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Courtage d’assurances: un marché en pleine expansion

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Courtage d’assurances: un marché en pleine expansion | business-magazine.mu

Avec l’arrivée de nouveaux opérateurs, la concurrence s’intensifie sur le marché du courtage d’assurances. Si le gâteau se rétrécit, la relance de l’économie devrait créer du business et participer à l’expansion du secteur.

Le marché du courtage d’assurances opère désormais dans un environnement dynamique. Pourtant, il a fallu attendre des années avant que la profession de courtier ne soit reconnue à sa juste valeur. La raison tient à une certaine incompréhension sur le rôle de l’assureur-conseil, qui est un expert capable de comprendre la complexité des contrats d’assurance et de se prononcer avec discernement sur les risques auxquels sont exposés aussi bien les entreprises que les particuliers.

La culture du courtier a pris du temps pour s’imposer à Maurice. D’abord, parce que les compagnies d’assurances rechignaient à travailler avec cet intermédiaire, préférant commercialiser leurs plans via leurs agents ou succursales. C’est la raison pour laquelle jusqu’à la fin des années ’90, les courtiers se comptaient sur les doigts d’une main. Pour la petite histoire, la première société mauricienne de courtage d’assurances à voir le jour était Brokers and Consultants. C’était en 1983. Depuis 2004, elle a été rebaptisée Gras Savoye Brokers and Consultants. Suite à son rachat par la multinationale Willis Towers Watson (WTW) l’année dernière, la société s’engagera dans une stratégie de marque en 2018.

La profession valorisée

La sophistication du secteur financier couplée à une prise de conscience des entreprises sur la nécessité de se tourner vers le courtier afin d’obtenir une couverture adéquate à un prix compétitif a permis de valoriser la profession. Cela s’est traduit par l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché. Alors qu’il y a encore quelques années, on comptait 25 acteurs, on en dénombre actuellement 38. Une concurrence qui n’est pas forcément vue d’un bon œil par les opérateurs existants. À l’instar de Kirk Varaden, Chairman de Chartered Brokers, qui se demande si la Financial Services Commission (FSC) vérifie comme il se doit les antécédents des porteurs de projets avant de délivrer des permis. «Je me souviens que quand nous avions fait la demande pour une licence de courtage d’assurances en 1994, le ministère des Finances était intransigeant sur les qualifications, la qualité des infrastructures et le nombre d’années d’expérience. À mon sens, il y a trop d’opérateurs sur le marché. On est en train de dévaluer le métier», observe-t-il.

Compte tenu de la concurrence accrue sur le marché, Chartered Brokers se positionne comme un guichet unique pour structurer les produits d’assurance pour les investisseurs qui veulent se lancer dans les affaires en Afrique. Pour se donner les moyens de ses ambitions, elle a adhéré à l’Allied Africa Broker Network, ce qui lui donne une visibilité sur 16 pays africains.

Courtier high-tech

De l’avis des opérateurs traditionnels, il y a indéniablement une stagnation sur le marché du courtage d’assurances. À ce jour, celui-ci génère plus de Rs 3 milliards dans le secteur des assurances. Pour consolider sa position, City Brokers, qui est le leader sur le marché du courtage d’assurances, table sur la recherche et veille à constamment à améliorer son offre de services. «Nous mettons beaucoup d’énergie dans l’analyse des contrats. Et remettons en question les contrats existants», indique Guillaume Wiehe, Senior Executive à City Brokers.

Du côté de Gras Savoye Brokers and Consultants, le passage sous le contrôle de WTW permet au courtier de se professionnaliser davantage et de s’affirmer comme un courtier high-tech. Selon son directeur général, Jean Michel de Robillard, grâce à la griffe Willis, le courtier peut se targuer de disposer d’une surface de connaissances pas égalée sur le marché local quand il s’agit de proposer des couvertures spécialisées comme celles sur le cyber-crime. «Willis existe depuis 1828. Elle a assuré le Titanic et les TwinTowers. Le groupe WTM est aujourd’hui coté sur le New York Mercantile Exchange. C’est vous dire la sécurité que nous offrons», fait remarquer Jean Michel
de Robillard.

La mise en route d’importants projets d’infrastructures comme le Metro Express ou encore des Smart cities devrait profiter au secteur des assurances et, par ricochet, au courtage d’assurances. Par exemple, les constructeurs devront souscrire à de grosses polices d’assurance comme la couverture Tous risques chantiers. De même, les ingénieurs, architectes et métreurs devront prendre une couverture de responsabilité civile, fait ressortir Ashfaque Wahedna, président de l’Insurance Brokers Association, qui s’attend à ce que «les activités des courtiers d’assurances soient boostées». Jonathan Jauffret, Operation Manager d’Ai Broker, abonde dans le même sens, ajoutant que «la création d’entreprises signifie de futurs prospects» pour les courtiers d’assurances. Quant à Jean Michel de Robillard, il reste mesuré dans sa lecture des événements, soutenant que «ces projets amènent des assurances temporaires. Or, ce que nous attendons, ce sont des constructions d’enseignes, d’hôtels et de logements où les besoins d’assurance sont sur le long terme.»