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Recrutement: une nouvelle dynamique en marche

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Recrutement: une nouvelle dynamique en marche | business-magazine.mu

Les entreprises semblent vouloir desserrer la ceinture et consolider leur effectif pour améliorer leur efficience. Une situation qui se ressentsur le marché de l’emploi.Ainsi, les cabinets de recrutement notent une progression notable des postes à pourvoir dans le secteur privé, notamment dans la finance, les Tic et l’hôtellerie.

Le mercato sur le marché de l’emploi en ce début de 2014 est plus prometteur que l’annéedernière. Après des années de vaches maigres marquées par des taux de chômage de 7,9 %, 8,1 % et 8,2 % en 2011, 2012 et 2013, la perspective d’une reprise de l’économie mauricienne pousse nombre d’entreprises à sortir le chéquier pour recruter.

Ce retour de la confiance ne touche toutefois pas tous les secteurs économiques. En ce mois de janvier, non sans surprise, ce sont les services financiers et les Tic-BPO qui recrutent le plus, selon les principaux cabinets de recrutement de l’île. Le tourisme, enhardi par une belle find’année 2013, – qui a été soulignée d’ailleurs par une progression notable des valeurs hôtelières sur le marché boursier – recrute à nouveau après deux années calamiteuses.

Aurélie Marie, Communication and Recruitment Specialist à Myjob.mu, portail de recrutement qui met à la disposition de 569 entreprisesune base de données composéede  161 905  CV, fait le constat suivant : « En tête de liste, on retrouve les Tic avec une offred’emplois soutenue depuis ces trois dernières années. Ce secteur se positionne d’ailleurs comme le premier recruteur en ligne, avec pas moins d’une centaine de postes chaque mois pour plus de 150 candidats recherchés. En deuxième place, on retrouve le secteur BPO ou de l’externalisation. Le secteur financier offre également de belles opportunités d’emploi à des postes de comptable, de contrôleur de crédit ou d’analyste financier. Le secteur commercial et du service reste un excellent pourvoyeur d’emplois, notamment aux postes de commerciaux ou dans le marketing et la gestion clientèle. »

Secteur manufacturier, le mauvais élève

De leur côté, les chercheurs d’emplois se bousculent au portillon. Pas moins de 2 410 nouveaux inscrits sont venus grossir la banque de données de Myjob.mu depuis le début de janvier. Thierry Goder, directeur d’Alentaris, fait le même constat. Le secteur financier, les Tic-BPO et le tourisme tiennent la gageure. Toutefois, dans le secteur manufacturier, le climat de morosité persistante continue d’enrayer le marché du recrutement. « Les demandes tombent tous les jours. Nous avons noté notamment des campagnes de recrutement pour des postes dans le domaine juridique, la relation clientèle, la comptabilité et des ‘top jobs’ », soutient-il.

La même tendance est notée à Adecco qui, en ce début de 2014, donne un coup d’accélérateur et entend se donner une meilleure visibilité en mettant à la disposition de ses clients et candidats un site plus moderne afin de faciliter la navigation. De plus, les intéressés pourront créer leur profil dans la base de données d’Adecco en s’inscrivant directement sur le réseau social LinkedIn.

La chasse de têtes est d’actualité, observe-t-on à Adecco. Comme le souligne Jennifer Webb de Comarmond, directrice du cabinet de recrutement, il y a cesjours-ci une forte demande pour des managers qui ont à la fois des compétences techniques et des aptitudes de meneursd’hommes. Âgés entre 20 et 40 ans, ils sont appelés à occuper des postes de cadres supérieurs et intermédiaires. « Les candidats qui vont se démarquer sont ceux qui démontrer on tun ‘savoir-faire faire’ », précise-t-elle.

Afrique : +40 à 60 % sur les salaires

Plus dynamique, le marché de l’emploi s’ouvre de plus en plus vers l’extérieur. L’Afrique offre des opportunités d’emplois intéressantes pour les Mauriciens. Selon Thierry Goder, en choisissant un contrat de travail, que ce soit pour des métiers manuels ou de col blanc, ils peuvent espérer toucher des salaires de 40 % à 60 % supérieurs. Les perspectives sont réelles dans des pays comme l’Ouganda, la Tanzanie, le Rwanda, le Sénégal, le Kenya et le Gabon, entre autres.

Cette ruée vers l’Afrique a poussé le ressortissant belge Maurice Léon et sa fille, Delphine Léon, à ouvrir leur cabinet de recrutement à Maurice. Baptisée AFRI.Pro Africa Talent Acquisition and Career Trust, la société s’engagera dans des campagnes de recrutement en Afrique en utilisant Maurice comme sa base d’opération. Sous la houlette de la Head of Operations, Delphine Léon, AFRI.Pro fera essentiellement du « head hunting », traquant les profils pointus. Mais, souligne-t-elle, le cabinet recrutera dans la mesure du possible de « jeunes cadres africains pour travailler dans les entreprises africaines ».

