Fêtes de fin d’année : un moyen de valorisation du personnel

Les fêtes de fin d’année ont évolué au fil du temps. Autrefois en cerclerestreint, en petit groupe d’amis et de collègues désireux de terminer dignement l’année écoulée, la End of Year party a pris une place grandissante dans la vie des entreprises. Elle est même présentement considérée comme une récompense du dur labeur.

Originaires du Japon à l’ère Muromachi au 15^e siècle, les fêtes appelées noukai à l’époque signifiaient grands rassemblements de réussite, en signe de remerciement. Connues sous la nomination de bōnenkai lors du 18^e siècle elles se traduisent littéralement en ‘rassemblement d’oubli de l’année’ et sont observées par les groupes d’amis ou de collègues de travail ou sont parrainées par un bureau de société ou une entreprise pour leurs employés.

À Maurice, les fêtes de fin d’année sont un moyen de terminer l’année en beauté et de récompenser les employés pour leur dur labeur. Mais cela va au-delà du simple remerciement. Plusieurs recherches démontrent que les gens quittent leur emploi principalement en raison d’un manque d’appréciation et non par manque de compensation. Il est donc possible pour une entreprise d’avoir un environnement de travail où les gens se sentent écoutés, reconnus et appréciés dans ce qu’ils font, ce qui se traduit par une amélioration de la productivité.

Un moyen pour l’employeur d’afficher sa satisfaction quant au travail bien exécuté, c’est à travers la fête de fin d’année. Selon le Dr Abraham Harold Maslow, psychiatre américain sur la hiérarchie des besoins (Maslowhierachy of needs), l’appréciation est un besoin humain fondamental. Les employés répondent à l’appréciation exprimée par la reconnaissance de leur bon travail car cela confirme un travail valorisé. Fait confirmé par Frank Seguin, General Manager de Angsana Balaclava : «La plupart des entreprises le font pour deux raisons : la reconnaissance et valorisation des équipes mais aussi dans le but de célébrer la fin de l’année.»

Une compétitivité croissante

Avec cette volonté des entreprises de récompenser les salariés, s’ouvre un marché où les demandes sont de plus en plus exigeantes pour répondre à des besoins spécifiques et, dans certains cas, un personnel composé de centaines de têtes. Ce qui n’a pas découragé le nombre grandissant d’opérateurs qui se sont intéressés à offrir leurs services dans ce domaine. Aussi, la compétition est-elle de mise pour se démarquer des autres, comme l’explique Jean Daniel Ross, Banqueting & Events Director à Maritim Hotels : «La compétition est chaque année de plus en plus intense. Les lieux et les offres se multiplient et il y en a pour tous les budgets et besoins. C’est l’événement de l’année et souvent un important investissement pour l’entreprise qui veut être sûre de l’accueil et du service fournis».

La concurrence est vive et l’accent est souvent mis sur la capacité des prestataires à s’adapter à la demande du client. Aussi, même si les exigences de base restent-elles les mêmes, soit un buffet à la fois copieux et sain et les boissons inclus, une récurrence pour les soirées à thème se fait de plus en plus présente. Constat auquel rejoint Frank Seguin : «La concurrence est très agressive car c’est une demande très ponctuelle et dont le volume reste important avec des budgets souvent plus importants que le reste de l’année. Chaque prestataire essaie de se différencier par une recherche de créativité non seulement pour maintenir sa part de marché mais surtout pour accroître son attractivité. Cela peut se traduire par la réservation d’un artiste local célèbre ou une décoration à thème spécifique. Nous ne nous limitons pas à une prestation standard type.»

Des tarifs adaptés à tous les portefeuilles

Étant une des activités les plus prisées et plus coûteuses des compagnies, il va sans dire que tout se calcule au sous près pour ne pas faire dans l’excès quant aux dépenses. Avec des tarifs allant de Rs 1 000 jusqu’à atteindre Rs 5 000 par convive pour les nombreux prestataires, le secteur voit quand même une certaine baisse de la somme allouée comme l’explique Isabelle Permal, MICE and Events Manager du Sugar Beach Hotel : «Tout n’est pas rose dans le secteur de l’événementiel. De nombreuses entreprises ont pris des mesures de réduction des coûts et les fêtes du personnel sont les victimes de ces mesures. Le coût des fêtes et événements d’entreprise reste généralement raisonnable.»

Toutefois, malgré cette baisse, les fêtes de fin d’année représentent un pourcentage non négligeable du chiffre d’affaires quand l’on considère que c’est un événement annuel. À titre indicatif, MaritimHotels fait état d’une augmentation, pour représenter 15 % du chiffre d’affaires alors que le Sugar Beach parle d’environ 5 %.

De plus en plus populaires, les fêtes de fin d’année sont principalement organisées dans le privé. «La demande est principalement formulée par les firmes du secteur privé de l’île, quelle que soit la taille de l’entreprise. Nous avons également observé une augmentation croissante de la demande par les établissements semi-gouvernementaux», observe Frank Seguin. Une situation qui se veut représentative de l’importance accordée à l’employé dans l’entreprise.