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Produits laitiers: consommation accrue malgré les prix élevés

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Produits laitiers: consommation accrue malgré les prix élevés | business-magazine.mu

Après un pic dans les prix mondiaux du beurre en 2012, du fromage et du lait entier en poudre en 2013, les prix devraient se stabiliser entre 2015-2020, voire baisser pour le beurre selon les projections de l’OCDE et de la FAO. Ce qui devrait soulager les consommateurs mauriciens de cette hausse de 20 à 35 % qu’a connue le prix du lait en poudre au kilo en 2013.

Après un pic dans la flambée du prix mondial du lait en poudre entier et écrémé en 2013, le coût de cette denrée alimentaire est appelée à retrouver une certaine stabilité cette année, et davantage à partir de 2015 selon les Perspectives Agricoles de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de la Food and Agriculture Organization (FAO) 2011-2020. Des prévisions encourageantes qui ne peuvent que soulager momentanément les foyers mauriciens, les distributeurs locaux de cette denrée, les fabricants de produits laitiers et l’économie mauricienne.

Maurice importait en 2012, selon le Digest of Agricultural Statistics 2012 (émis en septembre 2013), 15 139 tonnes de lait en poudre entier et écrémé. Tributaire de plus de 75 % de l’importation du lait pour ses besoins, le pays ne peut qu’espérer que les bouleversements associés au changement climatique, les coûts de production en hausse, entre autres facteurs, ne viennent perturber l’Océanie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, son principal marché d’approvisionnement.

Sinon les produits laitiers, comme l’énoncent les auteurs de Milk and Dairy Products in Human Nutrition, publication de la FAO, et leurs multiples bienfaits pour une nutrition de qualité seraient hors de portée de ceux au bas de l’échelle, si ce n’est déjà le cas.

Après une forte hausse en 2007, une chute marquée en 2008, suivie d’une brusque reprise en 2009, les prix internationaux des produits laitiers se sont à peu près stabilisés à un niveau élevé pendant la majeure partie de 2010. Ils ont enregistré une vive poussée vers la fin de l’année et début 2011, mais sont restés en deçà des sommets atteints en 2007-08, exception faite des prix du beurre qui ont battu des records (Océanie).

La vigueur des marchés des produits laitiers peut sans doute être attribuée en grande partie à la fois à la forte demande qui prévaut en Russie et dans le Sud-Est asiatique, et aux disponibilités réduites en Océanie. Les importations de lait en poudre de la Chine ont explosé, stimulées par la hausse des revenus mais aussi par les problèmes de sécurité des aliments mis en relief par les incidents relatifs au lait frelaté. Venant s’ajouter aux autres facteurs qui influent sur les prix, la forte augmentation des prix des céréales et de l’énergie a mis sous tension les coûts de l’alimentation du bétail et a freiné l’accroissement de l’offre.

L’économie laitière mondiale entre dans une décennie de prix relativement élevés, de demande soutenue de lait et de produits laitiers, mais aussi de hausse des coûts de production et, peut-être, de nouvelle instabilité des marchés. La période des perspectives démarre sous les auspices de troubles géopolitiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, des retombées incertaines de la tragédie où un tremblement de terre a plongé le Japon et de l’accommodation de l’économie mondiale à la hausse des coûts de l’énergie, examine-t-on dans les Perspectives Agricoles de l’OCDE et de la FAO 2011-2020.

Stabilisation des prix

Les soubresauts du cours du prix du lait en poudre à l’international ont eu pour effet une hausse du prix du lait (l’unité) entre 20 à 35 % au cours de l’année écoulée. Depuis peu cependant, précise Sonny Wong, Senior Manager-commercial d’Innodis, opérateur majeur sur le marché des produits laitiers, le prix se stabilise: «Depuis plus d’un an déjà, on subit une hausse permanente du prix du lait en poudre sur le marché mondial. Néanmoins, depuis le mois dernier, on a vu une stabilisation au niveau du cours mondial. Il y a eu une légère baisse mais en comparaison avec quelques années de cela, le prix reste élevé. En moyenne, le prix du lait a grimpé de 20 à 25 % en 2013

Cette flambée du prix du lait en poudre a également eu des répercussions sur le coût des produits laitiers. «C’est normal que les yaourts, crèmes glacées, et tous les produits finis à base de lait coûtent plus cher, mais le consommateur demeure quand même gagnant vu qu’il bénéficie de prix intéressants avec la compétition entre les distributeurs et producteurs de produits laitiers», remarque Sonny Wong.

Même constat du côté de Panagora Marketing, distributeur d’articles de grande consommation, dont des produits laitiers de Maurilait: «La matière première principale de nos produits reste le lait. Nous sommes donc tributaires du cours du prix du lait en poudre au niveau international. Et la poudre de lait a augmenté sensiblement depuis 2013. Notre partenaire – Maurilait – nous informe régulièrement de ces fluctuations et, ensemble, nous suivons de près la situation. En raison de ces récentes hausses, nous n’avons pas eu d’autre choix que de procéder à la majoration de nos produits dans les différents segments. Nous veillons toutefois à préserver le meilleur rapport qualité/prix possible pour nos produits».

Le lait liquide en brique plus prisé

Au niveau de Margarine Industries, distributeur de lait liquide en brique de la marque Everfresh, l’on a constaté une sensible amélioration dans la vente de ce lait. «Nous avons observé une légère augmentation dans nos chiffres de vente. Nous pensons qu’avec la hausse des prix du lait en poudre, les consommateurs se tournent plutôt vers le lait liquide en brique», nous affirme-t-on.

L’après-2015 sera favorable à une stabilisation du prix mondial du lait en poudre entier et écrémé, après les pics atteints en 2013, pour se situer entre 2 500 et 3 000 dollars américains la tonne (dollars américains de 2005) selon les Perspectives Agricoles de l’OCDE et de la FAO 2011-2020. Le prix mondial à la tonne du fromage se stabilisera autour de 3 000 dollars la tonne tout comme le prix du beurre qui se fixera avant de descendre sous la barre des 3 000 dollars américains la tonne.

Produits laitiers plus chers ou pas, la demande augmente d’année en année, tient à faire ressortir le Senior Manager-commercial d’Innodis, et cette tendance devrait se maintenir selon les indications des auteurs de la publication Milk and Dairy Products in Human Nutrition de la FAO car le lait est une denrée à revenus élastiques. «Avec l’enrichissement de la classe moyenne et la concentration croissante des populations dans les villes et métropoles, la demande est grandissante pour le lait, le ghee, le beurre, le fromage, le yaourt, la crème glacée et les desserts laitiers

D’ailleurs, on consommait par tête d’habitant en 2012 11,21 kg de lait en poudre contre 9,89 kg en 2011, 2,74 kg de fromage comparé à 2,51 kg en 2011, 1,14 kg de beurre en 2012 contre 0,93 kg. Il n’y a que la consommation de margarine par tête d’habitant qui a chuté de 4,11 kg en 2011 à 3,74 kg en 2012. Selon les auteurs du rapport Milk and Dairy Products in Human Nutrition de la FAO, la consommation de produits laitiers dans les pays en développement devrait progresser de 25 % d’ici à 2025.

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