AFRI.Pro travaillera de concert avec des cabinets africains pour repérer plus facilement les profils recherchés. Et n’exclut pas d’organiser des campagnes de recrutement pour les entreprises mauriciennes qui veulent recruter du personnel pour leurs projets d’expansion en Afrique.

La belle dynamique sur le marché de l’emploi en ce début d’année est de bon augure.

Réussir un entretien

Vous avez décroché un entretien d’embauche. Le moment est crucial. Autant dire que vous tenez votre destin entre vos mains. Il faut se mettre dans la bonne disposition d’esprit, faire bonne impression, démontrer des aptitudes pour le poste recherché et surtout à travailler en équipe. Décrocher un entretien, c’est déjà avoir un pied dans l’entreprise. Aurélie Marie, Communication and Recruitment Specialist à Myjob.mu, donne quelques conseils pour réussir son entretien.
« Il ne faut pas rater cette étape. Avant tout, informez-vous sur l’entreprise, le poste et le lieu de l’entretien. Préparez avec soin une tenue professionnelle et votre pochette de documents (plusieurs exemplaires de votre CV, lettres de référence et diplôme). Maîtrisez votre parcours professionnel et préparez un speech personnalisé. En entretien, soyez souriant, évitez les attitudes négatives ! Sachez que votre comportement et votre discours comptent chacun pour 50 % de l’appréciation du recruteur. Enfin, ayez confiance en vous ! C’est la clé de votre réussite. »

Ces laissés-pour-compte du marché de l’emploi

On dit que la compétence ne compte pas pour du beurre et que l’expérience des anciens est inestimable. Pourtant, ce sont ceux qui, dans leur tentative de se remettre en route, éprouvent le plus de difficultésà réintégrer le circuit. Aurélie Marie, Communication and Recruitment Specialist à Myjob.mu, reconnaît ce fait et donne les raisons : «De façon générale, je dirai qu’effectivement les seniors arrivent plus difficilement à trouver un emploi. Deux facteurs doivent être pris en considération. D’une part, les seniors ayant acquis beaucoup d’expérience prétendent à un certain niveau de salaire que les entreprises ne peuvent pas toutes proposer car elles limitent les coûts liés au personnel. Les entreprises vont ainsi miser sur des candidats certes moins expérimentés mais « moins chers », qu’elles pourront former par la suite. D’autre part, il y a une compétition sévère entre les candidats. De nombreux jeunes talents sont prêts à accepter des conditions de travail intenses, font preuve de disponibilité et supportent davantage la pression, ce qui peut disqualifier nos seniors à certains postes. Dans ces cas, les agences de recrutement ont une carte à jouer, en proposant les compétences des seniors aux entreprises qui recrutent.»

Les métiers les plus prisés

Dans le secteur des Tic, les entreprises recherchent surtout des compétences pointues en développement web/logiciel. «Détenir des connaissances en administration de site, des réseaux et systèmes informatiques en entreprise reste une valeur sûre pour décrocher un emploi», précise Aurélie Marie, Communicationand Recruitment Specialist à Myjob.mu. Dans le domaine financier, il ne suffit plus d’avoir un ACCA pour exceller à ces postes. Des compétences globales en banque/finance, en investissement, en matière juridique ou encore en gestion de fonds financiers sont prisées par les recruteurs. Enfin, les compétences en gestion des ventes, en administration ou encore dans la logistique sont demandées.

Rendre les diplômés employables

Le décalage entre les compétences académiques des diplômés et les exigences du marché du travail reste un problème d’actualité. Le patronat a, à maintes reprises, soulignéce fait. Pour Thierry Goder, il est essentiel de prendre des mesures énergiques pour faire bouger les choses. La filière académique a pris un retard certain sur le monde du travail. C’est la raison pour laquelle des jeunes fraîchement émoulus des universités ou des instituts de formation sont comme jetés en pâture quand ils intègrent le milieu professionnel, soutient Thierry Goder. Comment résoudre ce problème? Notre interlocuteur répond : «Il nous faut sortir des sentiers battus. Par exemple, au lieu d’une période d’un mois, pourquoi ne pas étendre à six mois la formation des étudiants sur les sites de travail. Ce sera une façon pour eux de mieux apprendre les contours du métier. N’est-il pas aussi grand temps de mettre sur pied une école d’ingénierie informatique digne de ce nom ? Quand allons-nous nous aligner sur l’Europe, où le secteur tertiaire est passé de l’ère industrielle à l’ère scientifique ? Il faut que les acteurs du monde éducatif et du secteur privé s’asseyent autour d’une table. Pourquoi ne pas organiser les assises des compétences pour construire l’île Maurice de demain ?»

Émuler les lycées

Thierry Goder insiste, par ailleurs, qu’à l’instar des lycées, il faut qu’on organise des programmes d’orientation professionnelle sur une base régulièredans les établissements secondaires de l’île, afin qu’ils prennent les bonnes décisions sur la filière à choisir pour leurs études supérieures. Et d’ajouter que ses expériences lui ont appris « que les collégiens démontrent un grand intérêt pour les cours d’orientation professionnelle. »
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