Cosmétiques: Le marché arbore un visage plein d’éclat

Les Mauriciens, autant les hommes que les femmes, sont de plus en plus soucieux de leur apparence. Une donne qui dynamise le marché des cosmétiques. Celui-ci a également profité de l’abolition des droits de douane qui est intervenue en 2012.

Demeurer jeune, beau, performant, et sain le plus longtemps possible. C’est l’une des grandes quêtes de notre époque. Les produits cosmétiques y répondent partiellement en dévéloppant des solutions et en formulant des produits appelés à repousser ou limiter les effets du temps et d’autres facteurs sur l’apparence physique. En 2013, l’industrie mondiale des produits de beauté et des soins, segments du marché des cosmétiques, valait

US$ 454 milliards, selon les données fournies par Euromonitor International, cabinet londonien d’études de marché. Quant aux soins anti-âge, ils représentaient un marché de US$ 25 milliards, avec une croissance annuelle de 4 %. La région Asie-Pacifique tirait à 28 % la croissance de ce segment du marché mondial des cosmétiques, avec des ventes record pour les soins anti-âge atteignant US$ 128 milliards par la clientèle de cette région.

Réparti entre les soins de la peau, produits capillaires, maquillages, parfums et produits de toilette,  le marché des cosmétiques est destiné à une clientèle de masse. Il cible aussi les professionnels de la beauté. Les produits de luxe constituent
un autre important segment de ce marché. Tout comme les produits alternatifs et bio.

À Maurice, le marché est dynamique, avec la présence de grandes multinationales, laboratoires de formulation cosmétique ou spécialisés en dermato-cosmétique d’Europe, et quelques marques asiatiques. Parmi, l’on retrouve L’Oréal, Beiersdorf, LVMH et The Body Shop.

La panoplie de produits cosmétiques disponibles sur le marché local est non-exhaustive. La croissance de l’offre pourtant ne cesse d’augmenter, selon les opérateurs engagés dans le secteur. «La demande pour les produits cosmétiques est en hausse. Les Mauriciens, hommes et  femmes, prennent soin d’eux, utilisent des soins cosmétiques et des fragrances connues qui respectent les normes internationales», note Véronique Camille, Brand Manager – Personal & Home Care à Grays Inc.

Un avis que partagent Georgia Desperles, chargée des ventes à Spa Concept, et Daoud Ingar, directeur des enseignes Mado Parfums. «Le marché des cosmétiques est en pleine expansion. Nous avons tous dans notre salle de bains un produit lavant et une crème hydratante. On constate que les Mauriciens se sentent plus concernés par l’état de leur peau», étaye Georgia Desperles. Et d’ajouter que le maquillage est le segment du marché des cosmétiques qui enregistre le plus gros chiffre d’affaires.

De son côté, Daoud Ingar indique que tous les segments du marché enregistrent une hausse au niveau des ventes. La croissance globale du marché est d’environ 5 % par an, estime-t-il.

Quels sont les leviers de la croissance du secteur des cosmétiques ? Il y a d’abord l’impact des messages publicitaires dans les médias, évoque le directeur de Mado Parfums. La mode et les tendances internationales influencent également le secteur, souligne Georgia Desperles qui ajoute qu’«avec les tutoriels de YouTube, tout le monde peut aujourd’hui s’apprêter au maquillage professionnel.»

L’autre facteur ayant contribué à l’essor du marché : l’abolition des droits de douane de l’ordre de 15 % sur les produits cosmétiques. Une mesure entérinée en 2012 et qui a eu pour effet de rendre les grandes marques plus accessibles. «Nous avons pu introduire des marques haut de gamme sur le marché», soutient Véronique Camille. Daoud Ingar abonde dans le même sens. «L’impact de cette mesure a été salutaire. Les produits cosmétiques sont désormais à la portée d’un plus grand nombre de Mauriciens. Ce qui a boosté les ventes», argue-t-il.

Mais cette mesure a aussi eu des effets indésirables. Ainsi, davantage de produits cosmétiques qui ne sont soumis à aucun contrôle de qualité, de sécurité et d’innocuité ont inondé le marché.

«Nous évoluons dans un marché très compétitif. On y retrouve des produits contrefaits qui représentent un danger pour le Ainsi, au lieu d’être bénéfiques pour la peau, certains produits peuvent  l’endommager et causer des effets néfastes», prévient Georgia Desperles.

La Mauritius Revenue Authority classe d’ailleurs les cosmétiques dans sa liste des produits les plus communément contrefaits et saisis par les services de douane. C’est l’autre visage de ce marché lucratif.