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L’Afrique, nouvelle terre d’opportunités pour le textile

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L’Afrique

Dans le camp des opérateurs de l’industrie du textile, le moral est au plus haut. Le Budget 2013 y est pour beaucoup. L’une des mesures phares est l’abolition de l’AGOA Levy pour les exportations sur le marché américain. « Nous sommes satisfaits des mesures annoncées dans le Budget. Le montant alloué au secteur est bas. Mais ce qui est très positif c’est que le gouvernement veut mettre en place une plate-forme pour développer le secteur manufacturier dans son ensemble. Et faire de Maurice une plate-forme pour exporter vers l’Afrique. Le secteur manufacturier est la base même de l’économie, il ne doit jamais être ignoré. D’ailleurs, les pays qui ont tenté d’abandonner le secteur manufacturier se sont trouvés en grande difficulté», analyse Yogesh Singh, président de la Mauritius Export Association (Mexa).

Danielle Wong, directrice de l’association, abonde dans le même sens, « Après 40 ans, le secteur a prouvé qu’il était résilient. Le textile est un secteur difficile et exigeant, mais il s’est transformé en une industrie moderne, hightech, innovante, créative, efficace et productive. »

Le secteur textile a su gagner en compétitivité vis-à-vis des producteurs internationaux. Aujourd’hui, nombre de producteurs mauriciens travaillent pour de grandes maisons comme Calvin Klein, Celio, Diesel, Marks & Spencer, Woolworth, notamment.

Hemraz Ramnial, vice-président de la Mexa, fait ressortir qu’il y a quelques années, il y avait beaucoup de pessimisme concernant l’avenir du secteur textile. Certains le donnaient même pour mort. « C’est pour cela qu’après 40 ans, nous avons voulu donner un signal fort à la population en célébrant dignement le secteur dont la fierté sont ses 42 000 employés », soutient Hemraz Ramnial.

Pour Yogesh Singh, l’avenir est prometteur pour le secteur, mais, concède-t-il, « nous devons travailler dur, mais le secteur est là pour durer, nous allons dans la bonne direction ».

65 % de nos exportations

Danielle Wong va même plus loin, en soulignant que « si nous arrivons à concrétiser les mesures budgétaires dans la réalité, c’est certain que nous serons en mesure de réaliser l’objectif de croissance de 4 % l’année prochaine.»

Le secteur représente actuellement 65 % des exportations du pays. À l’avenir, plus d’emplois devraient être créés pour les jeunes à Maurice, mais il y a du potentiel d’expansion en Afrique, comme le souligne Hemraz Ramnial : « Le continent africain dynamisera la prospérité économique dans la région. Il est clair que le secteur textile africain émergera comme un pilier économique solide. Ce qui représentera des opportunités immenses pour les jeunes Mauriciens. Le secteur textile mauricien est appelé à jouer un rôle vital dans le développement de l’industrie textile en Afrique ».

Amélie Audibert, du groupe Ciel, est du même avis : « Le secteur textile mauricien fort de ses 40 ans d’expérience bouge de plus en plus vers la régionalisation et l’internationalisation de sa production. Chez le groupe Ciel, nous avons 18 unités de production, mais le design et tout le savoir-faire viennent de chez nous. »

Pour Danielle Wong, le secteur continuera à se développer dans les années à venir pour devenir encore plus sophistiqué. Pour mieux traduire son parcours glorieux et ses ambitions, le secteur mise également sur un livre de prestige, avec un nom évocateur : Fibre Vivante. Cet ouvrage est un des rares – sinon le premier – consacré à l’histoire de l’industrialisation de Maurice. Il raconte la naissance du secteur textile et son impact sur la société notamment sur l’émancipation sociale des femmes. L’ouvrage se veut un témoin de 40 années d’effort et de passion.

Nouvelles perspectives d’emploi

Pendant un mois, il y a eu une série d’activités pour célébrer les 40 ans d’existence de l’industrie du textile, dont une Family Day, une journée sportive et surtout un Career Forum. Cette activité a permis d’ouvrir les yeux des jeunes Mauriciens sur le potentiel de carrière dans ce secteur. « Il n’y a pas que des jobs de machinistes dans le textile. Il y a des emplois au niveau du ‘Quality Control’, du merchandising, du marketing et pour les professionnels de l’informatique et les ingénieurs, notamment. Il y a des jeunes diplômés qui sont venus avec leurs CV et qui ont trouvé de l’emploi immédiatement », confie un responsable de la Mexa. À cet égard, il faut faire ressortir qu’il y a plus de 250 types d’emplois dans le secteur textile. De plus, la Mexa a commandité une étude sur les salaires en vue de revaloriser les perspectives d’emploi dans le secteur. Cette étude devrait être complétée en novembre.
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