Litchquor : le rhum local exporté dans 18 pays

Engagée dans la production de rhum, Litchquor a, dans un premier temps, ciblé le marché européen avant de se tourner vers l’Asie, la Russie et l’Afrique.

Opérationnelle depuis 2012, Litchquor doit son ascension rapide à la vision de son fondateur. Frédéric Bestel, directeur et fondateur de l’entreprise, fait d’abord ses armes dans l’import-export en montant la compagnie Fredbest dans le port franc en 2002. Deux ans après, l’entrepreneur est approché par une grande entreprise locale impliquée, entre autres, dans la distribution de vins et spiritueux, pour la gestion de son département Business Development. Il fait alors ses premiers pas dans le monde des spiritueux et construit son carnet d’adresses en arpentant les foires internationales. En 2007, il rejoint une entreprise locale spécialisée dans la confection de rhum et apprend les différents procédés et étapes de production.

Cinq ans plus tard, Litchquor voit le jour avec un petit local route Royale, The Mount, sur une idée originale de l’entrepreneur. «Je voulais mettre au point une liqueur de letchi à la base. D’où le nom de la compagnie, mais la formule n’était pas encore stable. Cela ne saurait tarder cependant», relate Frédéric Bestel. Parallèlement, il recentre les activités de Fredbest pour se faire l’ambassadeur des rhums locaux sur les marchés étrangers. «Au cours de mes voyages, j’ai pu constater une demande, une tendance internationale pour des produits spiritueux spécifiques. L’Europe de l’Ouest est saturée en termes de grandes marques à gros budget. Alors que l’Europe de l’Est est particulièrement favorable aux opérateurs étrangers soutenant des efforts d’ouverture vers l’extérieur. Nous avons ainsi préféré nous orienter vers la République Tchèque, la Slovaquie et l’Allemagne», explique-t-il.

Commande de 5 000 bouteilles

L’idée d’un rhum de sa propre confection ne tarde pas à voir le jour. Avec le soutien de ses collaborateurs internationaux, il mobilise trois employés affiliés à Fredbest et injecte Rs 4 millions dans Litchquor. La compagnie adopte une approche focalisée sur le marketing et l’exportation. «Pour la confection du rhum, nous travaillons avec la distillerie de Stanford Cove, à Triolet, et utilisons leur licence et leurs infrastructures cumulées à mon savoir-faire», souligne Frédéric Bestel. Ainsi qu’en 2014, Litchquor lance Gold of Mauritius. Tout s’accélère:
la première commande de 5 000 bouteilles est expédiée au bout de six mois. En 2015, l’entreprise en pleine ascension brassera un chiffre d’affaires de Rs 14 millions.

La confection originale de Gold of Mauritius vieillie dans des fûts de vin doux séduit la clien-tèle internationale. Rapidement, l’enseigne s’illustre lors de divers événements tels que le German Rum Fest à Berlin ou encore le UK Cocktail Competition Rum Fest en 2015. «Aujourd’hui, le rhum traditionnel se positionne sur les mêmes marchés que le whiskey ou le cognac au niveau mondial. Le rhum mauricien fait sensation sur les marchés de niche et tranche avec les rhums agricoles d’Amérique du Sud et de Martinique. Certains s’accordent à dire que ‘Mauritius is a sleeping giant in the rum industry’. Dans cinq ans, le rhum traditionnel local deviendra incontournable sur les marchés mondiaux», analyse Frédéric Bestel.