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Grande Distribution : la dualité mall-supermarché essentielle au succès

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Grande Distribution : la dualité mall-supermarché essentielle au succès | business-magazine.mu

Les shopping malls de l’île hébergent tous un hypermarché ou au moins un supermarché de taille respectable et bien achalandé. Il y a ceux qui s’y rendent d’abord pour faire leurs provisions et ensuite en profiter pour faire un tour, histoire de se détendre tandis que d’autres convergent au préalable vers les espaces de shopping et de loisirs. L’un comme l’autre attirent la clientèle, et c’est ce qui fait marcher le commerce.

La grande distribution a depuis longtemps été l’un des plus grands partenaires des centres commerciaux à Maurice. Nous pouvons prendre l’exemple de Monoprix et d’Intermart à Bagatelle, ou de Jumbo au Centre Commercial Phoenix. Les deux concepts sont complémentaires et attirent les foules. La première offre un grand espace où le Mauricien peut tout s’acheter, des produits de première nécessité aux articles de luxe, qu’ils soient fabriqués localement ou importés de l’étranger, et l’autre un espace où ce dernier peut passer du temps en famille ou se détendre après le travail.

L’idée derrière ce partenariat, c’est de permettre au consommateur de tout trouver dans un même lieu. «D’un côté vous avez le centre commercial, avec ses magasins, et de l’autre vous avez une grande surface avec une très grande offre de produits. Le client qui s’arrête dans ce centre y trouvera un guichet unique», explique Balsheel Gopal, Marketing Manager de Monoprix. Un autre opérateur parle du décor des grands centres commerciaux qui attire parce qu’il fait rêver. Selon lui, les grands shopping malls plaisent aux Mauriciens car ils sont construits dans un style occidental qui impressionne.
Étant donné que ce sont des espaces bien entretenus et sécurisés, l’administration s’occupant du nettoyage et de la sécurité, ils s’y rendent souvent en famille. Ce qui explique
les foules.

Le style occidental est recherché par ceux qui gèrent les centres commerciaux. C’est un constat que nous pouvons faire avec le nombre de grandes chaînes de supermarchés et d’hypermarchés présent dans nos grands centres commerciaux. Il y a Jumbo, d’origine néerlandaise, présente à Phoenix et à Riche Terre ; Shoprite, d’origine sud-africaine, installée à Trianon, Port-Louis, Tamarin entre autres, Super U (à Belle Rose, Grand Baie et Flacq) et Monoprix (Bagatelle, Cascavelle et Curepipe) qui sont, quant à elles, d’origine française. Quand ces grandes chaînes s’installent à Maurice, elles imposent au marché leurs techniques de vente. Selon un opérateur, les Sud-Africains insistent beaucoup sur le périssable, des fruits et des légumes, tandis que dans les enseignes françaises
normalement, le vin et la charcuterie occupent un espace important.

Un partenariat gagnant-gagnant

En s’installant à Maurice, les grandes enseignes internationales ciblent la clientèle des centres commerciaux, ce qui n’est souvent pas le cas dans leur pays d’origine. Monoprix, par exemple, a en France un style dit «citadin branché». C’est du moins ce que dit Balsheel Gopal : «Les magasins Monoprix en France se situent pour la plupart dans des centres-villes, à proximité des gens. Mais à Maurice, à cause de la topographie, nous avons commencé à nous installer dans les centres commerciaux».

Le propriétaire de cette franchise à Maurice est la Compagnie des Magasins Populaires Ltée, qui appartient au groupe Harel Mallac. Le chiffre d’affaires des magasins Monoprix a atteint Rs 228 millions au premier trimestre 2016. Le partenariat entre les grands centres commerciaux et les enseignes internationales vise aussi à séduire une clientèle étrangère, de touristes et d’expatriés qui peuvent se retrouver culturellement.

Shoprite est un autre exemple. Présente à Trianon depuis 2002, cette enseigne sud-africaine représente 25 % du chiffre d’affaires du centre commercial. Pour Ariane Godet, directrice du Trianon Shopping Park, même si la présence d’un hypermarché comme un crowdpuller est moins saillante que dans d’autres pays comme la France, par exemple, la dualité mall-supermarché est une composante essentielle du succès du centre. Pour elle, le supermarché étant un générateur naturel de flux de clients, il ne peut qu’avoir un impact positif sur le trafic de visiteurs quotidiennement. Toutefois, elle fait ressortir que la galerie des commerçants ne peut être sous-estimée car elle a «également sa clientèle, générée par l’animation du centre ainsi que par les commerçants eux-mêmes».

Il y a cependant des centres commerciaux comme Ruisseau Créole qui cherchent à se démarquer. Ce genre d’espace commercial vise une clientèle particulière, la classe aisée qui recherche plus l’intimité et la sécurité. C’est du moins ce que nous explique Anne-Christine Herbst. Ruisseau Créole emploie dix personnes à plein temps dans l’administration et le département marketing. Le centre, comme beaucoup, se paye les services d’une entreprise spécialisée pour assurer la sécurité des lieux, et contrôle les deux restaurants. Pour Anne-Christine Herbst, ce qui déterminera le choix des locataires qui animeront l’espace commercial, c’est d’abord de voir si les boutiques peuvent répondre aux goûts des habitants de l’Ouest, là où se situe le centre : «Nous recherchons au mieux des boutiques intéressantes avec des produits demandés par cette clientèle de l’Ouest, que nous suivons sur les réseaux sociaux. Pour faire mieux connaître notre centre, nous nous concentrons sur des événements chics qui attirent le style de clientèle dont nos boutiques sont friandes».