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Maurice Ile Durable: vers une prise de conscience des défis à relever

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Maurice Ile Durable: vers une prise de conscience des défis à relever | business-magazine.mu

Le projet Maurice Ile Durable (MID) entend assurer l’avenir « vert » de l’île Maurice. Conscientes de l’importance du développement durable pour léguer un avenir meilleur, les organisations et entreprises souhaitent contribuer à faire émerger des projets qui ont un impact positif sur l’environnement, l’économie et le bien-être de la population.

Le développement durable, autrefois parent pauvre des priorités gouvernementales, se retrouve maintenant comme objectif clé dans la vision de projeter Maurice comme un pays phare en le domaine. D’ailleurs, comme le souligne Osman Mahomed, Executive Chairman de la Commission MID, le développement durable n’est plus un concept creux, mais un projet de société bien enclenché, qui concerne le pays tout entier.

Opinion que partage Aurélie Leclézio, Sustainable Development Coordinator à la Mauritius Commercial Bank : « Le concept MID ne devrait même plus être considéré comme un concept parmi tant d’autres, mais comme une voie dans laquelle nous n’avons d’autre choix que de nous engager ; il faut quitter la rhétorique et passer à la pratique. Certaines initiatives très louables ont été lancées mais la route est encore bien longue alors que le temps presse. Il faudrait non seulement plus de mises en pratique mais surtout de la cohérence », avance-t-elle.

Osman Mahomed indique qu’à ce jour, plus de 200 projets ont été ou sont en processus d’être mis en oeuvre dans le cadre du MID. « Par exemple, 58 000 familles ont déjà bénéficié de subventions du gouvernement dans le cadre du MID Solar Water Heater Scheme. Parmi les projets qui figurent dans le plan d’action du MID, plusieurs concernent la fourniture d’énergie solaire et éolienne pour une fourniture de 60 MW d’énergie renouvelable d’ici à 2015 », rappelle Osman Mahomed.

Limitations financières

Le développement durable, c’est bien sûr pas du jour au lendemain ; ni sans l’investissement massif de capitaux. L’éducation a un rôle important à jouer. D’ailleurs, une réunion consultative s’est tenue, lundi, avec les institutions tertiaires sur le mainstreaming du développement durable dans les programmes des institutions tertiaires. « Maurice ne deviendra une île durable que le jour où chaque citoyen prendra conscience de son devoir envers l’environnement et s’engagera à combattre la pollution. C’est pourquoi nous essayons de conscientiser la population dès le plus jeune âge à travers la création de MID Clubs dans les écoles, ce qui coûte un total de Rs 40 millions », ajoute-t-il.

Au chapitre des limitations financières, Osman Mahomed fait part du besoin d’un plus grand soutien de la part du gouvernement. La Commission Maurice Ile Durable compte aussi introduire un levysur les entreprises polluantes.

Jamil Kureemun, responsable de communication pour la compagnie SFER Maurice Ltd, fait ressortir que le principal défi a été d’ordre administratif. « Toute centrale photovoltaïque doit être déclarée aux autorités compétentes pour qu’elles délivrent un permis de raccordement. Malheureusement, les délais d’obtention de ces permis de Small Scale Distributed Generator (SSDG) et de Medium Scale Distributed Generator (MSDG) sont relativement longs », déplore-t-il.

Cela est compréhensible ; ces technologies sont récentes à Maurice et les instances gouvernementales veulent jouer la carte de la sûreté pour ne pas se retrouver dans le même contexte que l’Europe, où la filière des énergies renouvelables a explosé et subitement ralenti avec la disparition des subventions (tarifs de rachat par exemple).

«Sans le MID, SFER Maurice n’aurait pas vu le jour et la filière du photovoltaïque serait inexistante à Maurice. Mais il est important que ce domaine perdure et reste stable, puisque de nombreux emplois (150 emplois directs et 300 indirects) ont été créés au niveau local, et de la valeur est générée sur le marché économique et social du pays », fait ressortir Jamil Kureemun.

S’engager dans la recherche

Le développement durable, c’est aussi optimiser l’emploi de nos ressources locales. La transition énergétique passera par la décentralisation des moyens de production, mais il ne faut pas penser uniquement aux centrales à forte capacité, qui ne généreront trop peu d’emplois locaux dans la mesure où ce seront des sociétés étrangères qui viendront s’installer pour disparaître par la suite. « Nous avons un retour des cerveaux dans ce domaine, un savoir-faire, de l’expérience, une forte demande de nos citoyens, des moyens de financement et surtout des énergies comme le vent, le soleil et la mer», concède Jamil Kureemun. Le développement durable rime aussi avec l’engagement dans la recherche pour formuler des technologies novatrices aidant à mieux réaliser la vision de MID.

Pour Emmanuel André, Chief Executive Officer de Sotravic Ltd, une entreprise qui envisage de mettre en place un système de climatisation en pompant l’eau de mer, pour suivre les objectifs du développement durable, est incontournable : «Nous ne pouvons faire autrement que de rechercher constamment cet équilibre nécessaire entre le développement économique, la protection de l’environnement et l’équité sociale pour la survie de notre nation et celle de notre planète en général».

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