres révèlent pour les communicants ? Ces informations donnent des indices sur les changements dans leurs comportements. Pour les communicants qui ont pour tâche de veiller à la réussite d’une campagne de publicité, cela veut dire que les marques locales et étrangères doivent impérativement migrer vers les réseaux sociaux s’ils veulent continuer à atteindre les jeunes.

Sonia Ozoux de FRCI rappelle que le phénomène de numérisation de la communication date de quelques années avec l’essor des réseaux sociaux et des smartphones. Les campagnes s’y destinent dorénavant le plus bien que les campagnes d’emailing restent d’actualité. Sauf qu’on a ajouté à cela des outils permettant la gestion et l’amélioration du ciblage durant les campagnes publicitaires. Aujourd’hui, une communication digitale efficace passe par la customisation et la personnalisation des messages.

Favoriser l’interaction

La révolution digitale pousse aussi les entreprises à utiliser des buzzwords sur les moteurs de recherche, ce qui permet aux marques d’avoir une meilleure présence en ligne. Ces buzzwords, ou mots clés, doivent correspondre à ce que recherche le consommateur. L’idée derrière est que quand ce dernier recherche ces mots clés sur un moteur de recherche comme Google, l’entreprise ou ses services et produits apparaissent sur les premières pages. Ce qui donne à l’entreprise de meilleures chances d’augmenter ses ventes.

Ensuite, les communicants recommandent de compléter l’offre en achetant de la publicité contextuelle sur les réseaux sociaux, ce qui contribue à améliorer la visibilité et donc la performance digitale. Les chatbots (assistants virtuels) ont aussi fait leur apparition et intéressent déjà plus d’une entreprise. De même que la réalité augmentée et la réalité virtuelle.

Pour Thierry Malie, directeur de Tryangle, «la tendance et le but des médias sont de favoriser l’interaction avec la cible et de créer une expérience». Et donc, il s’agit d’engager un dialogue avec le consommateur et d’essayer autant que possible de répondre à ses besoins personnels. S’appuyant sur le Big Data, la cible, qui est le consommateur, est passé au crible, «afin de catégoriser son comportement», de mieux connaître son comportement en ligne, les services recherchés, ses besoins et produits dépendant de son âge, de son lieu de résidence, ou encore ses achats précédents. «Les données récoltées ouvrent à ce moment une multitude de possibilités et de moyens pour s’adresser à cet individu. Les outils d’analyse, de mesure et d’écoute de notre cible nous permettent de raffiner le contenu que nous voulons afficher afin d’être plus pertinent et de mieux faire passer un message», explique-t-il.

Toutefois, dans bien des cas, les informations récoltées touchent la vie intime des gens. Ce qui a fait réagir de nombreuses associations de consommateurs en Europe. Une loi européenne a fini par être votée ; elle réglemente la récolte d’informations et force les entreprises à effacer les informations après un certain nombre de temps. De nombreuses firmes mauriciennes dans le secteur de la technologie informatique travaillent pour des Européens et doivent donc se soumettre à ces normes.

Agileum, par exemple, propose des applications mobiles et web à des clients étrangers et locaux. Une des dernières à avoir été développées est PRO Meeting, une application qui cherche à améliorer la communication en interne. L’appli vise à automatiser les procédures de réunions, sécuriser les informations échangées, synchroniser automatiquement les données, permettre une meilleure collaboration et traçabilité afin de rendre les réunions plus efficaces.

Pour Agileum, la communication, c’est d’abord la communication en interne. «Avec la mondialisation des marchés, les équipes sont de plus en plus mobiles et travaillent à distance. Il existe donc une multitude de solutions pour faciliter la communication entre elles et avec leurs clients. L’objectif étant de gagner du temps, de faire disparaître la barrière de la distance, de réduire l’utilisation du papier et de faciliter la communication entre elles et avec leurs clients», fait ressortir un responsable de la compagnie. L’objectif derrière le développement et l’utilisation de tels outils est de réduire l’utilisation du papier et de faciliter l’échange d’informations afin d’engager plus rapidement la prise de décision.

Thierry Malie est d’avis qu’elles sont peu, parmi les entreprises mauriciennes de la communication digitale, à exporter leurs services à l’étranger. Celles qui le font sont pour la plupart de grosses boîtes d’origine étrangère venue s’installer sur nos côtes, attirées principalement par la main-d’œuvre bilingue et relativement moins chère qu’en Europe. Pour Tryangle, les clients étrangers sont rares. L’entreprise a toutefois déjà travaillé pour le compte de Kenyans et de Suisses. De nombreuses entreprises locales du secteur affichent toutefois des ambitions d’aller vendre leurs services en Afrique subsaharienne. Elles n’attendent que les occasions.

À Maurice, les grandes firmes font de plus en plus appel à la communication digitale. Il faut comprendre que le marché mauricien est l’un des plus dynamiques sur le continent et donc est toujours très compétitif. Avoir un site Web ne suffit plus dans certains secteurs, comme la presse et le commerce alimentaire.

Les grands groupes qui dominent ce secteur ont une meilleure présence grâce aux applications mobiles qui rendent leurs services et produits accessibles d’un smartphone ou d’une tablette numérique. La hausse de la demande pour la communication digitale se reflète dans la panoplie de nouveaux métiers spécialisés au sein des agences de communication qui n’existaient pas avant. Content writer, développeur Web et mobile, Infographiste ou encore consultant en Stratégie Marketing, parmi tant d’autres.