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Équipements médicaux : Un marché ultra concurrentiel

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Équipements médicaux : Un marché ultra concurrentiel | business-magazine.mu

Le secteur des équipements médicaux ne connaît pas la crise. Cela même si après avoir enregistré une croissance significative ces dernières années – avec l’arrivée de la clinique Apollo Bramwell et la rénovation de l’hôpital Jeetoo –, le secteur semble s’être depuis stabilisé.

Estimé à Rs 250 millions par an, le marché des équipements médicaux est, aux dires des principaux opérateurs, «très concurrentiel». Certains estiment qu’avec l’absence de chantiers importants, ce chiffre pourrait être sensiblement revue à la baisse cette année. «Comme il n’y a pas eu d’investissements massifs ces deux dernières années, il faut admettre qu’il règne actuellement une certaine morosité dans le secteur. L’État n’a pas beaucoup investi, alors que les cliniques privées ont adopté une attitude de ‘wait and see’, résultant selon toute probabilité en une décroissance du marché en 2015», estime Dharmen Betchoo, Manager de la Medical Equipment Division de HealthActiv.

Cette contre-performance attendue n’entame pas pour autant l’enthousiasme des opérateurs, qui ne doutent pas de la capacité de l’île à devenir dans un proche avenir un Medical hub. «Il y a eu beaucoup d’investissements ces dernières années en termes d’équipements high-tech. Maurice pourrait devenir, comme il l’est déjà dans d’autres domaines médicaux, une référence internationale offrant des services complets et modernes pour le plus grand bénéfice de tous», avance Patricia Cheung, Managing Director de Ducray Lenoir.

Cette opinion est partagée par Alexandrine Salmon, Communications Executive à Harel Mallac Health Care : «Maurice a le potentiel de se développer et de se positionner parmi les pays ayant acquis progressivement une infrastructure médicale en se dotant d’une technologie de pointe tels que Singapour et Hong Kong, entre autres. Le secteur médical étant un marché en progression, il demande une stratégie et une attention particulières. Cependant, je reste optimiste quant au développement de ce secteur qui peut devenir un pilier important de l’économie de Maurice avec un nombre croissant de cliniques privées et d’hôpitaux, et réunissant les meilleurs équipements et des professionnels qualifiés».

Un service après-vente efficace essentiel

Toutefois, prévient Dharmen Betchoo, Manager de la Medical Equipment Division de HealthActiv, il reste encore un long chemin à parcourir pour que Maurice puisse véritablement compter parmi les plus grands medical hubs au monde.

Si ce marché est aussi concurrentiel, c’est en partie dû à la durée de vie des équipements, qui varie entre 12 et 15 ans, voire plus. En effet, du côté de HealthActiv, l’on indique avoir installé un accélérateur linéaire (appareil de radiothérapie) en 1994 ! Appareil toujours en opération et qui voit passer quotidiennement entre 40 et 50 patients. L’on comprend dès lors mieux la bataille que se livrent les entreprises pour remporter des contrats.

L’industrie des équipements médicaux étant un sensible, il est essentiel de pouvoir intervenir très rapidement en cas de problème. Car des vies peuvent parfois dépendre du bon fonctionnement de ces équipements. Pour parer à toute éventualité, les entreprises investissement massivement dans leur département après-vente en formant leur personnel.

«Pour chaque marque et spécialité émanant de la radiologie, la cardiologie, l’oncologie, la néonatalogie, l’immunologie, l’hématologie, la biochimie, entre autres, nous investissons dans des formations spécialisées destinées à nos ingénieurs et aux membres du personnel technique. Cela, afin qu’ils puissent acquérir les connaissances et compétences nécessaires pour intervenir dans l’installation et la maintenance de ces équipements de pointe. Nous faisons aussi appel à l’expertise de nos fabricants pour chaque nouvelle installation», souligne Alexandrine Salmon.

Idem pour HealthActiv, où les interventions se font dans les plus brefs délais. «Notre équipe technique intervient dans les heures suivant la requête du client, même après les heures ouvrables ou pendant le week-end», assure Dharmen Betchoo. De plus, fait-t-il remarquer, certains équipements lourds sont directement connectés à des centres de dépannage à l’étranger. De ce fait, des spécialistes peuvent avoir accès aux systèmes et éventuellement diagnostiquer et corriger certaines fautes à distance.

Le marché local étant très limité, les entreprises se tournent de plus en plus vers le continent africain pour commercialiser leurs produits, plus particulièrement les équipements lourds.«L’Afrique offre des perspectives d’expansion aux compagnies mauriciennes. Cependant, compte tenu du fait que c’est un marché difficile, il faudra trouver les bonnes stratégies et surtout de bons partenaires pour un développement sur la durée sur cet immense territoire», observe Dharmen Betchoo.

Si les entreprises lorgnent l’Afrique, elles n’oublient pas pour autant leur marché principal. «Maurice reste pour nous un marché très intéressant, même s’il est petit. Le pays étant à la pointe de la recherche s’agissant de la canne à sucre, il est important pour nous  d’être en mesure de fournir des équipements de qualité», explique-t-on chez Separation Scientific Mauritius.