Plan médical du NSF : un plus pour les cliniques privées

L’annonce du projet du gouvernement de permettre aux employés d’utiliser leur contribution mensuelle au National Savings Fund (2,5 % de leur salaire) pour payer leur cotisation à un plan d’assurance maladie pourrait provoquer de grands changements pour ce qui est de la fréquentation des cliniques. Selon les professionnels du secteur des assurances, seulement 10 % de la population mauricienne est actuellement couverte par une assurance santé.

Le Dr Simmardeep Gill, Chief Operations Officer de la clinique Fortis Darné, salue ce projet qui offrira ainsi, aux employés des secteurs public et privé, la possibilité de choisir où se rendre pour des soins médicaux. Il ajoute que cela va diminuer la pression sur les instituts de santé publics.

Le Dr Mukhesh Sooknundun, directeur de la Clinique du Nord, abonde dans le même sens : « C’est une très bonne initiative d’avoir une couverture d’assurance maladie pour les employés, mais je ne suis pas en présence du plafond des barèmes pour les différents traitements. » Il reste à connaître le seuil de remboursement de la police d’assurance santé.

Seuil de remboursement

« Certes, il y a déjà plusieurs plans d’assurance qui sont accessibles à ceux qui perçoivent des salaires relativement bas. Cependant, les compagnies d’assurance devraient concevoir une gamme de couvertures plus large afin de répondre aux besoins des patients avec un salaire restreint », suggère le Dr Simmardeep Gill. « Au niveau de notre clinique, nous avons beaucoup revu nos tarifs afin d’être assez compétitifs. Nous faisons de notre mieux pour que nos coûts soient les plus bas possibles. »

Le Dr Patrick Chui Wan Cheong, président du groupe City Clinic, qui comprend la City Clinic de Port Louis, la Clinique de Grand Baie et la St Patrick Clinic située à Flic en Flac, souligne que l’idée d’une assurance maladie pour les employés est bonne car cela permettra de réduire les « backlogs » des hôpitaux.

« Néanmoins, la médecine est compliquée. Il y a des opérations mineures et d’autres qui sont majeures ou intermédiaires ; tout va dépendre du plafond de la couverture d’assurance, si la prise en charge des soins de santé sera partielle ou totale. » Il avance également que « l’idéal aurait été d’avoir un ‘National Health Scheme’ auquel tout le monde contribuerait. » Les cliniques sont appelées à pratiquer un certain niveau de tarification en raison de leurs investissements continus dans des équipements médicaux high tech.

Hub médical

Le Chief Operations Officer de la clinique Fortis Darné explique que les dépenses pour acquérir les dernières technologies se chiffrent en moyenne entre Rs 20 millions et Rs 22 millions. L’année dernière, la clinique Fortis Darné a investi dans un analyseur biochimique et un analyseur microbiologique pour son laboratoire médical.

Le président du groupe City Clinic insiste, lui aussi, sur le fait que les cliniques privées doivent continuer à investir afin de maintenir leur attractivité auprès de patients soucieux de bénéficier de services médicaux de qualité. « L’achat de l’appareil d’angiographie et l’aménagement d’une salle par notre clinique ont mobilisé Rs 40 millions », précise le Dr Patrick Chui Wan Cheong. « Je ne sais pas si je vais récupérer cet investissement car ce service est proposé gratuitement dans les hôpitaux », fait-il remarquer.

Le Dr Simmardeep Gill confie, pour sa part, qu’il compte cibler davantage le marché régional. Il est d’ailleurs convaincu que Maurice a le potentiel d’évoluer en un hub médical combinant les soins de santé, le bien-être et les loisirs. « Le nombre croissant de patients étrangers donne une indication claire de la confiance des étrangers dans l’expertise médicale mauricienne », dit-il.

Pour donner du poids à son argumentation, il révèle que, l’année dernière, la clinique Fortis Darné a procuré des soins à 12 500 patients étrangers contre 8 500 en 2009.