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Marché du bois et de la tôle : Dans l’attente de jours meilleurs

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Marché du bois et de la tôle : Dans l’attente de jours meilleurs | business-magazine.mu

Tributaire du secteur de construction, le marché du bois et de la tôle est en décroissance depuis 2011. Le rapport sur les perspectives économiques de la Chambre de Commerce prévoit que la baisse dans la construction se poursuivra avec une contraction de -4 % avec un effet domino sur le bois et la tôle.

Une baisse des activités et une perte de croissance ont été notées depuis deux ans par les opérateurs du marché du bois et de la tôle. Avec la demande qui est en baisse suivant le manque de nouveaux projets immobiliers dans le pays, ils sont nombreux ceux qui sourcillent quant à la pérennité de leurs activités. D’autres misent sur la diversification afin de garder la tête hors de l’eau, notamment avec les travaux d’embellissement, de rénovation chez les particuliers ou encore de réhabilitation afin de maintenir leur présence sur ce marché.

Ce ralentissement sur ces deux marchés est la dure réalité à laquelle font face les opérateurs. Certains déplorent le manque de projets et l’état de santé général de l’industrie de la construction. «Nous constatons un ralentissement de la demande depuis l’année dernière. Nous l’attribuons principalement à l’absence de projets immobiliers d’envergure», observe Darrel Appou, Business Development Manager  de Grewals. Une situation qui n’épargne pas la société Profilage Océan Indien, qui est dans l’attente d’une reprise dans l’industrie. «Le secteur de la construction, que ce soit pour le neuf ou la rénovation, est en décroissance depuis quelques années. Et nous l’avons noté aussi dans notre secteur depuis 2012», ajoute Didier Hardy, son General Manager.

«Comme le montrent les données officielles, le marché continue sa traversée du désert. Depuis quelque temps déjà, on ne travaille que pour survivre, avec les coûts qui augmentent sans cesse», observe Steeve Wong, directeur de Wong Chap Lan& Co Ltd. Cette baisse, qui affecte le marché du bois, est amplifiée par l’invasion des produits chinois sur les chantiers mauriciens, font remarquer les acteurs du milieu.

«Ce marché qui tourne au ralenti, comme l’est d’ailleurs toute l’industrie de la construction, subit la farouche concurrence qui vient de la Chine. Les plus affectés sont les produits comme le bois et la menuiserie importée. Visant à opérer à coût moindre, plusieurs entreprises préfèrent importer directement le produit fini au lieu de le fabriquer localement. Par exemple, les portes qui viennent de Chine sont à meilleur marché», constate Neeraj Hurbungs, Commercial Manager de Manser Saxon Contracting. Cette compagnie compte une panoplie de produits, dont de la boiserie extérieure, à travers sa subsidiaire Fit-Out, qui est spécialisée dans le decking et la toiture.

Un point de vue partagé par le directeur d’EDL, Saminaden Armoogum, qui lance : «L’importation massive est en grande partie responsable de cette situation inquiétante.»

Des solutions pour mieux s’adapter

Afin de contrer les vents de la crise, les acteurs des marchés de la tôle et du bois optent pour différentes formules, dont la diversification de leurs produits et services, certains envisageant même l’exportation. C’est une façon pour eux de compenser le manque à gagner suivant la baisse des ventes et ainsi garder une position stable en attendant des jours meilleurs. D’autres adoptent diverses stratégies pour maintenir leur activité et même pour certains, sortir du lot.

Chez Profilage et à Shafa Trading, le souci de la qualité reste le cheval de bataille. «Nous nous démarquons par un choix sélectif de nos fournisseurs d’acier, de visserie, de polycarbonate de clôtures, entre autres», précise-t-on. Chaque gamme respecte un gage de qualité pour répondre au mieux et en toute sécurité à chaque besoin. L’entreprisetravailleainsi avec Blue Scope Steel de l’Australie pour ses tôles en acier Colorbond ; ces dernières bénéficient d’un revêtement en Aluzinc, qui affiche une très bonne résistance à la corrosion, et sont donc mieux adaptées à notre climat tropical avec un fort taux d’humidité et l’air salin prédominant sur les côtes.

Ainsi, depuis plusieurs années, Shafa Trading Profile commercialise de la tôle pré-peinte de standard AZ150, soit en alliage aluminium et zinc à hauteur de 150 grammes au mètre carré qui recouvre le métal de base. Cela assure une meilleure protection contre la corrosion, surtout avec notre climat tropical. Cette caractéristique se retrouve aussi dans les produits de la société Grewals, compagnie présente depuis 1960. «Nos tôles sont protégées par un alliage de zinc et d’aluminium, ce qui les rend beaucoup plus résistantes», assure notre interlocuteur. Pour les régions côtières, elle propose des tôles en aluminium, une matière qui résiste à l’air salin.

Se tourner vers d’autres horizons, c’est pour la société Manser Saxon la formule gagnante : «Le marché est restreint car nous sommes une île avec une petite population. Depuis plusieurs années, notre stratégie a été d’aller au-delà des côtes mauriciennes. Nous avons une branche à Dubaï et nous venons d’en ouvrir une nouvelle aux Seychelles. D’ailleurs, nous avons terminé un projet dans cet archipel, soit la rénovation de l’hôtel Barbaron. Nous y avons effectué ungros travail de boiserie.»

L’absence d’un régulateur

En sus de la morosité ambiante du secteur, les opérateurs déplorent un mal qui contribue au ralentissement de leurs activités : le marché déloyal des produits en provenance de Chine. Ces produits inondent le marché avec leurs prix bas. L’absence d’un régulateur pour contrôler les entrées ainsique la qualité de ces produits est ainsi déplorée. «Pour les barres de fer de construction, ilexiste des règlements à Maurice ; il faut passer des tests, assurés par le Mauritius Standards Bureau. Mais quand il s’agit du bois ou encore de la tôle profilée, il n’y a pas de contrôle ! On ne peut pas avoir deux cas de figure dans un secteur», s’insurge Sana Jannoo, General Manager de ShafaTrading. C’est dans cette optique que Shafa Trading offre une garantie de 10 à 15 ans sur ses produits.

«Nous souhaitons rappeler que prix bas n’est pas égal à bonne affaire. Aussi regrettons-nous toujours l’absence de normes affichées sur les tôles, notamment concernant l’épaisseur du métal, le grade et les revêtements, la couche de galvanisation, de primer et de peinture. Des normes aideraient le client à faire un choix avisé lorsqu’il achète de la tôle», rappelle Didier Hardy, le General Manager de Profilage Océan Indien. Neeraj Hurbungs, Commercial Manager de Manser Saxon Contracting, abonde dans le même sens : «Il y a pas mal de concurrence qui provient des produits importés, avec des alternatives comme les produits composés.»

Tous souhaitent que cet élément soit revu par le nouveau régime, certains ayant d’ailleurs déjà commencé à entamer des démarches en ce sens. Gageons qu’une issue sera trouvée car il y va de la survie même de ce pan du secteur de la construction, qui lui-même attend des jours meilleurs !

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