Le marché de l’optique fait montre de résilience
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2012 a été une rude année pour divers secteurs à Maurice. Malgré un contexte économique incertain, le marché de l'optique affiche une bonne performance.
La crise financière, la récession dans le monde et le contexte difficile de l’économie mauricienne n’ont eu aucune répercussion majeure sur les activités dans le secteur de la vue. Bilan : les opticiens s’accordent à dire que malgré les nombreux caprices de notre économie, 2012 a été une année plutôt bonne. Anoopum Gaya de I.A. Gaya souligne toutefois que 2012 a été une année stagnante pendant laquelle le secteur n’a connu aucune croissance. « On s’attend à une performance similaire cette année», lâche-t-il.
En dépit de cette stagnation, en 2012, le secteur affiche en général un bon chiffre d’affaires. Le marché de l’optique gravite autour des Rs 300 à Rs 500 millions dans l’île. « Cela comprend les verres, les montures, les lunettes de soleil, la contactologie, sans oublier tous les services professionnels», souligne Yann Jullienne de Mathieu Opticians. Karim Jaufeerally de Jaufeerally partage cet avis. «Le secteur de l’optique n’a pas subi les contrecoups des problèmes économiques.»
Pour tous les styles
Néanmoins, Roshan Lewis de Dr Agarwal’s Eye Hospital explique qu’avant d’accéder à ce stade de stagnation, le secteur de l’ophtalmologie a connu une fulgurante croissance avec l’implantation de diverses cliniques, équipées des technologies les plus avancées. « Le secteur a connu un rapide progrès avec de nouveaux traitements de la cataracte, de la rétine et de la prévention contre la cécité.» Il ajoute que le dernier ‘health statistics report’ du ministère de la Santé révèle que le ‘Retinal Screening’ dans les hôpitaux a augmenté de 2 500 en 2009 à 12 000 en 2012 approximativement.
Pourquoi le marché de l’optique ne connaît-il pas la crise ? Pour Yann Jullienne de Mathieu Opticians, le marché de l’optique répond avant tout à un besoin fonctionnel chez l’homme, celui de voir, et avance une autre raison : la diversification de l’offre. Il est vrai qu’il existe aujourd’hui des lunettes, des verres et des montures pour toutes les bourses, tous les âges et pour tous les styles.
En sus, les Mauriciens sont de plus en plus conscients de l’importance d’avoir une bonne santé visuelle. «Maurice est aujourd’hui un pays industrialisé ; les Mauriciens sont ainsi plus sensibilisés. Ils sont plus au courant des problèmes liés à la vue. » Yann Jullienne de Mathieu Opticians affirme que la demande pour une vision plus précise, plus nette a augmenté au fil des années. « Et cela est principalement dû à notre mode de vie. » Autre raison qui explique pourquoi ce secteur ne subit pas les effets néfastes de la crise économique est qu’aujourd’hui le Mauricien jouit d’un meilleur pouvoir d’achat mais surtout accorde une plus grande importance à l’esthétique et la mode – et donc, n’hésite pas à investir dans des verres, des montures et des lunettes de soleil luxueux.
Anoopum Gaya souligne le fait que le marché de l’optique accueille depuis ces derniers temps un nouveau type de clientèle : celle de la population vieillissante. En effet, qui dit population vieillissante, dit augmentation du risque de la myopie au fil des années. « Maurice commence à avoir une population vieillissante ; ce qui explique pourquoi le marché se porte à merveille. Ce type de clientèle est à la recherche d’un tout autre type de services et produits oculaires. »
Même si le marché de l’optique ne subit pas directement la crise économique, il est néanmoins affecté par la concurrence. A ce jour, le secteur de la vue comprend à Maurice une trentaine voire une quarantaine de prestataires. « Le secteur de l’optique est un marché très compétitif. Aujourd’hui, on se partage la part du gâteau sans taux de croissance substantiel », souligne Anoopum Gaya de I.A. Gaya.
Concurrence féroce
Karim Jaufeerally de Jaufeerally explique la raison qui se cache derrière cette concurrence si féroce. « Après leurs études tertiaires, des jeunes sont venus ouvrir leur propre cabinet ou plutôt se sont lancés à leur compte. Il y a aujourd’hui beaucoup de jeunes opticiens à Maurice. Ce qui explique pourquoi le marché est si compétitif.» De ce fait, afin de se démarquer de leurs concurrents, les opticiens n’hésitent pas à déployer de multiples stratégies dont de meilleurs offres, services, produits et service après-vente.
« Comment faire face à la concurrence ? Pour cela, il existe deux stratégies. » Karim Jaufeerally expose ses deux stratégies: ouvrir des branches à travers l’île et employer des opticiens étrangers ou encore garder une certaine qualité, un prix accessible voire se battre sur le service. C’est effectivement sur cette dernière stratégie que la majorité des optométristes de Maurice essayent de se démarquer. Ainsi, certains n’hésitent pas à se ranger du côté de sa clientèle, de se plier aux exigences du consommateur. En effet, les consommateurs mauriciens sont aujourd’hui de plus en plus exigeants en termes de qualité de service, de confort, d’esthétique, de prix et de choix des montures.