Lucky Cement vise 25 à 30 % du marché local d’ici à trois ans

L’implantation du cimentier pakistanais à Maurice, enclenchée récemment, se fera en deux temps avec, à terme, la création d’une plate-forme de réexportation vers l’Afrique.

Le marché du ciment local compte depuis peu un nouvel opérateur, Lucky Cement. Leader de la cimenterie pakistanaise, l’entreprise fait partie du Yunus Brothers Group.

Cela fait trois semaines que l’Ordinary Portland Cement de la marque Lucky Cement est disponible à Maurice. Représenté dans l’île par Nitam Investment, le cimentier pakistanais a une capacité de production quotidienne de
25 000 tonnes et annuelle de 7,75 millions de tonnes. De ce volume, 7,1 millions de tonnes servent à approvisionner le Pakistan ainsi que les marchés d’exportation qui comprennent, outre l’île Maurice, plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient.

La première phase d’implantation de Lucky Cement sur le sol mauricien a nécessité un investissement initial de Rs 50 millions. Environ 50 000 tonnes de ciment seront disponibles sur le marché local la première année de commercialisation. Soulignons que le produit répond aux normes internationales telles que certifiées par SGS et SABS de même qu’à celles du Mauritius Standards Bureau. 

Amil Emamdin, directeur de Nitam Investment, fait ressortir que l’arrivée de Lucky Cement à Maurice est bien perçue par les représentants du secteur de la construction. Le ciment d’origine pakistanaise se distingue par sa présentation dans des sacs de polypropylène qui favorisent la conservation du produit sous forme de poudre, « in loose form », pendant plus de trois mois. Autre avantage comparatif : le prix de vente. « Pour séduire la clientèle et réussi rnotre entrée sur le marché mauricien, nous proposons la pochette de 50 kilos à Rs 205. Nous offrons aussi aux clients un service de livraison à domicile », annonce Amil Emamdin. Il indique qu’un conteneur a en outre été acheminé vers Rodrigues, où l’accueil a aussi été très positif puisqueNitam Investment a reçu des commandes supplémentaires. Et le directeur d’ajouter : « Nous connaissons les limites du marché mauricien et nous y adaptons en ciblant d’autres marchés.»

Ne cachant pas ses ambitions, Lucky Cement projette de conquérir 25 à 30 % du marché du ciment de l’île d’ici à trois ans et envisage de faire accoster directement les bateaux de saflotte de distribution à Maurice dans un futur proche au lieu de l’acheminement par conteneurs.

Durant la seconde phase de l’implantation de Lucky Cement surnotre sol, des silos seront construits dans la région du port, ce qui devrait nécessiter un investissement de plusieurs milliards de roupies. Le but : se servir de l’île comme « shipping and warehousing hub » pour l’approvisionnement en ciment de l’Afrique. Si le cimentier exporte déjà vers des pays du continent comme l’Afrique du Sud, le Mozambique et la Tanzanie, cependant, indique le haut-commissaire pakistanais à Maurice, Ulfat Khan, grâce à ce hub, Lucky Cement bénéficiera des accords conclus par l’île avec des pays du continent tels les traités de non-double imposition ou encore de son appartenance à des organisations comme le Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA), la Southern African Development Community (SADC) et l’East African Community (EAC).

Lucky Cement est listée à la Bourse de Karachi, de Lahore, d’Islamabad et de Londres. Elle a enregistré un profit net de 5,1 milliards de roupies pakistanaises pour le semestre se terminant le 31 décembre 2013, chiffre qui représente une hausse de 20,3 % par rapport à la période correspondante l’année précédente. Au cours du deuxième semestre 2013, le volume des ventes à l’exportation a aussi connu une hausse de 19,10 %, avec 1,2 million de tonnes de ciment exportées contre 1 million de tonnes en 2012.