Groupe Saint Aubin: diversification réussie
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À ses débuts en 1819, le Groupe Saint Aubin était engagé dans la production sucrière. Depuis, il a diversifié ses opérations. Son modèle financier gravite aujourd’hui autour de trois pôles d’activités.
Son objectif : innover et se positionner comme une entreprise capable de relever les défis entourant la transition vers une industrie cannière. Pour ce faire, le Groupe St Aubin, créé en 1819, n’a cessé de se diversifier au fil des années. Il est aujourd’hui engagé dans trois secteurs d’activité : l’agriculture, l’agro-tourisme et le commerce dérivé. Ainsi, en 1958, le groupe, qui a fait sienne la devise From Tradition to Innovation, fait l’acquisition de l’usine de thé Bois Chéri. Puis, des années plus tard, soit en 2002, il se fait davantage connaître avec la production de rhum agricole.
Dans le cadre de son projet d’innovation, le Groupe St Aubin a également inauguré, en 2011, le projet Saint Aubin Artisanal and Biological Integrated Operations (SABIO) qui se spécialise dans la production de produits dérivés de la canne à sucre. La majeure partie de la production cannière est acheminée vers Omnicane pour être convertie en sucre blanc raffiné, précise Patrick Guimbeau, président et directeur général du groupe. « Le reste, environ 12 000 tonnes de canne, sert à la production de rhum dans la distillerie mise en place à St Aubin, de ‘jaggery (Gur)’ et de sirop de canne, qu’on commercialisera d’ici à la fin de novembre, sous la marque Sirokane », précise-t-il.
Aussi, le Groupe St Aubin lancera-t-il très bientôt une gamme de thé glacé infusé naturellement avec de l’eau de source. D’ailleurs, c’est la seule entreprise mauricienne à commercialiser l’eau de source dans des bouteilles en verre, sous la marque Ochéri.
Partenaire stratégique en vue
Sur le plan de l’agro-tourisme, l’entreprise a développé le concept La Route du Thé. L’excursion débute à Curepipe, au Domaine des Aubineaux, maison coloniale typique des hauts plateaux, se poursuit avec l’usine de thé Bois Chéri, son écomusée et son restaurant à la vue panoramique, pour terminer à Saint Aubin, avec la visite de la sucrerie, la rhumerie artisanale, la maison de la vanille, la mini-ferme et enfin la maison de plantation, convertie en restaurant. Depuis 2006, une auberge accueille également les amoureux de l’ambiance « letan lontan ».
D’autres projets sont en cours d’étude ou de réalisation, fait ressortir Patrick Guimbeau : « Nous sommes à la recherche d’un partenaire stratégique pour nous accompagner dans le développement harmonieux de nos terres, lesquelles sont extrêmement bien situées, que ce soit à Pailles, entre Ébène et Port-Louis, ou à Bois Chéri, autour du projet Avalon Golf Estate. Nous venons de lancer le NPK, une gamme de rhums aromatisés, avec la compagnie Sunairsea et les perspectives sont prometteuses.»
Qui dit innovation dit aussi défis à relever. Le Groupe St Aubin, qui affiche un chiffre d’affaires annuel de Rs 400 millions, a investi dans la distillerie de rhum qui a une capacité de production de 5 000 litres d’alcool par jour, mais qui n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière. « La compagnie est en train de se restructurer et prévoit de récolter le fruit de ses efforts en 2014 », annonce Yousouf Ismaël, Commercial and Business Development Manager du groupe.
Vision régionale et internationale
Le Groupe St Aubin, justement, dans l’optique de sa restructuration, cible le marché local, bien sûr, mais aussi les marchés régional et international. « Pour faire le succès d’un produit à l’international, il faut avant tout qu’il soit apprécié par les Mauriciens», souligne Patrick Guimbeau. Ilse dit confiant du potentiel du rhum mauricien à l’international. L’exportation du rhum progresse graduellement. En ce moment, 90 % de la production est écoulée sur le marché local et 10 % va à l’export.
Le Groupe St Aubin espère conquérir les marchés européen, asiatique, africain et américain à moyen terme. « Nous sommes les pionniers en matière de rhum agricole à Maurice. Nos produits ont la capacité de concurrencer les marques internationales et sont appelés à être des ambassadeurs de la destination Maurice », explique Yousouf Ismaël. Et d’ajouter : « Nous pouvons identifier, sur le champ, d’où provient un thé ou un rhum spécifique. Cette culture de fait maison est attrayante pour la clientèle. »
